Chapitre 4

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La jeune femme avait vu les jours passés. Dans les bas-fonds, ils étaient tous les mêmes. Le seul évènement qui maîtrisait le quotidien des misérables habitants, était généralement un vol qui tournait au drame, infligeant plusieurs morts. T/p était devenue majeure, elle avait pris de la maturité mais ne s'était évidement pas épanouie. Elle avait compris un fait là où, les riches de la surface -comme elle aimait désormais les appeler- pensaient autre chose: les Hommes ne sont toujours pas égaux face à la misère; il y aura toujours des dissemblances, les Hommes ne sont égaux que devant La Mort. La c/c (couleur des cheveux) avait donc réfléchi de nombreuses fois: "Si nous ne sommes égaux que devant la mort, ne faudrait-il pas en finir plus vite?" Cette dernière avait conclu de cet aphorisme que la vie était un cadeau et qu'il fallait tout réaliser pour la rendre la plus agréable possible. 

T/p avait trouvé un travail, en deux ans. Bien sûr, elle ne gagnait presque rien et l'endroit où elle se rendait était ignoble, mais: "c'est mieux que rien", se disait-elle. En effet, qui voudrait aller dans un bar repoussant, hideux, monstrueux pour servir des pervers narcissiques ivrognes, travailler dans des conditions atroces en se faisant palper par le premier abruti bestial, et ne gagner seulement que deux sous de l'heure? La jeune femme s'était nouée "d'amitié" avec quelques personnes; elle n'y était pas attachée et une fois que le jour sera venu, cela ne lui posera aucun problème de les abandonner.

En conclusion: la solitude, les injustices et l'amertume la rongeaient peu à peu et elle le savait: elle ne ferait pas partie des gens qui pourront se dire: "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants".

Elle continuait ses recherches sur son frère. Plusieurs fois, T/p avait penser à se rendre à l'ouverture des bas-fonds, dire qu'elle n'était seulement là que pour un repérage au bataillon, mais non, elle s'était battue, elle l'avait retrouvé. Alors voilà, la c/c avait espionné Furlan, et s'était rendue compte qu'il vivait en compagnie d'un colocataire. N'ayant pas de logement -rien de bien étonnant-, elle était très flexible et n'était pas obligée de rester à un endroit particulier dans les bas-fonds. T/p avait trouvé un abri, une rue à droite de la maison de son semblable, ce qui était bénéfique pour les épier.

Il devait être aux alentours de dix heures lorsque T/p se rendit devant la porte fragilisée mais tout particulièrement propre du taudis de Furlan. Que devait-elle faire? Toquer, entrer par effraction? Soudain, elle reprit conscience: tout était permis dans les bas-fonds. Elle opta, par conséquent, pour le seconde option. 

La maison ne paraissait pas bien grande. Elle devait être composée de deux minuscules étages, de chacun vingt-cinq mètres carrés. Celle-ci avait certainement été jolie, autrefois. La plupart des briques étaient tombées, formant de larges fissures sur la façade mais elle restait étonnement très bien entretenue. Sur cette contemplation, elle commença à avancer de quelques pas. Le plancher du perron grinçait, engendrant une ambiance stressante et angoissante. Elle posa délicatement sa main sur la poignée et fut surprise, lorsqu'elle put ouvrir la porte. Seulement, il ne se passa pas un quart de seconde, sans que la porte valsa dans un fracas. L'auteur de cette détonation ne perdit pas une seconde, et poussa T/p à terre, en la bloquant avec ses genoux sur son dos. 

- Ça fait une semaine que tu tournes autour de cette bicoque, qu'est-ce que tu veux?, lança-t-il.

La jeune fille essaya tant bien que mal de se mouvoir un peu afin de voir son interlocuteur. Seulement, elle fut totalement déstabilisée par son regard. Un regard glacial, profond, caverneux mais qui ne laissait passer aucune pitié. Il était indiscernable. T/p avait déjà aperçu ce jeune homme; cette semaine, mais jamais elle ne s'était rendue compte de l'aura qu'il dégageait.

- Je voudrais parler à Furlan., riposta-t-elle tout à fait sereinement. 

- T'es qui?

- Sa sœur.

Au début, il parût surpris, mais très rapidement, une pointe d'amusement prit place sur son visage.

- T'es en train de me dire que t'es sa sœur de bourge?

La c/c ne comprenait pas un mot de la situation. Son demi-frère savait qu'il n'était pas le seul de la famille, mais n'a absolument pas cherché de la retrouver, et il lui a fait une réputation méprisable?

- Bah dis-donc, regarde moi qui s'est ramenée., lança une nouvelle personne entrant dans l'entrée.

Livaï x reader: La loi du plus fortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant