Chapitre 10

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Je la laisse parler la première, après tout c'est elle qui a demandé à me parler. À elle de lancer les hostilités.

-Je ne sais pas trop par où commencer, débute Princesse.

Je ne lui facilite pas la tâche, je reste immobile en la fixant. Chose rare pour elle, je remarque qu'elle est mal à l'aise.

-Quand je t'ai vu dans le salon hier soir, j'ai eu l'impression de me prendre un mur de plein fouet. Continue-t-elle. Je savais que tu devais être présente mais j'avais préféré occulter cette information de mon esprit. J'ai même songé ne pas venir du tout au mariage pour t'éviter mais je ne pouvais pas faire cela à Lincoln.

Elle vient s'adosser à la rambarde de la terrasse, son regard me fuit.

-Depuis 3 années maintenant, j'essaie de t'oublier, d'oublier ce qu'il s'est passé cette fameuse nuit. Mais malgré mon envie de te fuir, le désir de te revoir était tellement plus puissant. J'ai demandé à Octavia de me dire où tu étais et lorsque je t'ai aperçu avec ton amie à la soirée de vie de jeune fille, tout m'est revenu. Mes sentiments, ma rage, ma jalousie... Tu riais avec elle et je ne pouvais m'empêcher de vouloir que tu ris avec moi plutôt.

Je la laisse me dire ce qu'elle a sur le cœur sans l'interrompre.

-Je t'ai entendu joué du piano cette nuit là. Je ne sais pas comment, mais j'ai su que c'était toi. Et lorsque je t'ai demandé de jouer pour moi... tu as joué une musique qui m'a blessé autant qu'elle m'a fait espérer. "Je te hais, je t'aime, je déteste le fait de t'aimer", elle récite les paroles.

Ces mots me brisent le cœur. Elle me dit avoir espérer mais j'ai peur d'espérer à mon tour pour rien.

-Je me suis demandée si tu m'aimais mais cela semblait si ridicule après ce que j'avais fait. J'ai voulu te punir de me faire douter de la sorte alors je t'ai embrassé, pensant pouvoir me jouer de toi. Mais le chasseur s'est retrouvé chasser. J'ai pris peur et je me suis enfouie, je t'ai repoussé comme je le fais toujours. Parce que j'avais peur de ce que je ressentais pour toi.

-C'est pour cela que tu m'as mise à la porte il y a trois ans? Parce que tu avais peur? mon ton est de plus en plus froid à mesure que je réalise ce qu'elle a fait.

Elle m'a fait croire que j'étais coupable, que j'avais mal agi alors qu'elle s'est juste servie d'un sms reçu comme prétexte.

-Je...je suis désolée. Je te regardais sourire comme une enfant, si paisible et heureuse. Et je me suis dit que tu étais magnifique et que je t'aimais. Mais j'ai eu peur tout à coup. J'ai eu peur de mes sentiments. Ça a toujours été si compliqué entre nous. Je ne voulais pas t'aimer, j'avais peur que tu me brises le cœur.

-Alors tu as préféré me briser le mien, je l'accuse.

-Oui...j'étais jeune et stupide. Effrayée...je ne savais pas quoi faire et quand j'ai lu ce sms je me suis dit que c'était une bonne excuse. Je ne voulais pas que cela se termine si mal mais tu as toujours eu un talent fou pour me mettre hors et moi et plus tu cherchais à m'apaiser plus j'étais en colère contre moi-même de t'infliger tout cela. J'ai voulu tant de fois m'excuser, t'envoyer un message. Mais j'avais vu une telle souffrance dans tes yeux lorsque tu es partie...je ne pouvais pas contempler le résultat de mes actes.

Ses explications...je les ai attendu depuis si longtemps. Malgré ce qu'il s'est passé cette fameuse nuit, si elle avait cherché a prendre contact je l'aurais laissé faire et je le sais. Ce savoir me blesse tout autant que ses révélations. Le pouvoir qu'elle a sur moi est terrifiant.

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