Chapitre VIII

668 37 75
                                    



Cela faisait deux jours depuis qu'ils avaient dormi ensemble pour la première fois et malgré le temps passé ni l'un ni l'autre ne s'en était remis. Pire même ils étaient complètement surexcités, à l'affût du moindre geste, de la moindre parole pouvant être un indice quant aux sentiments de l'autre. Mais malgré cela, malgré les réels rapprochements et progrès, ils en étaient toujours au même point

- Au revoir Maîtresse Mi !

- Au-revoir les garçons ! Soyez sage avec votre oncle ! Leur répondit-elle avec un faux air sévère.

Ils rirent avant de s'éloigner dans le couloir. Bucky resta à la porte une seconde la saluant d'un sourire discret, engagea un mouvement de départ; quant tout à coup elle l'interpella:

- Au fait !

Il s'arrêta pour lui faire face à nouveau.

- Je vais aller voir mon frère ce soir, est-ce que tu veux toujours le rencontrer ? Questionna-t-elle légèrement embarrassée d'après son langage corporel.

- Bien sûr, fit-il avec douceur. S'il est d'accord ce serait avec plaisir ! Mais ce soir je vais sûrement manger chez les Wilson tu sais...

- Oui bien sûr, je sais. Reprit-elle gênée. Mais je vais justement lui poser la question et discuter d'une date avec lui pour organiser ça. Donc si jamais tu rentres avant moi laisse moi la lumière du porche allumée s'il te plait ?

Elle lui fit un sourire contrit. Bucky ne savait pas pour quelle raison mais elle semblait très agitée à l'idée de voir son frère, peut-être craignait-elle qu'il refuse la proposition ? Ou elle était nerveuse à l'idée de les voir se rencontrer ?

Il s'approcha d'elle et passa sa main sur sa tête comme il le faisait avec ses neveux afin de la taquiner. Elle râla un peu en sentant ses cheveux s'électrifier et se décoiffer mais elle garda sa lueur amusée dans le regard.
Le brun finit par glisser sa main sur sa joue tendrement et accrocha son regard avec intensité.

- Eh, je sais pas ce qui te tracasse mais tout va bien se passer d'accord ? Et si tu as besoin d'en parler n'hésite surtout pas.

Elle le fixa, reconnaissante et à la fois étonnée par son geste.
Pourtant elle devrait y être un peu plus habituée car depuis quelques temps ils avaient passé ce nouveau cap, se privant beaucoup moins pour être tactile. Si elle était d'ailleurs la plus à l'aise avec cette évolution, ne se gênant plus pour le taquiner par de petites tapes plus ou moins appropriées, le vétéran restait assez frileux.
Ca ne l'empêchait toutefois pas d'avoir des gestes aussi tendres qu'inattendus  -comme à l'instant- et c'est leur rareté qui les rendaient si précieux pour la professeure.

Elle se sentit donc rougir avec force, foudroyée sur place par son mouvement empreint d'une douceur hors du commun; c'était comme s'il avait peur de la casser ou de l'abîmer. Et les yeux de l'ancien soldat la couvaient avec tellement d'affection qu'elle se sentait fondre à vue d'œil, son ventre en profitant pour faire des loopings digne des plus terrifiantes attractions.

Elle était foutue mais ça elle le savait depuis un moment, peut-être depuis que ses yeux l'avaient happée par leur profondeur.

- Oui tu as raison, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. C'est mon frère après tout ! Il ne pourra rien me refuser, surtout que j'ai de bons moyens de pressions... Lui chuchota-t-elle sur le ton de la confidence.

Il vit briller l'espièglerie dans les prunelles de sa colocataire et cela le soulagea, elle était à nouveau sereine et c'était une bonne chose.

- Tonton ! Tu viens ? L'interpella Cass au loin.

- J'arrive les garçons !

Il fit un clin d'œil à la blonde avant de faire volte-face pour rejoindre les enfants.

Nouveau départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant