L'amour c'est quoi

Une jolie histoire

- L'amour c'est quoi ?

-C'était une jolie histoire

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Elise pose le livre dans la bibliothèque. Il fait presque pas tâche. Il est un peu plus petit, un peu plus carré, comme un petit carnet de notes. La couverture est toute belle, une jolie rose dessinée. L'intérieur n'est pas visible.

Elle s'écarte, souffle un bon coup et tente de fermer le placard opaque cachant la bibliothèque bien entamée. Elle rouvre l'armoire, subitement, récupère le livre et le serre le plus fort possible.

"Imagine que là je t'attrape dans mes bras et que je te lâche pas"

Elle repose, sans regarder, recule et ferme l'armoire. Les yeux s'ouvrent, doutant et tombent sur deux yeux bleus. Deux petites yeux bouffis, cernés pas vraiment prêt à réaliser la réalité.

La lumière s'éteint, maintenant il faut dormir. Mais elle ne dort pas. Elle tourne dans ce lit devenu trop grand, déjà qu'elle n'était pas bien grande. Son corps se fatigue plus vite que les heures qui passent, plus ce temps qui passe, passe où elle ne peut passer le temps, la douleur de ce cœur qui ce casse sans passe-temps sans envie de se réveiller de ce cauchemar éveillé. Le réveil sonne.

Elle s'assoit dans ce lit devenu trop petit comme une barque, un radeau rempli de méduses qui navigue vers une terre non connue, dans une mer, elle, bien trop connue. Elle saute à pied joins dans cette abyme angoissante, l'anxiété lui tirant la langue. La langue pâteuse, les yeux déchirés. Elise aimerait l'être, déchirée. Ce soir, elle sortira au bar.

Elle se dirige vers l'armoire, l'ouvre, essaye de récupérer le petit livre à la rose. Elle se met sur la pointe des pieds mais ne l'atteind pas. Hier, il était au niveau de ses yeux. Qui l'a déplacé ? Elise s'enrage, se fâche, s'énerve contre le fantôme qui l'embête.

La lumière s'éteint, maintenant il faut dormir. Mais elle ne dort pas. Elle tourne dans ce lit toujours trop grand, elle est même sacrement petite. Son corps attends continuellement sa dose, elle attend. Le réveil sonne.

Aujourd'hui est le jour où elle relira le livre, elle a acheté la veille l'échelle nécessaire à ses méfaits, méfaits accomplis, elle peut grimper pour trouver le saint-graal qui l'attends gentiment. Elle relira le livre et tout ira mieux, son corps sera drogué et son esprit apaisé. Jusqu'à la prochaine fois. Elise jubile, elle sent cette dose arriver. Elle crie de joie, oui ! Elle porte l'échelle de ses petits doigts affamés et la pose devant cette armoire qui ne devrait pas s'ouvrir.

Elle grimpe, elle grimpe, elle n'a plus peur de rien. Elle atteint le livre à la rose. Elle s'arrête. S'interroge même. Qu'a donc t-elle fait hier ? Elle a acheté une échelle. Et après ? Elle doit se souvenir de quelque chose mais elle ne se souvient plus... Tant pis. Place aux souvenirs.

Tout sourire, elle ouvre le livre. Ou du moins elle essaye. Ou du moins il est fermé ? Qui a foutu ce foutu cadenas ! Ce n'est pas possible ! Où est la clé ?

Elise panique, son cœur s'emballe, cela ne devait pas se passer comme ça, tout ne devait pas se passer comme ça. Elle se lacère les bras, se gratte les veines. Elle gémit de cette douleur tout droit venue de son plexus qui normalement devait s'apaiser.

La lumière s'éteint, maintenant il faut dormir. Mais elle ne dort pas. Elle tourne dans ce lit on ne peut plus grand, elle est de plus en plus minuscule. Son corps choisit cette fois-ci un demi coma cauchemardesque. Elise ne rêve jamais des personnes dont elle est amoureuse mais cette fois-ci, dans un dernier affront, il est partout. Son esprit et tourmenté, son corps loin d'être reposé, son coeur encore moins rassasié. Il lui balance les mêmes horreurs en boucle. C'est trop pour elle. Toujours les yeux ouverts, les larmes qui coulent. Le réveil sonne.