L'intruse (Le seigneur des anneaux) [terminée]

15. Retrouvailles

Je flottai dans le noir, légère et insouciante. Je vis une magnifique lumière dorée et me dirigeai naturellement vers elle. Une douce quiétude avait élu domicile dans mon coeur, remplaçant toutes ces émotions si brèves et inutiles. Tous mes tourments m'avaient abandonné et je flottai, libre comme l'air.

Atteignant la lumière, j'aperçu des gens. Elfes, hobbits, hommes, nains, il y avait de tout. Un couple se dirigea vers moi, un elfe et une femme. Plissant les yeux pour mieux les distinguer, je reconnus mes parents. Folle de joie, je me jetai dans leurs bras.

Ils me serrèrent tendrement contre eux et j'entendis mon père murmurer mon nom alors que ma mère me caressait les cheveux. Nous restâmes un bout de temps dans cette position. Une heure ? Une journée ? Une semaine ? Je ne savait pas, le temps n'avait pas d'emprise sur ce lieu.

- Tu es devenue une jeune femme splendide, murmura mon père. Je regrète tellement de ne pas t'avoir vu grandir.

- Ce n'est pas grave, répondis-je, maintenant nous sommes ensemble.

Je discernai péniblement une voix de femme m'appelant. Tournant sur moi-même, je ne vis cependant personne. Pensant à une hallucination, je me reconcentrai sur mes géniteurs.

- Non mon ange, disait ma mère, tu dois nous quitter.

La voix repris de plus belle, m'agaçant prodigieusement. Je ne comprenait pas les paroles maternelles. Les ignorants, je me serrai plus contre elle, me sentant en toute sécurité. Elle me repoussa légèrement et une douleur dans ma poitrine m'assaillit. Pliée en deux, je me sentis tirée en arrière. Résistant tant bien que mal, je vis mes parents qui m'observaient en souriant alors que la voix - qui me paraissait de plus en plus familière - était de plus en plus forte.

- Bonne chance ma chérie, tu vas accomplir de belles choses, me cria mon père.

- Dis à ton frère que je l'aime et que je suis extrêmement fière de vous deux, entendis-je ma mère dire avant qu'elle ne disparaisse.

•••

J'aspirai avec difficulté une bouffée d'air. Mes poumons étaient en feu et avait l'impression que des épées chauffées à blanc les transperçaient de toute part. J'ouvris les yeux et les refermaient aussitôt, éblouie par la lumière.

- *Bon retour dans le monde des vivants,* fit la voix qui m'appelait lorsque j'étais avec mes parents.

J'entrouvris les yeux et distinguai Galadriel.

- *Que... Que m'est-il arrivé ? bredouillai-je la voix rauque. Où suis-je ?*

Je n'entendis pas la réponse de mon arrière grand-mère car je m'évanoui, accablée de souffrance.