Hawks x reader// Si seulement je pouvais être avec toi~

10- Des pensées sincères

    Hahaha. Trop marrant.

    Quelqu'un s'était trompé en donnant les dialogues à Hawks dans le scénario parfait qu'avait planifié Y/n. Il était censé dire "Oui, je t'aime aussi" et après faire exactement ce qu'il avait fait dans son rêve. À la place, il laissait ses yeux tremblants balayer le sol, une main sur la bouche. Y/n lâcha un petit rire nerveux.

    Et d'un coup, la froideur de la vérité la frappa en plein visage. Qu'est-ce qu'elle s'était imaginée au juste? Comment s'était-elle donné le droit de penser qu'il aurait dit "oui" sans hésiter? Comment avait-elle pu être si naïve et égoïste? Elle eut l'impression que son coeur se faisait broyer dans sa poitrine. Des frissons de honte, de regret, de tristesse et de colère se propagèrent tout le long de sa peau. Y/n posa elle aussi sa main sur sa bouche.

    "Y/n, je suis désolé, je-

    -Et ce baiser que tu m'as donné hier soir?"

    Y/n avait baissé les yeux. Elle n'avait même pas entendu la phrase que voulait prononcer Hawks tellement elle était concentrée à se mordre la lèvre pour ne pas pleurer.

    "H-hein..?! Tu dormais..

    -J'étais réveillée, juste les yeux fermés."

    Toujours aussi bouleversée, Y/n leva brusquement la tête et €demanda:

    "Est-ce que... c'était faux?"

    À ces mots, Hawks se décida enfin à la regarder dans les yeux. C'était une très mauvaise décision, puisque les pupilles de Y/n étaient remplies de chagrin et semblaient prêtes à exploser en larmes à tout moment. Le héros détourna le regard à nouveau.

    "Ces mots que tu as prononcé hier... notre balade dans la ville... la promesse du "je vais te sauver"... Depuis le début, tout était faux?"

    Hawks semblait avoir oublié comment se servir de sa langue. Une main était posée sur son front, Y/n ne pouvait pas voir son visage.

    "Alors, dès le premier jour... je me suis trompée."

    Y/n renifla un grand coup.

    "Je pensais que tu étais différent avec moi. Le regard que tu as dehors, devant le monde entier, je pensais que ce n'était pas le même que tu me donnais à moi. Mais en fait, tu es juste un héros qui se sert des autres! On sait jamais ce que tu penses! On sait jamais si tu mens ou si tu es sincère. La fois où tu m'as dis que j'étais "magnifique" dans cette robe, c'était pour t'amuser? Pour jouer avec moi? Waw! Ca vole haut comme blague!

    -Non, Y/n, é-

    -Hé, c'est pas grave, je t'en veux pas. Chacun est ce qu'il est, hein. Je suis un déchet de cette société qui n'a jamais reçu d'amour de personne. Et quand je pensais enfin que je comptais aux yeux de quelqu'un, ben nan en fait. Il s'est foutu de moi. Hahaha!!"

    À ces mots, elle se leva et tenta de sortir du canapé. Hawks l'attrapa par le bras. La tête tournée vers son épaule, il commença:

    "Attends, il faut que je te dise un truc. Je pensais to- ..."

    Ses yeux venaient de rencontrer ceux de Y/n. Il se figea immédiatement. Les yeux de la jeune fille formaient un mélange de colère et de tristesse qui nageait dans ses iris en tremblant. Le souffle bloqué, Hawks relâcha la force qu'il exerçait sur son poignet et Y/n en profita pour brusquement récupérer sa main et courir s'enfermer dans sa chambre.

    Elle fondit en larmes. De un, Y/n s'en voulait de lui avoir offert ce discours. Hawks n'y pouvait rien si elle était tombée amoureuse de lui. C'était elle la fautive, car elle s'était donné le droit de croire qu'il l'aimait en retour. Défouler sa déception d'elle-meme sur lui n'était définitivement pas une bonne chose à faire pour quelqu'un qui disait l'aimer. Elle aurait juste dû dire "D'accord" et partir se coucher au lieu de jeter du feu sur la braise.
    Mais de deux, Y/n était quand même en colère contre lui. De lui avoir fait croire qu'il y avait une chance. De lui avoir lancé ce regard. D'avoir prononcé ces phrases. Avait-il vraiment mentit sur toute la ligne? À ce moment-là, aucune autre solution n'apparaissait devant les yeux de Y/n. La voix de la raison lui sifflait que tout était faux, qu'il n'avait fait que jouer avec ses sentiments. Alors que la voix de la passion lui hurlait que la lueur qu'elle avait aperçue dans ses yeux durant 3 mois ne pouvait être que véritable, qu'il devait avoir une bonne raison, qu'elle ne devait pas abandonner. Ces deux voix s'entrechoquaient et se débattaient à l'intérieur d'elle-même pour finalement s'échapper de son esprit sous forme de larmes teintées de regret et de douleur.
    Elle se recroquevilla au fond de sa chambre, un coussin maintenant humide serré dans ses bras. Jamais une blessure ne l'avait coupée aussi profondément.