Chapitre 8: De l'espoir au milieu du désespoir

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"Parting is all we know of heaven, and all we need of hell." (La séparation est tout ce que nous connaissons du ciel, et tout ce que nous avons besoin de connaître de l'enfer.) - "My life closed twice before its close", d'Emily Dickinson
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2 mai 1996

La nuit avait été longue et morne, à la façon dont une nuit passée dans une grotte pouvait l'être. Il avait plu un peu, et beaucoup tonné. De temps en temps, une petite souris ou un autre rongeur s'était aventuré dans la solitude de la grotte abandonnée. Sirius accueillait avec joie même le plus petit des visiteurs, et après que le sommeil lui eût échappé durant la plus grande partie de la nuit, il avait décidé que Padfoot (ou Snuffles, comme Ron et Hermione... et Harry avaient l'habitude de l'appeler) serait ici dans son élément.

Sirius avait repris sa forme humaine aux environs de l'aube, lorsqu'un rose pâle commençait à teinter le velours du ciel. Il grogna et ouvrit ses yeux encore pleins d'un sommeil difficile. Les rochers de la paroi et du sol le gênaient. Cela faisait presque une année qu'il dormait à nouveau dans un lit: la sensation de chaleur et de confort - aussi bien physique que mentale - était agréable, et elle lui manquait. Cet endroit, qui autrefois avait représenté une sorte de maison, ne lui avait jamais paru si accueillant et pourtant peu attirant à la fois. Eparpillés au milieu de la poussière et des gravats se trouvaient les vieux os des repas qu'Harry lui avait apportés, et que Buckbeak avait rongés, et d'autres ossements provenant des animaux qui étaient récemment venus mourir ici. Ces idées n'étaient pas le moins du monde agréables, mais elles étaient tout ce à quoi Sirius avait eu à réfléchir depuis la nuit dernière. Il savait que ce n'était pas bien de ressasser, et il savait qu'il devait passer par-dessus tout ça... Que ses pensées étaient monotones !

Quelque temps plus tard, il fut réveillé en sursaut, ne s'étant même pas rendu compte qu'il s'était assoupi. Une pluie légère tombait à l'entrée de la grotte, donnant aux rochers une teinte gris foncé. Tout était silencieux, si ce n'étaient, au loin, les grondements du tonnerre de cette fin de printemps, et le glissement occasionnel d'un rocher. Il se demanda ce qui avait bien pu le sortir de son sommeil, même s'il était content d'être à nouveau réveillé. Les rochers lui faisaient mal au dos, et il voulait rentrer chez lui. Oui, chez lui. Pour une fois, il voulait rentrer chez lui. C'était une pensée surprenante, et il décida d'attendre pour voir si elle durerait. Les pensées heureuses ne duraient plus jamais longtemps.

Il resta assis, perdu dans ses pensées, pendant encore une minute, lorsque soudain il entendit un crissement, semblable à un bruit de pas sur des rochers. En une seconde, Sirius eut sorti sa baguette et la tenait pointée vers l'entrée. Cette action aussi était étonnante: peut-être qu'il voulait vraiment vivre, après tout.

Le bruit continua et devint de plus en plus fort. En état d'alerte, Sirius se leva et se déplaça rapidement vers l'ouverture de la grotte. Mais il sentit son cœur remonter dans sa gorge, et un grand soulagement, lorsqu'il vit qui était là.

"Sirius !", appela Remus Lupin, essuyant la pluie qui lui coulait sur le front, et continuant de grimper. "Bien pensé que je te trouverais ici. J'imagine donc que tu ne voulais pas venir voir Dumbledore avec moi ?", continua-t-il jovialement une fois qu'il eut atteint l'entrée de la grotte.

Sirius sourit, et sentit que son visage avait de la peine à fournir cet effort. "Rien ne pourra jamais me dénigrer le plaisir de ta compagnie, Moony. Ce n'est pas toi le problème, c'est moi." Par Merlin ! Il parlait comme l'un de ces acteurs des films Moldus. Il en avait vu assez pour s'en rendre compte.

Si malgré ça j'arrive à t'oublier // [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant