Chapitre I

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- Merci beaucoup Bucky ! Tu me sauves la vie ! s'exclama Sarah dans l'oreille de l'ancien soldat.

Il éloigna son téléphone de son visage afin de protéger son audition du cri, grognant faiblement, avant de répondre à son interlocutrice:

- C'est normal ne t'en fais pas. Je peux bien rendre service.

- Super !ça ferme à 18h30, dernier carat; alors ne tarde pas trop au travail !

- Ca marche, on fait comme ça.

- Parfait à plus tard ! Et encore merci !

Elle coupa la communication et Bucky rangea son téléphone dans sa poche. Il reprit ensuite son activité, attrapant un poteau électrique neuf à mains nues pour l'apporter à sa futur place.

Après tout le tumulte des Flag-smashers et John Walker, Sam et lui étaient revenus dans le village du nouveau Captain; le premier pour y aider sa sœur avec l'entreprise familiale et le second pour y trouver la tranquillité et peut-être un nouveau départ.
Il était logé, pour l'instant, dans une sorte d'hôtel-auberge du coin plutôt conviviale et aidait aux travaux des particuliers comme ceux de la commune afin de gagner un peu sa vie. Grâce à cela il s'intégrait petit à petit, rencontrant les habitants, discutant avec eux et se nouant d'amitié voire se prenant d'affection pour la plupart d'entre eux. Et les villageois lui rendaient bien en l'accueillant toujours chaleureusement, le saluant avec joie en le croisant et l'invitant à participer à la vie communautaire.
James Buchanan Barnes avait enfin l'impression d'être à sa place, celle taillée pour lui, celle à laquelle il avait le droit.

- Pose ça là mon garçon. Lui dit Albert, le garde forestier, en désignant le trou.

Le brun s'exécuta sans réel effort, plantant le poteau comme une bougie dans un gâteau d'anniversaire, et s'essuya le front d'un revers de main gantée.
Le soleil tapait encore fort pour cette heure et ses manches longues cachant son bras métallique lui rendaient la chaleur d'autant plus insupportable. Pourtant, malgré ses réels progrès face à ses traumatismes, il ne se sentait toujours pas prêt à exposer ce bras qu'il considérait comme l'incarnation d'Hydra et tous les crimes qu'il avait pu commettre en leur nom.
Pour rien au monde il ne porterait de manches courtes ou de débardeur.

- C'était qui au téléphone ? demanda le presque vieil homme (n'importe quelle personne aurait l'air jeune à coté du centenaire au bras d'acier).

- Sarah, la sœur de Sam. répondit-il simplement.

- Ah ! Et que te voulait-elle ?

- Apparemment, elle ne va pas pouvoir aller chercher les garçons à l'école ce soir, et Sam est avec elle. Elle espérait que je puisse y aller à sa place et pourquoi pas, garder ses fils encore après; le temps qu'ils rentrent tous les deux.

- Je vois. C'est une bonne chose qu'on ait si bien avancé alors, tu vas pouvoir y aller juste avant la fermeture de la garderie.

- Ta petite fille fréquente aussi cette école ? Questionna l'ancien soldat en replaçant la terre dans le trou afin de le reboucher en stabilisant le poteau.

- Exact ! Elle est dans la même classe que Aj. Ils doivent avoir la même maîtresse. Répondit l'homme noir en faisant de même. C'est une jeune femme très compétente et gentille, quoiqu'un peu mystérieuse...

- Comment ça ? s'interrogea le blanc.

- Arf... je ne saurais pas vraiment t'expliquer. C'est comme une sensation, une impression... D'apparence elle ressemble à une poupée: frêle, blonde, blanche, douce et souriante. Mais on ne sait pas grand chose d'elle. Elle vit cloitrée dans un vieux manoir à l'extérieur du village et dont la forêt fait partie du terrain. Cela fait pourtant plusieurs années qu'elle est arrivée mais elle sort vraiment rarement... forcément on se pose des questions et on se méfie. Explique Albert en tassant la terre nerveusement.

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