Chapitre 16

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Le chasseur devient la proie

Les dernières lueurs du jour avaient déjà laissé place aux ténèbres de la nuit depuis plusieurs minutes. La lune presque pleine éclairait sans distinction les habitants de Bran. Mais tous ne voyaient pas sa venue d'un bon œil. Après tout, c'est durant le silence de la nuit que les monstres étaient de sortie et il y en avait trois qui s'étaient déjà trouvé une proie de choix. Ils auraient pu la tuer rapidement, mais avaient décidé de prendre leur temps. La martelant de coup de pied ou de batte sans oublier l'autre qui lui tirait des flèches dans les jambes ou les bras à chaque fois qu'elle essayait de se trainer loin d'eux. Hélène était fatiguée, elle n'avait plus la force de bouger ou même de crier. Elle savait très bien que le jeu qu'il lui avait proposé était perdu d'avance, mais elle avait quand même tout donné. Il le fallait bien si elle voulait l'empêcher de s'en prendre à sa meilleure amie. Elle n'était même pas sûre que Blaire la considérait encore comme une amie. Elle avait toujours été là pour la protéger, toujours présente pour se battre avec ceux qui venait l'embêter. Cette fois-ci Hélène voulait être celle qui protégerait Blaire, mais encore une fois elle était trop faible.

— Il commence à se faire tard, dit l'homme sans arme. Je ne pensais pas qu'elle tiendrait si longtemps.

— C'est pas mon truc de retenir autant ma force, intervient celui avec la batte.

— Si on ne l'avait pas fait, elle serait morte sur le coup et ça aurait attiré les chasseurs, ou pire.

— Pire ? demande celui avec l'arc alors qu'il arrachait les flèches une par une faisant gémir de douleur sa cible humaine.

— Tu parles de la Porteuse de la Mort et du Chasseur Blanc ? Ce ne sont que des rumeurs et puis ils n'ont aucune chance contre le boss.

— Tu as oublié le nombre d'entre nous qui sont morts ces dernières semaines. Même Tristan se méfie. Ils chassent le soir, je ne veux pas m'éterniser ici. Finissons-en avec elle.

— Tu t'inquiètes pour rien, le rembarra le joueur de baseball improvisé.

— C'est vrai, renchéri l'archer, toujours accroupi à côté de la jeune fille. Les prédateurs, c'est nous. Pourquoi on devrait avoir peur de pauvres humains ? Ils ne sont que des proies — .

Une flèche d'arbalète venait subitement de se planter dans la tête du vampire. Il porta sa main sur celle-ci afin de l'extraire, mais à peine l'avait-il levée qu'il s'effondra au sol lourdement.

— Il ne devrait pas mourir d'une simple flèche dans la tête, fit remarquer le batteur.

— Sauf si la flèche a été enduite d'Edelweiss.

Les deux autres vampires se mirent immédiatement sur leur garde. Il n'avait pas fini le travail qui leur avait été confié, mais malgré leur sens aiguisé, ils n'arrivaient pas à repérer le responsable. Il devait s'agir d'un chasseur particulièrement doué pour ainsi dissimuler son odeur avec le sens du vent, mais aussi les sons qu'il produit. Il pouvait même en avoir plusieurs. La forêt avait beau être silencieuse depuis qu'ils y étaient entrés, cette fois-ci, c'était différent. Cette fois-ci, il n'était pas le chasseur, mais la proie. Son instinct lui disait qu'il n'avait aucune chance. Ne voulant pas risquer inutilement sa vie, le boxeur décida de rapidement quitter les lieux en s'enfonçant dans la forêt.

— Espèce de lâche ! Il nous a confié un travail et tu t'enfuis face à un humain.

— C'est le problème avec les jeunes vampires. Ça fait quoi, 5 ans que tu as transitionné ? J'en ai vu plein des comme toi. Les jeunes arrogants dans ton genre sont les premiers à mourir parce qu'ils se croient au-dessus de la chaine alimentaire. Mais les chasseurs sont entrainés pour tuer des créatures plus fortes qu'eux. Ma survie est plus importante.

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