Que le jeu commence.

Chapitre 22 :

Comme prévu, Jess et sa famille se rendaient à la presse le lendemain matin. Comme d’habitude, Jess n’avait pas fermé l’œil de la nuit, tant par l’excitation que par ses cauchemars.

Tout en s’habillant dans sa salle de bain, Jess voyait son reflet dans le miroir, son visage était marqué par des grosses cernes et elle était pale. Tout en se remémorant ce que sa mère lui avait dit hier, elle n’était pas contre l’idée d’aller voir un psy, ce qui l’a dérangeait, c’était la manière de faire de sa mère, c’était comme si elle la traitait de folle. Mettant ses pensées de côtés, elle sortit de la petite pièce et se dirigea finalement dans le salon. Sa famille et son amie l’attendaient devant l’entrée.

Aujourd’hui était un moment décisif pour elle mais aussi pour Lorie, elle allait tout révéler à la presse, non seulement toutes les disparitions mais aussi le but de Rayden. Au fond d’elle, elle savait déjà les réactions des journalistes : ils n’allaient pas la croire et la prendraient pour une folle.

Mais elle espérait.

C’est ce qui la faisait vivre. Il fallait tenter, prendre le risque. Sa boule au ventre confirmait sa nervosité, elle était très stressée. Ils sortaient alors tous de la demeure de Jess et se rendaient dans la voiture. Il ne fallait qu’une demi-heure de trajet afin de se rendre à la presse et par conséquent dans le centre-ville.

La route se fit dans un lourd silence.

Cela n’étonnait pas vraiment la jeune fille, ses parents la pensaient folle et Lorie était encore étrangère à leurs yeux.

Regardant le paysage défiler, Jess se perdit dans ses pensées. Elle n’osait pas ouvrir la bouche, elle ne pouvait pas non plus. La boule qui s’était formée hier s’est agrandi et bloque toute sa gorge. Les larmes aux yeux, elle repensait à tout ce qu’elle avait vécus avant son enlèvement, comment ses parents étaient avant.

Tout avait changé.

Et ce changement avait un nom : Rayden, le diable en personne.

Mais ce diable, elle le comprenait et elle avait très envie de le sauver mais elle savait que si elle jouait avec le feu, elle allait se brûler. Pour sa sécurité, il ne fallait pas qu’elle l’approche, en aucun cas, si elle était partie, c’était pour une bonne raison.

Le regard dans le vide, elle ne voyait pas vraiment les arbres et les maisons défiler.

Lorsqu’elle aurait tué Ray, que se passera-t-il ensuite ? Avait-elle vraiment envie de le faire ? Les larmes dévalaient ses joues sans qu’elle puisse sans empêcher, elle avait vu tant d’horreur durant ses derniers mois, elle avait eu tellement peur, mais tant qu’il serait toujours en vie, elle aurait toujours cette boule au ventre à chaque fois qu’elle sortirait. Avec lui pas loin, elle était prise au piège et elle se sentait oppressée. Les épreuves qu’elle avait endurées avaient révélés sa vraie nature et elle en n’était pas fière.

Son père lui avait tout appris même avant de lui avoir avoué son désir de devenir détective privé. Cela faisait 7 ans qu’elle voulait le faire, ces derniers mois lui ont confirmés. Tout à coup une idée lui vint. Elle se tourna vers son amie, au moment même où ils tournaient dans la rue de la presse.

-  Lorie, Ray avait commencé à propager sa puce quand ? Lui demandait-elle les sourcils froncés, dérangée du regard pesant de son père à travers le rétroviseur.
-  Eh bien, je ne sais pas exactement, ce que je sais, c’est qu’il avait terminé ses expériences il y a 8 ou 9 ans, répondit-elle avant de se retourner vers la vitre.

Cette période était un peu avant que son père lui apprenne à se battre avec insistance. Lorsqu’elle avait parlé de Ray à l’instant, son regard était devenu insistant et impénétrable. S’ils doutaient de sa santé mentale, elle pouvait également doutée de leur confiance et de leurs implications dans cette histoire.