Chapitre 29

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Sur les coups de seize heures, Éléna, Igor et Milan sortirent du cabinet médical. La montagne de muscles tenait un sachet en papier contenant les médicaments de la protégée de Volkov. Le lieutenant ne lui avait pas décroché un mot depuis leur départ du domaine. Igor avait pris la jeune femme en grippe le jour où elle lui a administré un violent coup de pied entre les jambes. Il était devenu la risée de ses collègues qui ne cessaient de lui rappeler qu'un petit bout de femme avait réussi à faire plier le colosse qu'il était en touchant les parties de son anatomie les plus sensibles.

Le trio quitta le parking de la clinique et prit le chemin du retour en passant par la vieille ville, là où se trouvait une partie des plus anciens monuments historiques de Moscou. Igor conduisait et Milan, confortablement installé au fond du siège passager, refaisait le monde à sa façon du haut de ses vingt ans. Le premier était tellement concentré sur la route à détecter une potentielle présence dangereuse autour de l'église devant laquelle ils se trouvaient et le second, totalement perdu dans son monologue qui portait sur la géopolitique, qu'ils mirent du temps à se rendre compte qu'Éléna avait sauté hors de la berline noire lorsqu'ils furent arrêtés à un feu rouge.

— Putain, elle est allée où ? Je vais la matraquer ! Bordel !

— Appelle Kazimir, lança Milan en sortant de la voiture à son tour. Elle ne doit pas être loin. Je vais la chercher.

— Fais attention à toi, gamin. On ne sait pas qui peut se trouver dehors à cette heure-là.

— Pas de problème ! Tu sais bien que je fais peur aux gens ! clama le jeune lieutenant en souriant de toutes ses dents.

Il claqua la portière de la voiture de fonction avant de se mettre à chercher la fugueuse dans les ruelles étroites autour de l'église. Igor, lui, se hâta de composer le numéro de son patron qui décrocha après la première sonnerie uniquement.

Volkov était le sur le qui-vive et avait attendu ce coup de téléphone avec une telle impatience qu'il n'avait pas lâché ses yeux de l'écran de son smartphone.

— Alors, le rendez-vous de mon trésor s'est bien passé ?

— Oui, elle a des médocs à prendre, mais ce n'est pas pour ça que je t'appelle.

— Qu'est-ce qui se passe ?

Kazimir entendit la voix agacée de son homme de main.

— Ta blonde n'en fait qu'à sa tête ! Tu devrais la dresser à coups de latte dans la gueule ! Ça ne lui ferait pas de mal de s'en prendre une dans les dents !

Attention à ce que tu dis, menaça sérieusement le parrain. Surveille ton langage quand tu parles d'elle. Elle n'est pas n'importe qui. Qu'est-ce qu'elle a fait qui te mette en colère à ce point ?

— Ta blonde a fui.

Comment ça, elle a fui ?

— Nous sommes vers l'église et cette peste a sauté hors de la voiture.

Putain... Elle a son sac à main ?

— Oui.

J'ai fait mettre un traceur dans la doublure intérieure, comme dans beaucoup de ses affaires, mais je n'ai pas pensé à vous donner le moniteur. Reste où tu es. J'arrive avec la cavalerie.

— Milan est parti à sa recherche.

OK. Reste où tu es et si les choses tournent mal, rappelle-moi. Je prends les hommes avec moi et nous vous rejoignons.

— À tout de suite.

Par contre, si vous la retrouvez, je t'interdis de mal lui parler et de la toucher ou tu auras affaire à moi.

MafiyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant