Viking de feu et de sang T1 🔞(récit terminé)

Chapitre 22

Ketil, Germund, Hakon (un guerrier âgé portant les traits métissage entre un Scandinave et une Eurasienne, et dont les cheveux poivre et sel sont taillés en une large crête hirsute), Erma et Aliénor arrivèrent devant la demeure du vieux jarl au crépuscule.

Le fils du jarl conduisit la guérisseuse au chevet de son père, son escorte sur les talons.

Ketil fit entrer la jeune femme dans la chambre de Frode, il voulut refermer la porte derrière lui, mais Germund l'en empêcha, l'air grave :

— Soit nous entrons, soit la porte reste ouverte, déclara-t-il serein mais déterminé.

Ketil approuva du chef et laissa la porte ouverte.

Aliénor s'était avancée pour examiner le vieil homme. Le jarl qui grimaçait de douleur et d'agacement dû à l'agitation devant sa porte, marmonna des jurons en danois.

— Où souffrez-vous ? lui demanda Aliénor en se tournant vers Ketil pour traduire.

— Au dos, gronda le jarl.

— Une chute de cheval, ajouta Ketil dans le dos de la jeune femme.

— Puis-je ? interrogea-t-elle le jarl, en désignant les couvertures qu'elle voulait écarter.

— Faites, faites ! s'exaspéra Frode dans un piètre français.

Aliénor ôta les couvertures. Le vieux jarl était torse nu mais avait gardé son pantalon.

La jeune femme lui palpa les côtes, puis elle l'aida à s'asseoir pour examiner son dos.

Aliénor chercha une chaise du regard et alla récupérer l'objet pour le placer près du lit, de sorte que le jarl n'ait que peu de mouvements à faire pour s'y installer.

Les yeux emplis de douleur et de colère face à la jeune enquiquineuse, le jarl lâcha une pluie de jurons dans sa langue, pour qu'elle comprenne bien le fond de sa pensée.

Une fois assis, le torse face au dossier de la chaise, Aliénor exerça quelques pressions, puis lui fit quelques manipulations et elle finit par débloquer le dos du vieux râleur.

Elle acheva le soin en appliquant son baume et défaisait des nœuds au passage de ses doigts fins. Frode soupira de soulagement face à sa délivrance, ce qui fit sourire Germund, Hakon et Erma.

Ketil étudia la jeune femme avec intérêt.

— Par tous les dieux, s'exclama Frode en se levant, quel don vous avez madame ! Vous remercierez Aslak pour vous avoir envoyée à moi.

— Aslak est en mer, intervint Ketil, les yeux pétillants de désir pour la jeune esclave d'Eirik.

— Eh bien, quel dommage, s'esclaffa Frode. Vous quatre êtes mes invités pour la nuit ! affirma le vieux jarl sûr de lui.

Aliénor jeta un regard à son escorte, qui n'apprécia pas l'idée, tout comme la jeune guérisseuse, d'ailleurs.

— Votre invitation nous ravit, déclara Aliénor, seulement des femmes enceintes attendent mon retour avec impatience...

— Elles n'auront qu'à serrer les cuisses durant la nuit, objecta Frode. Et voyager dans l'obscurité n'est pas une bonne idée, jeune et talentueuse guérisseuse.

Ketil prit le bras d'Aliénor pour la pousser à emboiter le pas au jarl. Ce geste ne fut pas apprécié ni par Germund, ni par Erma et encore moins par Aliénor.

La jeune femme se dégagea de cette étreinte forcée et avança la tête haute en appuyant le regard à son escorte pour qu'ils suivent le mouvement.

Dans la grande salle, un banquet avait lieu. Aliénor -en s'asseyant entre le jarl et Ketil- repéra ses anciennes collègues, les six prisonnières vendues par Aslak à Frode.