- AYÉNA -Maisonnette familiale.
Damas, Syrie.
09h05Les courbes se développent progressivement, en réponse à mes mouvements de pinceau.
Le tableau devant moi est le terrain de jeu de mes doigts qui s'en donnent à cœur joie.
Je m'arrête brièvement, prends une profonde inspiration et referme doucement mes yeux.
Les rayons du soleil brillent de tous leurs feux ce matin, réchauffant mon visage.
Il fait une chaleur étouffante.
Même si de légères rafales d'air peuvent parfois me caresser, le reste du temps la chaleur est insupportable.
Cela dit, mon visage s'illumine d'un sourire authentique.
Je me sens apaisée.
Une mélodie que j'avais entendue à la radio, il y a un certain temps, commence à me trotter dans la tête.
Et je ne peux m'empêcher de la fredonner dans l'air.
En ouvrant lentement les yeux, je fais la rencontre d'un oiseau perché sur mon tableau.
Je m'approche doucement du petit tabouret sur lequel je suis assise, et je tends ma main vers lui.
À peine ai-je le temps de l'effleurer qu'il s'envole en déployant ses ailes.
Il arpente notre minuscule jardin, entouré d'arbres, et termine par se retrouver avec ses autres compagnons, perché sur le toit de notre petite maisonnette.
Malgré les faibles ressources dont nous disposons, j'ai la chance d'avoir cet endroit à moi.
Bien qu'il soit petit, il représente tout ce dont j'ai besoin pour me combler de bonheur.
Mon sanctuaire de tranquillité.
Mes yeux se plissent en observant mon tableau.
Après avoir analysé en détail celui-ci, je parviens enfin à trouver mes idées pour les dernières retouches et me précipite avec impatience sur mes pinceaux.
Les secondes passent avant que je ne perçoive des bruits de pas derrière moi.
Je peux facilement deviner qui se dirige vers moi sans me retourner.
Une silhouette se dessine à ma droite et son bras se glisse dans mon champ de vision lorsqu'elle pose une petite bouteille d'eau à côté de mon tabouret.
Je la remercie d'un hochement de tête.
Avant qu'elle ne me devance pour se diriger vers l'un des arbres qui m'entourent.
Elle s'adosse contre l'arbre et se laisse glisser jusqu'à ce qu'elle trouve une position confortable.
En maintenant mon pinceau, je m'arrête en attendant qu'elle prenne la parole.
Cependant, c'est le silence qui me pousse à plonger mon regard vers elle.
Elle a posé sa tête sur le tronc d'arbre et l'a incliné de manière à pouvoir facilement regarder vers le haut.
Il est évident qu'elle est captivé par la contemplation du ciel azur, d'un bleu profond.
Après un bref instant, j'abandonne et détourne le regard.
Je ne la forcerais pas à me parler.
Et puis il est possible qu'elle recherche simplement une présence à ses côtés.
VOUS LISEZ
𝙺𝙰𝙴𝚂𝙾
Romantizm« Tempête. Dès que j'ai ressenti les premiers tremblements de mon corps, j'ai réalisé que tu étais ma destinée. Tu t'es infiltré partout en moi, à un tel point que je me suis senti en harmonie totale avec mon esprit et mon cœur, une sensation que je...