Héritage

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Les rues d'Arden grouillent d'enfants joyeux, tout n'y est que délices et enchantement. La vue y est dorée, tant grâce au sable chaud et cristallin qui recouvre le sol, que de par l'architecture subtile des bâtiments de cette somptueuse oasis. Sur la place centrale, l'odorat est aussi comblé que ce premier sens : moult artisans, cuisiniers et autres boulangers s'affairent, dans une effervescence joviale et créatrice.

Hammerfield ne manque pas de montrer tous les recoins de cette grande cité, reconnue de tous comme le carrefour des gourmets, à Djolsulfur, lui tenant la main tant bien que mal. Ce dernier, bien que toujours exténué, apprécie grandement ce moment d'allégresse, après tant d'heures sombres, et suit volontiers son compagnon.

"J'aimerais que cet instant soit éternel, mon aimé", avoue le Maard d'un ton mi-naïf, mi-nostalgique.

Djolsulfur ne lui répond pas, troublé. Il aperçoit, non loin, une échoppe de forgeron, dont la chaleur se ressent déjà. Une fois entré, il prend conscience de la quantité, et de la qualité phénoménales des productions locales. Les lames, pour la plupart finement courbées, comme il est de coutume en ces lieux, reflètent parfaitement l'éclat du soleil ardent du désert de Sardal ; plus que cela, elles semblent émettre leur propre lumière.

Fasciné, il n'entend pas approcher l'artisane, qui regarde l'objet des désirs de l'Areen d'un œil approbateur : un magnifique fleuret, incrusté de pierreries, à l'équilibre parfait et à la lame affutée, un chef-d'oeuvre comme la mère de Djolsulfur aurait pu en créer.

"Une de mes meilleures pièces pour sûr, monsieur. Vous m'avez tout l'air d'un connaisseur, alors je vous ferai un bon...

-Prenez cela, et léguez-lui cette lame si je viens à partir", lui tendant une lourde bourse et un petit morceau de bois finement gravé.

"Excusez-moi, comment saurai-je où trouver cette Mili..."

Djolsulfur rejoint Hammerfield, qui l'attendait sur un banc de marbre cerclant une fontaine, où s'égayent de nombreux poissons d'argent.

"Je savais que cette boutique t'intéresserait, sourit le Maard. Tu ne changeras décidément jamais, mon amour"

Les deux hommes s'embrassent passionnément, leurs corps entremêlés.

"Non, en effet..."

Les Chroniques de DjolsulfurWhere stories live. Discover now