Chapitre 1

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Un cauchemar...

Lorsque je me réveillais en sursaut à cause d'un énième cauchemar, une pensée me traversa. Les rêves sont utilisés par le subconscient pour nous faire passer un message ou pour nous aider à nous rappeler. Mais tout cela était inutile lorsque tu ne gardais aucun souvenir du rêve. Contrairement aux autres fois où je n'avais pour seul souvenir que l'omniprésence de la couleur rouge, cette fois-ci je gardais à l'esprit l'écho d'une phrase sonnant comme un avertissement. Rageant intérieurement que mon précieux sommeil ait été perturbé, je retirais mes vêtements collants pour prendre une bonne douche, sachant très bien que s'attarder sur cette angoisse grandissante ne m'avancerait à rien. Mon reflet attira mon attention dans le miroir du couloir, mes cheveux noirs ressortaient sur ma peau pâle semblant manquer de soleil et mes yeux bleus d'une couleur changeante étaient difficilement visibles derrière ma frange. J'avais souvent entendu ma mère me dire de la couper, mais je refusais toujours, lui disant que je l'utilisais à la place des lunettes pour protéger mes yeux du soleil. Si je pouvais, je la laissais pousser jusqu'à mon cou comme le reste de mes cheveux bouclés, les gens remarquaient encore moins le violet dans mon regard.

— Blaire ! Viens manger.

La voix claire de ma mère me fit remarquer l'heure qui avançait et descendit en vitesse pour la rejoindre. Comme tous les matins, je l'embrassai et m'assis au comptoir de la cuisine pour savourer ses délicieux pancakes. Avant même que je n'aie le temps de prendre une première bouchée, un miaulement à mes pieds m'interrompit. Ma chatte, Étoile, aimait tout autant les plats de maman et je partageai un bout avec elle le plus discrètement possible, mais me fit malgré tout repérer par ma mère.

— Si tu continues à lui donner à manger comme ça, elle va prendre du poids, le vétérinaire t'a déjà prévenu.

— Je sais, mais tes plats sont juste trop bons.

— Fini de manger au lieu de raconter des bêtises, je dois partir dans pas longtemps.

— Les infirmières n'ont-elles jamais de repos ? répliquai-je avec ironie. Tu travailles beaucoup trop, ça va te ruiner la santé. Ce serait plus simple si je travaillais aussi de mon côté.

— Il n'en est pas question, on a un accord. Concentre-toi sur tes études et ton entraînement. Tu as décidé de ce que tu vas faire plus tard ?

— Je sais pas encore. J'aime bien le taekwondo et j'ai le niveau pour devenir sportif de haut niveau, mais c'est pas vraiment ce que je veux faire. Tu m'as fait commencer pour canaliser mon énergie, ce qui n'est pas si efficace que ça.

— Tu regrettes d'avoir commencé ?

— Pas du tout, c'est toi qui as choisis pour moi et j'aime bien ! tentais-je de la rassurer en souriant, mais sans succès, un regard inquiet habillant son visage.

— Je suis sûr qu'un jour tu trouveras quelque chose que tu veux faire, voir même que tu es la seule à pouvoir faire.

— J'aurais peut-être plus de chance si je n'avais pas à m'inquiéter pour ma mère toujours célibataire.

— Je t'ai déjà dit que ça ne sert à rien de t'inquiéter pour ça. Je t'ai déjà toi et c'est plus que suffisant. Et qui voudrait d'une femme qui est mère d'une ado de 16 ans.

— Tu plaisantes ! Tu as encore l'air d'être dans la vingtaine, de longs cheveux roux, de magnifiques yeux vert émeraude, un corps mince et une poitrine bien ferme. Littéralement le genre de femme qui attire les regards. Je ne peux pas croire qu'aucun homme ne te drague !

— Puisque ma fille est si curieuse, il y a bien quelqu'un, répond-elle le sourire aux lèvres. Mais j'ai refusé ses avances.

Sa réponse un peu courte me rendit encore plus curieuse. Mais elle se contenta de me dire que peu importe à quel point une personne se montre avenante, gentille ou que tout le monde lui fasse des éloges, le plus important était de suivre mon instinct. Voulant en savoir plus, je m'apprêtais à poser une autre question, mais fut encore une fois interrompu, cette fois-ci par la sonnerie de l'entrée. Abandonnant ma curiosité j'embrassai ma mère et alla rejoindre ma meilleure amie sur le porche. Hélène n'était pas très grande, le sommet de ses cheveux blonds s'arrêtant juste sous mon regard lorsqu'elle me sauta dessus.

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