Que le jeu commence.

Chapitre 1 :

Allongée dans un lit double, Jess avait du mal à ouvrir les yeux. Trop lourds pour faire l’effort, elle soupira. En plus de ses paupières lourdes, elle sentit un mal de crâne de plus en plus présent. Elle grogna sachant parfaitement qu’il ne s’en ira pas de sitôt. Incapable d’avoir la force nécessaire pour ouvrir les yeux, elle décida de faire le vide dans sa tête et de se concentrer sur l’environnement. Depuis petite, Jess aimait bien méditer avec pour compagnie les bruits de l’eau ou de la forêt, cela la détendait. N’entendant rien autour d’elle, elle comprit qu’elle était seule dans la pièce. Chose peu normal chez elle. D’habitude, il y avait toujours un bruit de cuisine ou de télé. Mais rien. Désormais réveillée intellectuellement, elle se rendit compte que l’odeur de la salle n’était pas du tout celle de sa chambre. Toutes choses qu’elle possédait recelaient une odeur différente, or celle-ci, elle ne l’avait encore jamais senti. Mauvais signe. Aucuns bruits l’alertant que ses parents étaient là.

Elle n’était pas chez elle.

Dorénavant alertée, elle se risqua à ouvrir les yeux avec douceur. Aveuglée par la vive lumière du jour, elle plissa les paupières, le temps de s’adapter. Après quelques minutes, elle observa avec attention la pièce dans laquelle elle se trouvait. Ornée d’une armoire en bois foncée se trouvant face à elle et d’une table en métal disposée à sa gauche accompagnée d’une chaise de la même matière, la chambre dévoilait une tristesse sans pareil. Les murs étaient peints d’une couleur crème, ce qui n’empêchait pas de voir la vieillesse de ceux-ci.  Sentant son cœur battre avec rapidité, sachant parfaitement qu’elle se trouvait dans un lieu qui lui était totalement inconnu, elle s’assit, tout en respirant lentement, avec pour compagnon, son mal de tête qui s’intensifia. Jess s’avait très bien se débrouiller toute seule, là n’était pas le problème, ce qui l’inquiétait était que le monde extérieur était en pleine catastrophe mondiale et qu’elle ne savait pas où était sa famille. Depuis quelques années, des guerres similaires à celle de 1945 éclataient partout sur terre. A la fin, plus aucuns humains ne pourra vivre. Et tous ceux qui lui été cher étaient loin d’elle. Chassant ses idées noires de sa tête, elle s’obligea à penser rationnellement et de trouver un moyen de sortir d’ici.

Une fenêtre.

Jess se leva aussi discrète que possible, ne sachant pas si son ravisseur était loin ou non, elle marcha vers celle-ci, et se rendit compte qu’elle était coincée. Non pas parce que la fenêtre était bloquée mais parce qu’elle était au milieu de nulle part. En dehors du bâtiment, rien ne l’indiquait où elle se trouvait. Seule la forêt présidait autour de la maison. Rien d’autre. Le ciel en revanche indiquait une magnifique couleur bleue sans nuages, elle avait dormi longtemps. Se retournant face à la porte, elle remarqua qu’elle était habillée de la même manière que la veille, ce qui voulait dire qu’elle n’était pas retournée chez elle et elle n’en avait pas le souvenir. La soirée précédente s’était déroulée dans un restaurant avec ses parents, elle n’avait pas quitté la bâtisse, et s’était désormais retrouvée ici. Son ravisseur avait dû l’assommé loin des regards indiscrets. Sachant bien se battre, il ou elle avait dû avoir une assez grande force. Rien n’était normal et c’est ce qui l’inquiétait.

« Mais qu’est-ce qu’il se passe ici ? Qui m’a amené là ? »

Se fouillant rapidement, elle remarqua un manque.

Pas de téléphone.

Dépourvu d’engins numériques, elle ne pouvait appeler personne. Jess se dirigea alors vers le bureau. Ouvrit les tiroirs. Rien. Du papier et un stylo. C’est tout. Au bord de la panique, elle ferma les yeux et essaya de respirer correctement et de calmer son cœur. Réfléchit. Il faut réfléchir.

« Il faut que je sorte d’ici mais la fenêtre est verrouillée et je n’ai pas d’armes. Il faut que je me risque à franchir cette porte. Dans quel cas, j’ai des jambes et des mains, je pourrais me défendre ».