La bombe a retardement

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- L'amour c'est quoi ?

-Ca me fait pas peur

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Le bruit, le petit bruit la perturbe. Elle cherche ses boules quies mais elles ne sont pas dans sa trousse. Elle tombe, les stylos s'éparpillant autour d'elle dans un silence dès plus bruyant. 

Le ventre se tord, réalisant qu'elle n'y échappera pas cette fois-ci, les sons s'amplifiants devenant une torture à eux mêmes.  L'angoisse, lui, prends son tour de ronde, se sentant chez soi.

Comment va t-elle réussir à ne pas entendre ce tic-tac entêtant, comment continuer son activité du jour ? Elle tente désespérément de prendre son téléphone pour lui envoyer un message mais ses mains tremblent trop et l'objet se brise en des millions de grains de sable d'un noir d'une clarté obscure. 

Affligée, se jetant à genoux, elle tente de récupérer ces grains à grandes poignants coulant entre ses doigts d'un poing pourtant si serré. Ses ongles lacèrent sa peau mais ne peux retenir ce qui l'a rattachait au peu de vie restant. 

Les bruits stridents la pousse à se cloîtrer contre le mur, arrachant ses côtes, faisant couler de son cœur, ce liquide plus noir que la nuit sans étoiles. Elle ne se rend pas compte qu'une marre s'est formée autour d'elle, ses petits talons pataugeant dans son venin.  

Oui, son propre venin, celui qui coule de ses dents, de sa bouche comme la bave d'un animal enragé. Ce venin qui attaque, qui blesse, qui brise. Ces yeux se plissent, ses traits sont dur et sa petite bouche tend vers le bas. Elle montre les crocs, le plus bestialement possible.                   Pour se protéger,  se protéger des gens, de l'amour qu'elle pourrait recevoir.

Ses lèvres sont gercés, saignent un peu. Et en même temps si pouvait-elle être un peu moins crispé, moins se percer la peau de ses douces mains. Elle a beau être habillée tout de noir, ses épines sont visibles le long de ses bras, comme des ronces, des barbelés. Elle est une rose qui se protège.

Il tend la main mais les épines partent directement. Il évite une première fois, une seconde mais elle est pleine de ressources. Elle sait aussi bien écrire que faire mal, elle connait sa faiblesse autant que son rêve. Elle touche avec son fleuret, achevant sa proie de ses crocs ensanglanté. 

Il tombe, n'arrivant pas cette fois-ci à arrêter cette larme coulant le long de son être. Il est a genoux et regarde son corps, le sien, rouge de sang. 

Elle a du venin sur les dents, et maintenant du sang sur les mains. Qui aurait pensé que le type poison achèverait le type acier ? Cela ne devait pas se passer comme ça. Elle hurle, réalisant son geste, ses mots, ses paroles si cruels pour quelqu'un ne voulant que l'aider. Elle pose sa main sur son cou, tentant de reproduire ses gestes si doux qu'il pouvait effectuer. 

La marre s'est transformée en mer, comme la promesse d'une vie qu'il lui répétait de temps en temps. Le corps du garçon est emporté par la houle, mais elle, elle n'arrive pas à disparaître comme lui. La mer ne veut pas la prendre la laissant là, contre le mur, les dernières gouttes tombant de son cœur comme celle qui fait déborder le vase.

Elle se rend compte, que le bruit du matin, du début, lui crevant le cœur n'est pas celui des gens qui n'existent pas autour d'elle mais bien le bruit de son âme, un tic tac entêtant qui s'accélèrent. Une bombe, une bombe a retardement. Le bruit va vite, de plus en plus vite comme le souffle du personne ne pouvant plus respirer. Elle ferme les yeux pour ne pas voir l'explosion de son être qui va arriver là maintenant, de plus en plus...

Plus de bruit. Plus rien. Plus de sang. Elle ose ouvrir un œil et c'est d'abord le son qu'elle reconnait. Oui celui de la mer mais cette fois-ci toute bleue. Est-ce la mer ou l'océan qu'elle voit en premier ? La mer a ses pieds et ses yeux c'est l'océan. 

Il a réussi à poser sa main au creux de sa poitrine pour désenclenché la bombe, faisant ressortir les pétales. Elle tente de murmurer 

-Pour combien de temps ? avant de recom..

-Ca ne me fait pas peur.

Ses jambes craquent, et il la rattrape pour lui montrer les étoiles, la neige tomber et la mer rêver.

-Je ne te lâcherai pas. Je suis l'acier et toi le poison. 

Elle a peut être du venin sur les dents, mais pas de sang sur les mains. La rose pique oui, pour se protéger. Mais elle ne veut se protéger que d'elle même et il pourrait bien l'aider. Le jardin d'Eden pourrait bien exister finalement. 



Un train n'est pas forcément un terminus.


L'amour c'est quoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant