Chapitre 9

81 6 2
                                    

T/p était totalement déboussolée. Elle n'était pas disposée à trouver ne serait-ce qu'une simple différence entre le bien et le mal. Où devait-elle aller? Avec qui devait-elle parler? Personne ne pouvait répondre à ses questions. Tout espoir avait dépossédé son âme. La c/c était également très fatiguée. Elle n'avait plus de force mentale comme physique. Elle était usée de cette vie qu'elle menait, de cette haine. 

Évidemment, elle n'avait pas dormi de la nuit, même si son esprit avait été libéré, elle n'aurait pas pu fermer les yeux à cause de la douleur. Pendant la journée, elle n'avait pas quitté sa cachette, cherchant un semblant de repos. 

Seulement, l'argent n'allait pas se récolter tout seul, alors la voilà, une fois de plus, traversant les rues sales et sans lumière des bas-fonds en direction du seul endroit où elle pouvait encore poser les pieds. 

- COUCOU T/PPP!, lui lança Jana alors que T/p venait tout juste d'entrer dans le bistrot.

"Encore un soir comme les autres", pensa la jeune femme. 

Ainsi, comme la c/c l'avait prédit, la soirée se déroula comme les précédentes. À l'exception d'un léger détail: un nouveau client fréquentait désormais le bar: Livaï.

Alors que T/p profitait des quelques minutes de délivrance qu'elle avait pour faire le vide dans ses pensées et se recentrer sur son travail, l'homme qualifié comme le plus fort des bas-fonds entra dans l'estaminet. Comme il avait fait la veille, il se dirigea exactement à la même place du café. 

La c/c se dirigea vers Livaï et commença la conversation:

-  Bonsoir, qu'est-ce que tu veux prendre ce soir?

- Un thé noir.

- Très bien.

T/p partit dans la partie de restauration et prépara le thé noir. Seulement, elle repensa soudainement à sa rencontre nocturne avec l'inconnu la nuit dernière. Bien qu'elle ne pensait pas qu'il reviendrait dès le lendemain, elle ne pu penser qu'il serait plus intelligent d'acquérir des informations sur Furlan dès que possible.

Ainsi, lorsqu'elle revint à la table du nouveau client, elle commença son interrogatoire et son introspection.

- Tiens. Sinon, je me demandais... Enfin plutôt, j'aimerais savoir deux trois trucs sur Furlan., commença-t-elle.

- Pourquoi ça t'intéresse?, répondit l'homme aux cheveux couleur ébène.

- C'est quand même quelqu'un de ma famille...

- Tch... Il a vingt et un an.

La jeune femme s'assit en face de Livaï pour montrer qu'elle ne se contenterait pas seulement de cette information.

- Il est orphelin.

- Très drôle..., s'esclaffa T/p, Tout ça, je le sais déjà! Dis moi plutôt... je sais pas moi...

C'est alors que T/p se rendit compte qu'elle n'avait pas la moindre idée du sujet des questions qu'elle devait lui poser. Celle-ci ne savait pas quel renseignement allait lui être utile lors de son affrontement noctambule.

- Ce qu'il aime faire!

- Tu penses vraiment qu'il est occupé par des activités passionnantes dans les bas-fonds? Tch, t'es naïve.

- Nan, c'est vrai, c'est stupide comme question.

La jeune femme prit cet dernier échange pour une fin de discussion. Seulement, quand elle se leva de son siège, le brun reprit la conversation:

- Et toi, tu fais quoi ici?

Livaï ne comprenait pas ce qui l'amenait à être soudainement si curieux. D'habitude, avoir de la compagnie rendait son caractère exécrable. Seulement, avec T/p, c'était différent. Il se dit que cela était certainement dû au fait qu'elle soit de la même famille que son meilleur ami, mais tout de même, son propre comportement l'intriguait. 

- J'étais venue chercher Furlan, mais bon, un connard m'a fait un sale coup.

La réponse de la c/c paraissait tellement banale et logique que Livaï jugea sa question inutile, sans intérêt.

- Enfin, je voulais dire, ici, dans ce bar.

Deuxième question inutile.

- Je travaille. Je veux gagner de l'argent.

L'altercation prit fin car le patron arriva pour vérifier si son café fonctionnait normalement, sans aucun problème. T/p recommença à travailler durement, sous les yeux de son responsable, étant obligée de céder à tous ses caprices, bien qu'elle était toujours endolorie de la veille. Livaï ne pouvait s'empêcher -par le plus grand des étonnements- d'éprouver de la compassion pour cette jeune femme. La petite voix dans sa tête lui disait qu'il ferait mieux d'apprendre à la connaître. Néanmoins, il savait que T/p était une femme forte, indépendante qui n'hésiterait pas à se battre pour le peu de liberté qu'elle avait.

La soirée se finit ainsi, relativement joyeuse pour deux individus des bas-fonds. Enfin presque. En effet, lorsque T/p s'apprêta à mettre l'estaminet en ordre pour le lendemain, un grand fracas se fit entendre dans l'entrée du café.

L'assaillant était revenu... et plus vite qu'elle ne pensait. 

Livaï x reader: La loi du plus fortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant