Chapitre 15

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Il faisait noir dans la pièce, et James se réveilla en sursaut couvert de sueur. Il se remémora son cauchemar et il revit mentalement son père brandir la ceinture de cuir, lui qui résiste, qui lutte contre les coups, qui se débat, et qui entend le sifflement de la ceinture avant qu'elle ne s'abatte sur lui, marquant sa peau de stries rouges, d'hématomes. Il sentit que ses yeux était mouillés, ses joues aussi. Comme presque toutes les nuits. Il essuya ses larmes, et vit que Lucas ne dormait pas. Il regardait fixement Nina, en train de dormir tranquillement.

Soudain James vit Lucas regarder autour de lui, et se leva discrètement. Il marcha en direction du lit deux places, et James se crispa. Son ami caressa les cheveux de Nina, et James se leva brusquement, faisant sursauter Lucas. Il l'agrippa par la main, et Lucas ne se débattit pas.

" Qu'est-ce que tu allais faire, dis-moi ? " Chuchota James, la voix presque sifflante, menaçante.

Seul le silence lui répondit, et il sut que son ami avait honte. Il se retint de lui mettre une claque. Intérieurement, il bouillais. Pour plein de raisons : Il ne concevait pas l'idée que son ami ai pensé à faire ça, et il avait peur aussi pour Nina.

Il n'y avait qu'un seul moyen pour que Lucas arrête. Il le plaqua contre son sac de couchage, et le prit à la gorge.

" T'as compris ? " Lui dit-il au creux de son oreille.

Il sentit son ami se débattre, et le vit hocher la tête.

" C'est pas que pour elle, c'est aussi pour toi " Ajouta-t'il.

Sur ce, James lâcha Lucas, et essaya de se rendormir, en vain. Il repensa à sa mère et ses regards hautains et fuyants, ses yeux qui rarement se posaient sur lui, et qui le menaçaient. Avant le divorce, elle le contemplait, et disait qu'il tenait plus de son père. Il se souvient du jour où son père est sortit de la maison. Les voix hurlaient, se chevauchaient et s'insultaient. la porte avait claqué, et un mois plus tard s'en était fini. Le divorce était fait, son père avait acheté une autre maison, et la ceinture de cuir.

Si son père était violent physiquement, sa mère était plutôt violente verbalement, et par son attitude qui consistait à faire presque comme s'il n'existait pas. Parfois elle " oubliait " de lui préparer à manger, de repasser et de laver ses affaires, et il devait rentrer à pied chez lui, tout comme il devait se débrouiller seul pour aller chez son père.

Seul sa tante l'aimait, et cet amour était réciproque. Il allait chez elle le dimanche, et il lui parlait comme il aurait parlé à une mère. Il lui confiait tout, n'omettait aucuns détail, puis elle lui apprenait des astuces en informatique.

C'était la seule personne à qui il faisait vraiment confiance. Et il l'avait désormais trahie.

La fugueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant