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Ma respiration était courte. Mes pas claquaient le sol avec rapidité et mon cerveau fonctionnait à vive allure. Alors que j'aurais dû être arrivé au bar, je courrais dans le sens opposé. Je devais le retrouver avant qu'il ne soit trop tard. Mes pensées me ramenèrent à ces dernières minutes.

***

J'étais chez moi en train de me préparer lorsque j'avais reçu son appel. Travis me contactait pour savoir si je couvrirais un événement concernant la sécurité, information qui était tombée dans la journée.

« Sérieusement, l'année dernière avait été d'un ennui, m'étais-je plaint. J'espère qu'Arthur va envoyer quelqu'un d'autre.

-Pourquoi cela ? On pourrait passer une super journée, était-il resté optimiste.

-Ça se sent qu'on ne t'y as encore jamais envoyé. Ce n'est que des conférences, un salon où tous les futurs joujoux pour l'armée vont êtres présentés. J'ai l'impression de perdre mon temps à chaque fois. Surtout que ça finit toujours en brève dans le canard. »

Son rire grave avait vibrer dans le téléphone tandis que j'avais sortis mes médicaments pour ne pas craquer ce soir. J'étais déjà assez à fleur de peau, et la rencontre avec Evans me rendait complètement nerveux. Johnson avait réussi à me calmer en partie dans la matinée, et mon travail avait été assez dense pour que mes problèmes soient rejetés au loin, dans ma conscience. Or, dès lors que j'avais eu un peu de temps dans ma maison, j'avais commencé à penser un peu trop. Mes pensées s'étant multipliées, j'avais commencer à revenir vers la source de mes angoisses de la veille.

« Je me suis proposé, avoua alors Travis.

-Mais tu es fou ! M'exclamais-je.

-Allons, un voyage gratuit dans une autre ville ne se refuse pas ! Ricana-t-il. »

J'avais souris à ses dires, m'étais préparé mon verre d'eau et n'avais pas tardé à avaler les pilules.

« Mon dieu, il n'est même pas vingt heures et les restaurants du quartier gay sont pleins, avait observé Travis.

-Il n'y a que toi pour manger à vingt-et-une heure et trouver cela normal au contraire de dix-neuf, avais-je souligné en pouffant.

-Vous, les jeunes, devenez fou. Dix-neuf heures, c'est l'apéro qui est censé durer deux heures. »

J'avais roulé des yeux, tout en m'écartant de mon plan de travail. Je m'étais ensuite dirigé vers mon couloir pour arriver à ma chambre, où traînait mes affaires pour le soir. Pourquoi m'étais-je aussi bien vêtu ?

« Je viens enfin de bifurquer, avait déclaré Travis.

-Tu étais allé interrogé qui ? Avais-je demandé.

-Un de ces gérants de boites à propos du trafic de stupéfiant et de la drogue dans les clubs.

-Il me tarde de lire cette enquête ! »

Il avait rigolé. Et ce fut à ce moment que j'avais entendu :

« Mais... Qu'est-ce que... »

Avant qu'un bruit sourd ne suive et qu'une réplique sentie suive. Ensuite, l'appel avait été coupé.

***

Après cela, j'avais appelé Johnson pour l'avertir. Malgré ces conseils de ne surtout pas quitter mon domicile, je m'étais hâté dehors. Je vivais dans un quartier adjacent à celui dans lequel était Travis quelques minutes auparavant. Je ne voulais sous aucun prétexte perdre qu'un instant, sans savoir comment allait mon collègue avec lequel j'avais créer des liens amicaux même si je m'en méfiais. Je courrais donc comme un dératé, la respiration lourde, le palpitant en folie et mon crâne me lançant. J'arrivais finalement dans le quartier, et m'enfonçais dans ses entrailles. Je ne sus combien de rues je fis afin de retrouver mon confrère, l'allure moins vive – ce qui me provoqua des râles de colère. Je ne pouvais pas perdre une minute ! Cette situation m'inquiétait, surtout que vu l'insulte qu'avait lâché Travis : je me doutais que l'individu l'avait attaqué.

Déviants - Nouvelle - TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant