Chapitre 9: Un tournant dans le chemin

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"Nature's dark side is heeded now –" (A présent, on tient compte du côté obscure de la nature –) - "Misgivings", d'Herman Melville
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1 mai 1996
Tue l'autre !

Harry Potter s'éveilla en sursaut. Sa chambre était dans l'obscurité la plus totale, et sans ses lunettes, il ne pouvait rien discerner autour de lui. De la sueur froide lui coulait sur le front, et il se frotta la nuque. Ce faisant, il frissonna.

De quoi avait-il rêvé ?

Un éclair de lumière verte, semblable à celui qu'il avait vu à la clinique, et puis… rien. Secouant la tête, il s'assit et se mit à tâtonner pour trouver ses lunettes. Les enfilant, il remarqua que le réveil électrique à côté de son lit indiquait 4h51. Il grogna et retomba contre son oreiller. Aujourd'hui, c'était le jour J. Aujourd'hui, il allait déménager. Harry serra fortement les paupières, sans même ôter ses lunettes, et essaya d'appeler le sommeil, mais le sommeil refusa de venir. Il poussa un soupir, remua sous ses couvertures, et sentit ses lunettes s'enfoncer contre sa tempe.

Il n'arriverait à rien.

Il ôta ses lunettes, les lança dans la direction de sa table de nuit, les entendit frapper le sol avec un cliquetis, et retourna son réveil contre le mur, car les chiffres rouges indiquaient maintenant 4:52, ce qui l'énervait furieusement.

Harry s'énerva encore plus lorsque des voix basses et étouffées retentirent à l'extérieur de sa chambre.

A quoi ils pensent, Rick et Dora ? Je DORS ! gronda-t-il dans son esprit plutôt vide. Ok, peut-être que je ne dors pas, mais je suis SUPPOSE dormir !

Les voix se firent de plus en plus fortes, mais ce qu'elles disaient était incompréhensible. A quoi bon essayer de dormir, pensa Harry. Il s'assit, se remit à la recherche de ses lunettes, et grogna lorsqu'il se rappela qu'il les avait fait tomber par terre. Rrrr… espèce d'idiot.

Harry se pencha et suspendit son torse hors de son lit, le bras droit tendu pour tâter le parquet dur et glacé. Rien, rien, et enfin… Ah ! Le métal légèrement chaud rencontra le bout de ses doigts, et il saisit la monture. Il était sur le point de se soulever sur son lit, lorsqu'il perdit son équilibre et tomba par terre avec un bruit sourd.

"Aï…", marmonna-t-il.

Quel charmant matin il était en train de passer.

Les voix, qui étaient toujours audibles à l'extérieur de sa chambre, se turent. Harry retint son souffle et se remit sur ses pieds, serrant son épaule droite, qui n'allait pas tarder à se couvrir d'un beau bleu. Le silence autour de lui était assourdissant. Il attendit que quelqu'un entre, mais personne ne vint. La discussion ne reprit pas.

Soudain, ce fut comme si de l'électricité statique avait empli l'air. Tout commença à bourdonner et à vrombir comme si des battements d'énergie traversaient la pièce. La sensation dura une bonne dizaine de secondes, et du palier à l'extérieur de sa chambre, Harry entendit deux légers bruits secs. L'électricité disparut, et il se retrouva à nouveau entouré par ce silence énervant, et par la lumière rouge sur le mur contre lequel son réveil était dirigé.

Abandonnant finalement toute idée de sommeil, il décida que sa chambre était trop chaude, et il sautilla jusqu'à sa fenêtre, dans l'espoir d'éviter autant que possible tout contact avec le sol froid. Il tira les rideaux, leva les stores, et ouvrit la fenêtre. Un vent froid, matinal (matinal, matinal) soufflait paresseusement de la baie, et se mit à jouer avec sa frange.

Si malgré ça j'arrive à t'oublier // [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant