Agée de dix-sept ans, je me trouvais assez mature pour commencer mes petites enquêtes individuellement. Ce besoin se retrouve justifié car ma mère ne veut que me donner le strict minimum en terme d'informations.
Je m'étais donc rendu chez les brigades spéciales, étant la "police" de la ville la plus proche de ma modeste maison. Une fois rentrée à l'intérieur de la pièce qui servait d'accueil, les soldats me dévisagèrent, une fois de plus. Cela devenait maintenant une habitude.
- Que veux-tu? Tu vois pas qu'on est occupé?, me dit un premier homme qui jouait aux cartes avec ses camarades.
- Je voudrais des informations sur une certaine personne.
- Sur qui?
- Un certain: Furlan Church.
À peine avais-je prononcé son nom que je trouvais devant moi tous les regards éparpillés des gardes.
- Dis moi, qui es-tu?, avait-continué mon interlocuteur.
- T/p T/n.
- Je comprends mieux... Rentre chez toi petite.
- Mais je-
- C'est non négociable.
Que des incapables. Je rentrai alors bredouille sans la moindre réponse à mes questions. Le mois de décembre prenait de plus en plus sa place, et le froid commençait déjà à me geler les doigts alors qu'il ne devait être que dix-sept heures. Une fois rentrée chez moi, je voulais le plus rapidement possible accéder à ma chambre pour faire le vide dans ma tête. Sauf que ma mère avait était plus rapide que moi.
- T'étais où?, me dit celle-ci.
- Je me suis baladée.
- Toi? Te balader pour le plaisir? Cherche mieux comme excuse.
- J'ai pas de compte à te rendre, je suis assez-
Une personne venait de toquer à la porte en me coupant dans mes arguments.
- Monte dans ta chambre, on en reparlera plus tard.
Après ces mots, ma mère se dirigea vers la porte d'entrée me laissant monter les vieux escaliers poussiéreux. Alors que je m'apprêtais à entrer dans ma chambre, une main me plaqua la bouche, signe que je ne devais sûrement pas parler.
- Pourquoi les brigades spéciales sont là?, me dit ma mère terrifiée mais sur un ton colérique.
- Bah j'en sais rien m-
- En fait, non, ferme là.
- Pourquoi tu me deman-
Je ne pus une fois de plus pas finir ma phrase; elle me tirait dans sa chambre. Un fracassement retentit de l'étage inférieur. Ma génitrice me poussa violemment dans un placard assez grand pour ma taille en refermant presque entièrement la porte. Tout en chuchotant celle-ci continuait de me parler en me disant:
- Je t'avais dis de n'en parler à personne!
- Mais je n'ai pas-
- Ils arrivent, tais-toi.
Mes mains cachaient mes yeux dans le placard qui me servait de cachette. La bouche entrouverte, un son sourd retentit dans mes oreilles. Ensuite? Plus aucun bruit. Je cessai de respirer, craignant que mon souffle procurerait trop de bruit. Et puis, à travers la très légère fente qui me permettait de voir ce qu'il se passait à l'extérieur de ma cachette, je vis trois hommes. Eux étaient dos à moi.
- Grouillons-nous de prendre son corps avant que la mioche ne revienne.
- Mais chef, vous voulez pas qu'elle y passe aussi?
- Laissons lui encore un peu de temps. Marc, prend le corps.
Le dénommé Marc, le seul homme qui n'avait pas encore parlé, s'exécuta, et prit le corps sans vie de ma mère. Une fois que les trois meurtriers étaient partis, je restais recroquevillée sur moi-même. Plus les minutes passaient, plus le vide en moi s'agrandissait. J'ouvrai progressivement la porte du placard pour avoir la vue sur le sang de ma mère qui se répandait entre les stries du parquet.
Je sortis et m'empressai d'ouvrir la fenêtre pour aérer la chambre qui était imprégnée d'une odeur nauséabonde. Je restai de longue minutes accrochée à la fenêtre, mes larmes coulant sur mon visage, entendant les dix-huit coups du clocher.
Je n'avais en aucun cas envie d'enlever la trace qui me restait de ma mère, alors, je pris mon manteau pour sortir de chez moi. La nuit était totalement tombée et je ne voyais pas grand chose. Mon nez était glacé tout comme mes doigts. Plusieurs fois au cours de ma "balade" si l'on peut appeler cette excursion comme cela, le bruit de la balle avait retenti encore et encore dans ma tête. Alors que j'essayais de reprendre mes esprits, j'arrivai tout de même à discerner une voix parmi les diverses bruits.
- T'es pas dans les bas-fonds, toi?
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Livaï x reader: La loi du plus fort
Fanfic- Je t'avais dit de n'en parler à personne! - Mais je n'ai pas- - Ils arrivent, tais-toi. Mes mains cachaient mes yeux dans le placard qui me servait de cachette. La bouche entrouverte, un bruit sourd retentit dans mes oreilles. ----- Avant tout, me...