Chapitre 18 (1/2)

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Dans leur maison, Eirik lâcha la main d'Aliénor qui savait comment cette horrible journée devait s'achever, alors elle avança vers le lit.

La jeune femme se souvenait de sa première nuit de noces. La lueur de désir qui avait illuminé les yeux d'Arnold en découvrant son corps nu, l'avait flattée et Arnold semblait avoir tiré beaucoup de plaisir de leur relation charnelle. En revanche, elle n'avait rien éprouvé si ce n'est l'intrusion de son sexe et une brûlure au bas ventre quand il eut terminé. En s'écartant d'elle, son mari lui avait expliqué qu'à force de pratiquer la chose, elle finirait par en tirer du plaisir ou au moins apprécier le moment, mais elle n'avait pas été pressée de remettre ça.

Le feu crépitant dans la cheminée offrait une lumière douce et chaleureuse à la chaumière, offrant à Eirik tout le loisir de parcourir des yeux le corps galbé de sa femme, agréablement mis en valeur par sa robe de célébration. Elle lui tournait le dos, se tenant debout face au lit, la courbe de sa nuque et de ses fines épaules l'invitaient à y poser les lèvres.

Consciente que son... mari était resté près de la porte d'entrée et qu'il avait les yeux rivés sur elle, elle retira sa couronne de fleurs pour lui faire face, sans pour autant le regarder dans les yeux.

— Détends-toi, je sais que tu ne veux pas de moi, souffla-t-il en croisant les bras sur le torse.

Face à la mine déconfite de la jeune femme, Eirik insista :

— Je ne nie pas que j'aimerais te chevaucher comme un fou, t'avoir haletante et en sueur sous moi pour finir épuisé entre tes cuisses, mais pas sans ton consentement, déclara-t-il avant de s'approcher d'un coffre.

Il prit une chemise, alla vers sa femme et lui tendit le vêtement. Ils se dévisagèrent en silence jusqu'à ce qu'Aliénor s'en saisisse :

— Tôt ou tard vous réclamerez votre dû, répondit Aliénor méfiante.

— Le viol est proscrit sur nos esclaves, il l'est tout autant sur nos femmes, répliqua-t-il en lui tournant le dos. Et Botilde sera très heureuse de répondre à mes besoins, ajouta-t-il en s'asseyant sur le lit pour retirer ses bottes.

Confuse, Aliénor éprouva une bouffée de honte à l'idée d'être remplacée aussi simplement :

— Comment envisagez-vous cette...notre union ? demanda-t-elle.

— Je t'ai prise comme épouse pour que le clan t'accepte plus facilement comme guérisseuse, soupira-t-il.

— Le problème c'est que je ne parle pas votre langue, objecta-t-elle tendue comme un arc.

— Erma et Eldrid sont d'accord pour t'assister, elles parlent assez bien ta langue maternelle, affirma-t-il en enlevant sa chemise.

— Et je pourrai aller où je veux ? insista-t-elle.

— Pas sans surveillance, s'amusa Eirik en lui jetant un regard en coin. Maintenant change-toi et viens dormir.

Le rouge aux joues, Aliénor leva le menton :

— Le fait est que je reste votre prisonnière ! s'indigna-t-elle.

— Le fait est que nous sommes tous les deux coincés dans une union qui ne nous convient pas, marmonna-t-il en se levant pour se mettre nu.

Eirik se mit au lit et tapota le matelas pour l'inviter à se coucher :

— Viens te coucher, chérie ! lui lança-t-il en souriant.

Aliénor soupira en étudiant la chemise qu'elle avait en main. N'ayant pas d'endroit pour se changer, elle tourna le dos au guerrier, puis elle retira ses bottes, fit glisser sa robe au sol et enfila sa nouvelle chemise de nuit. Résignée, elle gagna le lit sous le regard pétillant du guerrier.

Elle se coucha sur le flanc en tournant le dos à son nouveau mari. Epuisée par les émotions de cette terrible journée, Aliénor glissait vers le sommeil grâce au paisible silence de la maison. Derrière elle, le guerrier respirait calmement :

— Ton premier mari, tu l'aimais ? lui demanda-t-il.

— Arnold était un homme bon et généreux, répondit-elle.

— Tu ne réponds pas à la question, soupira-t-il agacé.

— Bonne nuit, souffla-t-elle pour clore le sujet.

— J'ai demandé à Erma de te trouver des vêtements, avoua-t-il. Elle te les apportera demain matin et tu pourras brûler ta tunique d'esclave, si tu le souhaites !

— Merci, le remercia-t-elle sincèrement soulagée.

Le chant des coqs tira Aliénor du sommeil, qui se réveilla blottie contre le flanc du guerrier. Elle leva les yeux pour croiser son regard amusé, alors elle s'écarta pour se lever et le couple se prépara pour leur première journée d'union.

En milieu de matinée, Eirik passa voir sa femme dans la maison d'Adi pour s'assurer qu'elle avait tout ce qu'il lui fallait et qu'elle s'entendait bien avec Erma et Eldrid. Il revint la voir en début d'après-midi et vint la chercher au crépuscule pour qu'ils rejoignent le Skali ensemble.

La nuit se déroula aussi paisiblement que la veille, même si elle semblait vouloir rapprocher le couple, puisqu'ils se réveillèrent enlacés. La journée fut tout aussi paisible que la veille, et Aliénor put constater que Botilde et Eirik s'entendaient très bien tant dans le maniement des armes que dans leur conversation.


Bien avant la naissance de leur quatrième jour d'union, Aliénor qui dormait sur le dos se réveilla avec l'agréable sensation d'avoir chaud. Le guerrier était collé à elle et respirait doucement dans son cou, sa main posée sur son ventre.

Il avait tenu promesse et il ne l'avait pas prise de force, mais ils se réveillaient toujours enlacés comme si la nuit s'acharnait à les lier l'un à l'autre. Aliénor roula sur le flanc pour tenter de replonger dans le sommeil, mais le guerrier la prit en cuillère contre lui.

Viking de feu et de sang T1 🔞(récit terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant