Ce nom, cet endroit, j'en avais déjà entendu plusieurs fois. De manière générale, je ne comprenais pas pourquoi les gens m'associaient avec ce lieu.
- Excusez-moi, qui êtes-vous? Je ne vous dois aucunes explications, on ne se connaît pas, répondis-je à mon interlocuteur.
- Je vois-, commença-t-il à répondre avant que je ne le coupe car la situation m'agaçait.
- Non, vous ne voyez rien du tout, vous êtes carrément aveugle même! J'en ai plus qu'assez que n'importe quelle personne juge connaître ma vie, alors vous feriez mieux de tracer votre chemin. C'est honteux, aborder une fille qui a environ quinze ans de moins que vous?! C'est immature!
Après lui avoir lancé ces quelques phrases, je me retournai le plus rapidement possible pour reprendre ma route. Seulement, je fus arrêtée une fois de plus:
- Erwin Smith.
Curieuse et connaissant parfaitement ce nom, je fis volte-face afin de pouvoir le voir dans les yeux. Pouvant lire à travers moi comme dans un livre ouvert, il remarqua ma stupeur et se justifia par la suite.
- Erwin Smith, et détrompe toi, T/p, je te connais bien mieux que tu ne le penses.
J'étais totalement déconcertée. Comment le major du bataillon d'exploration pouvait-il considérer ma personne? Les cils entourant mes orbes étaient recouverts de neige; il faisait tellement froid que je n'arrivais plus à réfléchir convenablement.
- Si tu veux, tu peux m'accompagner au Q.G. du bataillon. Nous pourrions échanger autour d'un feu pour se réchauffer. Je pourrai ainsi te donner toutes les réponses à tes questions.
Mon souhait de posséder la vérité qui encercle ma famille allait peut-être s'exaucer. On m'a plusieurs fois répété que ma curiosité était un mauvais défaut, mais c'est avec le ton débordant d'audace que je dis:
- Oui, avec plaisir.
*
C'est ainsi que je suis arrivée dans le bureau d'Erwin Smith avec une soif d'apprentissage. Dès que nous fûmes assis confortablement, le grand blond reprit notre conversation.
- Pour commencer, je suis un ami proche de ta mère, nous nous connaissons depuis notre enfance.
- Vous "étiez" un ami de ma mère.
- Pourquoi parles-tu au passé?
- Major, vous qui êtes habitué à confronter les familles des soldats morts, vous devriez être au courant, que lorsqu'on parle au passé d'un proche, c'est qu'il est mort., répondis-je avec ironie.
- Maria est décédée?
- On crève tous un jour de toute manière.
- Qu'est-ce qui s'est passé? C'était quand?
- Excusez-moi, mais je ne suis pas venue pour vous aidez à faire votre deuil mais pour que vous répondiez à mes questions.
- Oui, je comprends. Pose moi toutes tes questions et j'y répondrai dans la mesure du possible.
- Pourquoi pensiez-vous que j'étais dans les bas-fonds?
- C'est parce que je pensais que tu avais subi le même sort que ton demi-frère.
- Donc, il est vivant? Vous en êtes sûr?
- J'en ai la certitude. À moins qu'il soit mort récemment, mais en tout cas, il n'est pas à la surface.
- Que connaissez-vous sur son père? À chaque fois que j'emploie le nom Church, les personnes me regardent comme si j'avais assassiné quelqu'un...
- Ta mère ne t'as vraiment rien dit... Je ne sais pas si je devrais le faire, elle voulait certainement te protéger.
- C'est bon! Je vais bientôt devenir majeure! J'ai quand même le droit de connaître la vérité!
- Je suppose que oui... Alors, pour commencer, dans sa jeunesse, ta mère est tombée amoureuse de William Church, le père de ton frère. Seulement, on raconte qu'il viendrait de très loin, comme dans un autre pays, derrière la mer..., continua-t-il, tout en baissant sa voix, comme s'il était honteux de ce qu'il venait de me révéler.
- Voilà déjà une des réponses à ta question. Les gens n'aiment pas les étrangers. Après, ceci n'est qu'une légende, mais si elle s'avérait vraie, nos deux peuples seraient en conflit. C'est pourquoi, d'après moi, sans aucune véritable justification, William a été retrouvé assassiné et ton frère, mené de force dans les bas-fonds. Ta mère, pour retrouver un semblant de vie normale, s'est remariée un an après, avec ton père John T/n. C'est ainsi que tu es née. En revanche, ton père a été malmené et pourchassé. La réputation que ta mère avait crée autour d'elle hantait tous ses proches. Personne n'osait lui parler mais elle resta vivante tout de même. C'est d'ailleurs étonnant quand on remarque la manière dont les femmes sont traitées. Malheureusement, comme tu me l'as indiquée, c'est en cet fin d'après-midi que son dernière heure de gloire a sonné.
Étrangement, la vérité ne me tourmenta pas. Je m'étais habituée à n'avoir aucune figure paternel à mes côtés; cela ne me dérangeait pas plus que ça de savoir que mon père était mort. Seulement, apprendre que je pouvais retrouver mon demi-frère m'intéressait.
- Pouvons-nous entrer dans les bas-fonds comme on le souhaite?, lançai-je.
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Livaï x reader: La loi du plus fort
Fanfiction- Je t'avais dit de n'en parler à personne! - Mais je n'ai pas- - Ils arrivent, tais-toi. Mes mains cachaient mes yeux dans le placard qui me servait de cachette. La bouche entrouverte, un bruit sourd retentit dans mes oreilles. ----- Avant tout, me...