Blossomwood

Chapitre 3 : Une école impressionnante

Ce que j'avais attendu avec impatience et angoisse depuis les grandes vacances était enfin arrivé : je me trouvais à Blossomwood, cette école que j'avais tant redouté, que j'avais tant appréhendé. Le navire avait jeté l'ancre et nous étions arrivé en barque jusqu'à l'île qui était en fait plus petite que je ne l'aurais cru. Il n'y avait pas de plage, pas d'endroit se raccordant directement avec la mer sur lesquels nous aurions pu débarquer. En effet, tout était surélevé et ainsi nous devions emprunter des escaliers scultés dans la roche qui menaient dans un tunnel plutôt étroit qui, d'après ce que j'en avais compris, nous conduiraient dans la cours de l'internat. Le concept était assez invraissemblable et à chaque fois que je réalisais que je me trouvais dans cet endroit des plus étranges, ma peur reprenait le dessus sur mes émotions.

Une atmosphère lourde et chaude s'était installée en ces lieux et contrairement à Birmingham, ici, nous nous serions cru en pleine saison d'été, mais c'était un été plutôt orageux, avec un ciel chargé de nuages gris prêts à éclater sur nous en deversant leur pluie de secrets. Sacha ne m'avait pas lâché depuis que nous étions arrivés sur l'île. Elle marchait à côté de moi pendant que nous montions les escaliers de pierre et elle avait l'air ravi de revoir l'internat qui lui avait tant manqué. A plusieurs reprises elle me demandait comment je me sentais, si je n'étais pas trop fatiguée ou angoissée. Pour toutes réponses, je secouais la tête négativement en lui assurant que tout allais pour le mieux, même si en mon fort intérieur mon coeur allait exploser sous la forte pression du stress.

De temps à autres, je jetai des regards autour de moi afin d'observer les visages encore inconnus des élèves qui entammaient des discussions de vives voix. Tous avaient l'air heureux de se retrouver à Blossomwood et tous avaient l'air habitué. Je me sentais toute petite, encore plus que je ne l'étais, comme si tous ces évènements me dépassaient complètement. J'avais sans cesse cette impression de me retrouver dans un de mes rêves car je n'avais encore jamais vu de paysage tel que celui qui se dressait devant les élèves dans toute sa beauté verdoyante.

Le tunnel était plutôt long à parcourir et j'avais le souffle saccadé car je n'avais jamais vraiment été une sportif de haut niveau. D'ailleurs cela avait fini par se refleter à travers la démarche que j'avais en ce moment même et ainsi je commençais sérieusement à regretter d'avoir arrêté si prématurément mes cours de gym. Sacha m'expliqua que l'île n'était composée que de l'internat, ainsi que de quelques jardins, forêts et sentiers dans lesquels il était déconseillé de s'aventurer seul, surtout au cours de la nuit. Lorsque je me mis à lui poser des questions à ce sujet, cette dernière fut étrangement silencieuse et changeait de sujet en formulant des hypothèses sur les plats que nous allions déguster pour le dîner.

Au bout d'un moment, nous vîmes de nouveau un morceau de ciel gris, preuve que la sortis du tunnel était proche, et pour la troisième fois dans la journée, mon coeur fit un bond dans ma potrine lorsque je vis Blossomwood en grandeur réel, se tenant devant moi tel un imposant et vieux château. On aurait dit un vieil intenat anglais avec son ancienne architecture très complexe et sophstiquée. Quant à la cours, elle n'avait rien à voir avec mon jardin, premièrement parce qu'elle en faisait dix fois la grandeur et deuxièmement parce qu'elle était composée de miliers de fleurs de toutes sortes dont j'en reconnu certaines. Il y avait des bleuets, de la Valérianne, des violettes, des lis, des iris, des narcisses,... C'était merveilleux, toutes ces fleurs avaient poussées un peu partout, formant comme un champs d'où s'élevaient des couleurs infinies. Ce jardin formait un contraste hallucinant avec le sombre château qui s'y était installée et Sacha se mit à rire en me voyant contempler les lieux, la bouche entrebaillées.

-C'est à peu près la tête que j'avais fait moi aussi lors de mon premier jour, me dit-elle d'un air amusé.

Nous suivions un homme petit et trapu qui nous guidait jusqu'à l'entrée de l'école. Il portait une moustache grisonnante et ses petits yeux noirs semblaient rempli de malice. Je ne pouvais pas lui donner d'âge mais il avait l'air de travailler ici depuis plusieurs années.