Le livre des Baltimore, J.Dicker (2/2)

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Le livre des Baltimore, J.Dicker 

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BEOMGYU 


ALORS QUE KAI, YEONJUN ET TAEHYUN se donnaient à fond dans un karaoké, j'écoutais Bahiyyih raconter ses souvenirs de Tunisie. Flora et moi étions vraiment intéressés par ses propos, mais nous n'arrivions pas à la cheville de Soobin. Regard rêveur, menton posé au creux de sa main, il contemplait la sœur de Kai en buvant chacune de ses paroles.


— Ma cousine me demandait souvent de lui traduire certaines phrases en coréen ! C'est une grande fan de k-pop, du coup, elle était super ouverte d'esprit, alors je l'ai pas lâchée d'une semelle ! J'aime trop ses yeux ! Ils sont grands et super noirs, à chaque fois Lea voulait lui faire des make-up !

— Ils parlent bien anglais là-bas ? voulut savoir Soobin.

— Pas tant que ça, mais grâce à mes grands-parents la communication était assez facile. Ça m'a encore plus donnée envie de travailler dans la traduction !


En dépit du fait que leur conversation m'intéressait, je ne pouvais m'empêcher de lancer des coups d'œil vers Maïa. Assise sur le canapé, elle fixait Yeonjun, Kai et Taehyun avec un regard qui trahissait le fait que son esprit était complètement ailleurs. Ayant sûrement remarqué cela, Kai prenait un malin plaisir à la taquiner, et Yeonjun ne se faisait pas prier pour en faire de même. L'écrivain voulut lui pincer la joue mais elle détourna la tête avant de lui dire qu'elle n'était vraiment pas d'humeur. Elle se leva et quitta la salle de séjour.


— Bey, qu'est-ce qu'elle a Maïa ? me demanda Kai avec un micro à la main.

— Euh...

— Elle a mal dormi, répondit Flora avec un ton des plus claires. Parfois elle fait des insomnies et elle est de mauvaise humeur toute la journée.

— Tu devrais aller la voir, me fit savoir Taehyun en posant une main sur mon épaule. J'crois qu'elle est partie se réfugier dans ta chambre en plus.


Après avoir hoché la tête, je pris l'initiative de rejoindre mon aide à domicile. J'ouvris la porte de ma chambre, et je vis Maïa assise en tailleur sur mon lit, avec l'un de mes mangas dans les mains.


— Tu sais c'est quoi le plus triste ? dit-elle sans lever la tête. C'est que Flora n'a même pas l'air de m'en vouloir. Et j'ai l'impression que finalement... Tu n'avais pas tort : je suis devenue son amie uniquement pour obtenir des informations qui m'aideraient à venir à bout d'une affaire qui me hante jour et nuit. Maintenant que je sais qu'elle ne va pas m'aider... Je n'ai même plus envie de la fréquenter. Je suis cruelle, hein ?


Je ne savais quoi répondre, alors je me contentais de la fixer, tout en ayant conscience que mon regard trahissait l'étendue de ma confusion. J'avais de la peine pour Flora. Cette dernière était véritablement attachée à Maïa, et même après avoir appris toute la vérité, elle demeurait convaincue qu'elles pouvaient rester amies. Dans le fond, j'étais du même avis qu'elle.


— Dis quelque chose Beomgyu. S'il te plaît.

— Oui Maïa, tu es horrible. Enfin, sur ce coup tu as été horrible. Je pense que t'as fait de la peine à Flora, mais elle ne laisse rien paraître. Elle est capable de rester de marbre quand on évoque le suicide de sa mère, alors t'imagines bien qu'elle n'a aucun mal à dissimuler une petite déception qui lui a été causée par une amie. Mais tu vois Maïa, je me dis que... Quel être humain sur Terre peut se vanter de n'avoir jamais blessé qui que ce soit ? Quand j'étais plus jeune j'ai failli faire une dépression à cause de Tae'. Même un mec aussi gentil que lui peut faire du mal.

𝐒𝐘𝐌𝐁𝐈𝐎𝐒𝐄 | TXTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant