Dragon X Male Reader (lemon) [4]

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C'est partiiii

Tu te dirigeais vers le tombeau au fond des jardins. Le mur couvert de rosiers grimpants était plongé dans l'obscurité mais à la lumière des premières torches éclairant l'entrée, on pouvait discerner les formes aux différentes nuances dans l'arc irrégulier de la grotte. Plus loin, le chemin s'amenuisait légèrement, on sentait les gouttes d'eau glisser le long des parois. L'air devenait considérablement plus frais. La douce mais capiteuse odeur du champ de fleur qui entourait la statue s'élevant au-dessus du gigantesque cercueil de pierre fut le préambule de l'enchantement qui te saisissait à chaque fois que tu venais ici. Tu ne savais jamais quoi ressentir lorsque tu faisais grâce de ta présence dans la sainteté de cet endroit. Le poids du passé et l'incertitude du futur se côtoyaient étrangement au cœur de cette faille dans le temps. Un pas après l'autre, tu progressais sous la voûte rocheuse qui constituait ton ciel. Tu croisa le regard de quelques prêtresses qui avaient la charge d'entretenir l'endroit. Leur présence restait une règle dans l'Arythméthéion qui n'avait pas lieu d'être mais que tu avais accepté malgré tout. Mais tu ne leur témoigna pas plus d'attention et poursuivit sur ton chemin.

La lueur de faible portée des flammes emprisonnées dans les torches suspendues donnaient à l'ensemble une atmosphère beaucoup plus chaleureuse qu'elle ne l'était en réalité. On aspirait à la tranquillité dans ce lieu et tu ne pourrais pas t'en plaindre. Cependant, les heures de chevauchée en compagnie de Tiberius commençaient à faire sentir leurs effets dans tes jambes et tes hanches notamment. Tu n'étais pas prêt à refaire ça dès le lendemain. Cependant, là n'étaient pas tes pensées.

Tu avais atteint le champ de fleurs florissant près de la statue élancée d'un soldat en armes qui s'apprêtait à occire ses ennemis sans pitié, soutenu par la rage du guerrier et porté par les dieux qui le suivaient sans faillir sur des terres illusoires couvertes de soldats dont il n'avait aucune peur. Derrière lui, deux Victoires aux ailes tendues et aux mains accueillantes et enfin au fond de l'autel, sous le portique, deux tableaux de bronze gravé servait d'épitaphe majestueux. L'éclat des torches donnaient à ces deux surfaces un éclat mordoré. Palavus Valerian semblait porter le fardeau de son humanité et les volontés divines comme le poids de Tantale derrière son dos. Les traits certainement embellis, froncés dans une colère éternelle et les dents serrées. Ses mains fortes dont les veines étaient extraordinairement représentées te surprenait toujours, on dirait même que le sang semblait encore battre sous la peau. Mais le marbre dans lequel il était taillé et lui donnait aucune couleur, aucune nuance, aucune vie véritable, paralysant le soldat dans son immobilité comme une Galatée à son état minéral sans un Pygmalion de nature nébuleuse pour lui donner vie. La mâchoire du soldat, avancée, fière après le bain de sang dont il était sans aucun doute la cause et qu'il s'apprêtait à poursuivre. Tu ne savais pourquoi. L'autel dépassant d'une trentaine de centimètres au-dessus du sol était taillé dans un seul bloc de marbre et servait à certains sacrifices une fois par an pour fêter la mort du héros bien que tu ne sois pas forcément en accord avec cette idée.

Tu tendis ton bras au-dessus de l'édifice et fit basculer ta coupe pour vider le contenu comme offrande et y laissa une des pièces dorées de ton armure de commandant qui servirait sans aucun doute pour les quelques prêtresses "dévoyées" comme leurs supérieures avaient pu les qualifier dû au fait de leurs doutes dans les dieux et surtout leur pouvoir. Après tout, la société esparianne devait sa grandeur par sa propension à honorer ses dieux. Tu ne pouvais pas leur en vouloir de refuser des contraintes patriarcales d'avoir été enrôlées dans une religion à laquelle elle pourrait encore moins y croire que ceux qui se dévouent corps et âmes à suivre une croyance qui ne correspond qu'à certaines manœuvres politiques que tu devais admettre astucieuses. Un nouveau mépris te saisissait les entrailles, les théocrates étaient bien les pires, purgeant leurs propres rangs sans procès si c'est ce qu'il fallait pour arriver à leurs fins et utilisant des noms creux afin de vider des rôles pourtant primordiaux de leur signification et de leur prestige qui constituait la base de tout le cursus honorum. Tu les détestais, peut-être encore plus que les oligarques qui n'avaient de noblesse que par l'argent et leurs charges. Mais tu ne voulais pas penser à cela. Se laisser déborder par des réflexions inadaptées te mettrait dans une fâcheuse position notamment à cause du fait que tu n'étais plus seul.

Les mal-aimés de One Piece (Commandes Suspendues)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant