Bonne lecture !
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Sasuke Uchiha.
Naruto ne sait jamais trop quoi penser de lui.
Certains jours, il va même jusqu'à oublier son existence, trop occupé à faire en sorte que les autres le remarquent (car Naruto a remarqué qu'il préfère largement qu'on rit de lui, plutôt qu'on le pointe du doigt avec peur ou dégoût) pour s'intéresser à ce garçon toujours en avance sur tout.
Il a les meilleures notes. Les filles l'adorent, et parfois ça le fait presque rougir. Il est toujours le premier à maîtriser quelque chose en cours. Il ne s'intéresse vraiment à une conversation que quand quelqu'un lui pose des questions sur sa famille (et là son visage s'illumine un peu ; Naruto détourne souvent le regard).
Sasuke n'a rien de particulier.
Enfin, si : il a tout. Il a tellement de choses, tellement de choses.
Naruto le regarde certains jours en se disant Qu'est-ce qu'il a, lui ? Qu'est-ce qu'il a que j'ai pas ? La jalousie lui tord le ventre chaque fois que la maîtresse félicite Sasuke. Chaque fois que son grand-frère vient le chercher après l'école. Chaque fois que les autres garçons font des efforts pour essayer d'être son ami.
Naruto n'a jamais essayé d'être ami avec Sasuke. Même lui n'est pas désespéré à ce point. Il sait reconnaître les causes perdues.
Un jour, une fille apporte des bonbons. C'est son anniversaire, et ils ont chanté à la pause : la maîtresse a souri, et lui a dit qu'elle avait le droit de partager les bonbons que lui ont donné ses parents avec les autres si elle le voulait.
Elle en a donné à ses amis d'abord, puis à presque tout le monde. Chaque enfant qui s'approchait d'elle avait le droit de repartir avec quelque chose, avait même le droit de choisir.
Naruto n'a pas vraiment réfléchi. Il ne prend jamais de bonbons pendant ses courses. Il prend toujours la même chose, si bien que maintenant le gérant a déjà un sac préparé pour lui derrière le comptoir (Naruto essaye de se dire que ce n'est pas forcément pour qu'il reste le moins longtemps, mais c'est difficile).
Il s'est approché.
Il a vu Shikamaru revenir avec une boule sucrée, et s'est approché sans vraiment y penser.
La fille a souri en le voyant dans le coin de sa vision, puis son sourire est retombée quand elle s'est retournée. Elle l'a vu lui, et a pâli légèrement. Elle a serré son poing autour du sac. À reculé d'un pas.
(Naruto a senti sa gorge se serrer tellement fort qu'il a cru pouvoir se mettre à pleurer dans sa seconde. Il a inspiré fort par le nez. À tenté un sourire pas très convaincant. Puis a tourné les talons pour aller de l'autre côté de la cour.)
Personne n'a vu, ou plutôt personne n'a fait attention. C'est tellement banal, et Naruto ne s'est pas tellement approché que ça : personne n'a vu. Personne n'a vu.
Quand il s'assoit sur une balançoire, dans le terrain de jeu vide, il peut voir le groupe d'élèves non loin de là. Ses jambes s'agitent dans le vide, il serre ses poings autour des cordes qui retiennent le siège en bois.
Il ne va pas pleurer. Naruto a compris il y a un moment déjà que pleurer ne sert à rien. Ça allourdi l'atmosphère, et ça rend tout le monde mal à l'aise, y compris lui.
Alors il inspire profondément, et relève la tête.
Et quand il le fait, et que ses yeux se pose sur le groupe, ce n'est pas le regard d'un des garçons qui acceptent parfois de jouer avec lui qu'il croise. Ce sont des pupilles noires, une expression indéchiffrable. Naruto entrouvre la bouche. Sasuke l'observe un instant, avant de se détourner pour commencer à marcher vers la fille.
Elle le remarque immédiatement, sans grande surprise. Ses amies sourient toutes les unes après les autres et elles accourent presque sur lui pour engager des conversations. Naruto n'entend pas, de là où il est.
Il voit Sasuke hocher la tête, puis tendre une main.
(Tout le monde a l'air un peu étonné, étant donné que Sasuke Uchiha ne prend presque jamais part à ce genre de choses. Il est dans son coin. Timide, ou arrogant, ou réservé, ça Naruto ne peut jamais trop le dire.)
La fille y place un bonbon sans attendre, et Naruto a vu qu'elle a choisi l'un des plus gros avec soin. Ses copines s'échangent des regards.
Tout le monde les observe, à présent. Et tout le monde fronce les sourcils quand Sasuke tend sa deuxième mais, et attend. La fille cligne des yeux, mais en place rapidement un deuxième dans le creux de sa paume. Les lèvres de Sasuke bougent, sans doute un « merci » qui les ravie toutes d'un seul coups. Les autres se regardent entre eux, sans trop savoir quoi dire (car Sasuke en a eu deux, et c'est un peu injuste).
La maîtresse les observe depuis la place ombrée, sous la fenêtre de la classe.
Sasuke se détourne, et marche.
Marche.
Vers lui.
Naruto sent ses yeux s'ouvrir de plus en plus grand à chaque pas : Sasuke marche vers lui, tranquillement. Il se croise pas son regard, ne fait pas de mouvement superflus. Il se contente d'avancer alors que tout le monde l'observe.
Pendant une seconde, Naruto pense que Sasuke va se moquer. Qu'il va ouvrir la bouche et dire quelque chose, quelque chose dont tout le monde se souviendra (et Naruto sait que si Sasuke se met à être méchant, alors il ne serra que le premier domino qui entraînera tous les autres).
Il serre ses poings autour de cordes quand le garçon s'arrête en face de lui. Il se sent prêt à répliquer. À se jeter sur lui, même, car il préfère montrer maintenant qu'il ne se laissera pas faire, pas comme ça.
— Tiens.
Naruto a à peine vu ses lèvres remuer. Il fronce les sourcils, mais Sasuke tend la main devant lui et son expression se fend un peu. Ses joues sont rosées, un peu. Naruto comprend sans doute une seconde plus tard, et ses joues à lui se mettent à flamber tandis qu'il tend sa propre main.
Il y croit à peine quand un bonbon tombe dans sa paume.
Sasuke tourne les talons.
Naruto l'observe partir, médusé. La honte lui dévore encore le visage.
Et ce n'est qu'une minute plus tard, alors que le sucre se dépose sur sa langue, qu'il se rend compte qu'il a oublié de dire merci.
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Nos vies décolorées || Naruto
Fanfiction| Naruto-centric | SasuNaru | Childhood | Fiction terminée | Naruto n'a jamais eu beaucoup de chance. Il tente de vivre, au milieu d'un village qui ne l'accepte pas, de camarades qui refusent de le toucher, d'adultes décidés à ignorer le fait qu'il...