Le Rouge et le Noir, Stendhal (3/4)

45 8 24
                                    


14

Le Rouge et le Noir, Stendhal

~

YEONJUN


— OK Soobin, je suis perdu. 

Un soupir s'échappa de mes lèvres tandis que planté au beau milieu d'un trottoir, je regardais autour de moi les alentours de Gangnam. Ce quartier empestait l'ostentation. 

— Comment ça t'es perdu ? Tu trouves pas le bâtiment "Carpe diem"

— Non ! Soobin, j'en ai marre de me perdre dans les rues de Séoul ! 

J'entendis mon cousin soupirer. 

— Bon, dis-moi où t'es précisément. 


Je me mis à lui décrire ce que je voyais autour de moi. Une immense boutique Louis Vuitton, des tours vertigineuses, un Apple store...  Très vite, le grand brun devina où j'étais. 


— Marche jusqu'à la boutique Louis Vuitton, ensuite, prends la petite rue à... Droite ? Oui, droite ! Tu vas tout droit, et normalement tu vas voir l'entreprise où je fais mon stage, tu ne peux vraiment pas la rater. Et pas loin d'elle y a un parc. 


Mes sourcils se froncèrent et j'ordonnai aussitôt à Soobin de ne pas raccrocher. Non sans soupirer, mon cousin me répéta le trajet pendant que j'étais en train de marcher. J'étais plongé au beau milieu d'un univers animé. Gangnam, le monde de l'ostentation, un endroit plein de vie où le repos était la dernière chose que l'on devait espérer trouver. J'avais dû mal à croire que c'était là que Taehyun avait passé une bonne partie de son existence. La plupart des personnes qui défilaient en face de moi étaient vêtues de vêtements au prix exorbitant. 

Lorsque je fus près d'un bâtiment sur lequel brillait l'expression "Carpe Diem" je ne manquai pas de remarquer que les lieux étaient beaucoup plus silencieux. Environnée d'un parc paisible, cette entreprise avait la chance d'être à l'écart du tumulte de Gangnam. 


— Je te vois ! hurla Soobin qui était toujours au téléphone. Tourne ta tête à gauche ! Non, non, là c'est ta droite mec... 


Je ne pus m'empêcher de soupirer avant de bien tourner ma tête vers la gauche. Assis sur un banc, avec un sachet sur les genoux, Soobin me faisait signe de la main en arborant un grand sourire. Aujourd'hui, je ne cesse de me dire que j'aurais dû remettre en question ce fameux sourire. Quand bien même cela est assez cliché, je trouve qu'il n'est pas inutile de le rappeler : un sourire peut cacher les peines les plus profondes. 

— Purée Gangnam c'est pas fait pour moi, lâchai-je aussitôt. 

— Ouais, je confirme. Hé j'ai le même blazer que toi ! 

— Euh, ce blazer est à toi l'asperge. Les chaussures aussi d'ailleurs. 

Soobin haussa les sourcils. 

— Ah bah ouais, ça se gêne pas quand je suis pas là ! lâcha-t-il aussitôt. 


Je me contentai d'hausser les épaules. Tout en déballant son sandwich fait maison, mon ami me demanda comment s'était passé ce début de journée. Je lui fis donc savoir que je venais tout juste de rencontrer mon éditrice ainsi qu'une professeur de littérature étrangère, du nom de Lucy Kim. Soobin m'écoutait en hochant la tête de temps en temps. 

𝐒𝐘𝐌𝐁𝐈𝐎𝐒𝐄 | TXTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant