Chapitre V

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Bucky se réveilla frais et dispo comme tous les matins depuis que Mi lui avait confectionné cette drôle de pâte anti-cauchemars. Il commença à s'habiller afin de pouvoir ensuite aller faire sa toilette et prendre le chemin de son travail.
Devant le miroir de la salle de bain il s'occupa machinalement de sa barbe naissante, perdu dans ses pensées.
Il constatait aussi avec un soulagement non négligeable que, depuis que la blonde avait installé des mobiles de bois particuliers, il avait les idées beaucoup plus claires et ne stressait plus autant.
De ce que sa colocataire lui avait expliqué en venant en installer un dans sa chambre, ils aidaient à chasser les ondes et pensées négatives et purifiaient le périmètre. Et en sachant cela et grâce à l'efficacité aussi inattendue que puissante de ce drôle d'artefact il avait pu faire le point et comprendre ce qui lui était arrivé.

Il en était venu à la conclusion que, s'il était aussi nerveux et mal ces derniers temps et que ses cauchemars étaient revenus en masse, c'était parce que vivre avec quelqu'un l'avait stressé et angoissé bien plus que ce qu'il avait pu prévoir.
Cela faisait des années qu'il ne s'était pas retrouvé avec un autre être humain aussi proche pendant autant d'heures d'affilées et sans réelle interruption; et cela avait du le travailler inconsciemment.
D'autant plus qu'il fallait qu'il arrête de se voiler la face. Quand bien même il n'était pas sûr d'être prêt à se lancer dans une histoire amoureuse, il ne pouvait plus nier que la jeune femme l'attirait au-delà du raisonnable. Il avait déjà remarqué à plusieurs reprises qu'elle lui faisait de l'effet, il en avait même parlé à Sam, mais il ne s'attendait pas à ce que ce sentiment soit exacerbé en habitant avec elle !

Encore complètement dans ses réflexions; ou révélations ?; qui tournaient en boucle dans sa tête, il descendit les escaliers pour se rendre à sa voiture.
Albert l'avait réquisitionné à la dernière minute en ce samedi matin afin de réparer une fuite dans les canalisations d'eau potable en provenance du Château d'Eau.

Alors qu'il s'arrêtait devant le meuble d'entrée, communément appeler « desserte » selon sa colocataire, il décela un mouvement sur l'un des canapé du salon.
Mi n'était pas levée, il le savait car il ne l'avait pas entendue se laver ou se préparer un petit déjeuner.
Son sang ne fit alors qu'un tour et il se mit mentalement en mode soldat: prêt à sauter sur le suspect au moindre geste étrange.
Il s'approcha à pas de velours, ce qui semblait relever de l'impossible au vu de son gabarit, jusqu'à surplomber le canapé depuis l'arrière, où il tomba sur la professeure profondément endormie.

- Mi ?! S'exclama-t-il plus fort qu'il ne l'aurait voulu, partagé entre la surprise, l'incompréhension et le soulagement.

L'endormie se réveilla en sursaut si bien qu'elle en tomba du meuble pour embrasser peu gracieusement le sol. Elle se releva douloureusement et chercha des yeux d'où provenait le bruit l'ayant tiré si brutalement du lit.
C'est à ce moment qu'elle tomba nez à nez avec Bucky qui s'était empressé de faire le tour du meuble pour la rejoindre et l'aider à se redresser.

- Buck ? Demanda-t-elle d'une voix endormie. Mais qu'est-ce que tu fais debout aussi tôt un jour de repos ?

Il la souleva par le bras, la remettant sur ses jambes avant de l'aider à s'asseoir sur le canapé.

- Je ne suis pas de repos finalement, Albert a besoin de moi. Mais la vraie question c'est : qu'est-ce que tu fais à dormir ici ? Pourquoi tu n'es pas dans ton lit enfin ?

Il s'indignait un peu de la voir s'imposer le repos dans ce canapé sûrement inconfortable alors qu'elle ferait une bien meilleure nuit dans son lit.

La question de l'ancien soldat sembla totalement éveiller la jeune femme qui ouvrit de grands yeux effarés, avant de détourner les yeux, gênée visiblement.
Elle ne répondit pas de suite, semblant réfléchir ou chercher ses mots; "voire une excuse la connaissant" pensait-il.

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