Nina se leva au son mélodieux de son réveil, et rejoignit sa mère pour le petit déjeuner. Après lui avoir dit bonjour et avoir avalé un bol de lait et une tartine, elle alla dans la salle de bain, et regarda son reflet dans le miroir. Ses cheveux châtains étaient toujours aussi raides, et encadraient sa mâchoire. Elle avait hérité des yeux noirs et de la cambrure de son père, mais son nez était bien celui de sa mère. Elle était très fine, et mesurait 1m 65. elle avait de très belle lèvres, et un visage magnifique. Après s'être lavée et vêtue, elle descendit mettre ses chaussures et partit à pied au lycée.
La route n'était pas très longue, et malgré le froid de l'hiver, Nina aimait bien les paysages qui l'entouraient. Il lui arrivait d'assister au levé du soleil, de croiser des chevaux, et elle avait même vu une fois un lapin. L'herbe était mouillée par la rosée du matin, mais le temps était glacial. Une fine couche de givre recouvrait les plantes, et Nina, bien que chaudement vêtue et très peu frileuse, ressentit cette température négative.
Elle vint au lycée un peu en avance à 8h 45, et comme chaque matin, attendit que le bus que prenait Flavia arrive. Après deux petites minutes d'attente elle vit son amie qui descendait du transport scolaire. Elles se dirent bonjour et d'autres choses dans ce genre pendant qu'elles rentraient dans le hall du lycée, où elles virent Célia, Mona, Clémentine et Agnès. Après avoir bavardé et attendu Éline, les filles se dépêchèrent d'aller dans le couloir d'anglais avant la sonnerie. Une fois tous les élèves installés, la professeure d'anglais commença son cour, qui portait sur les auxiliaires modaux. Elle donna un exercice à faire en binôme dont le but était de rédiger et inventer un règlement du lycée en dix phrases. Mais Nina, qui avec Flavia pleurait de rire, n'avait pas remarqué l'ombre sur le visage de Lucas.
***
Lucas n'avait pas dormi de la nuit. Il avait rêvé de Nina, mais elle ressemblait de plus en plus à sa sœur, qui avait disparue. Les policiers avaient dit qu'elle s'était levée en pleine nuit, avait ouvert sa fenêtre, et après avoir regarder pendant une demi-heure les constellations dans le ciel d'encre, elle avait basculé dans le vide volontairement. Lucas n'avait que 12 ans et sa sœur 16, mais il gardait un souvenir très précis du jour où cela s'était passé. le matin ses parents s'étaient levés plus tôt que d'habitude, et quand il était descendu pour voir ce qui s'était passé, il avait vu des policiers. Sa mère l'avait serré très fort dans ses bras sans rien dire, mais en sanglotant. Son père lui avait dit qu'il n'irai pas au collège, et il s'était réjouit de cet accident alors qu'il n'en connaissait pas l'origine. Plus tard dans la journée, son père était venu le voir, et lui avait doucement expliqué. Il se rappelait qu'il avait été malade pendant une semaine, que sa mère avait pleuré si longtemps, et que son père renfermait sa douleur. Puis il y avait aussi eu l'enterrement. Il avait glissé une petite feuille de papier dans le cercueil de sa sœur quand tous le monde avait eu le dos tourné, avec un texte sur lequel il avait longuement réfléchi.Il se souvenait parfaitement de tous les vêtements noirs qui s'agitaient, tourbillonnaient, se réunissaient, des fleurs qui remplissaient la dalle noir de marbre et des larmes qui venaient mouiller la terre. Il se rappelait aussi des regards de ses amis, de ses profs, des voisins, des gens qui le connaissait. Dans un des tiroirs de sa table de chevet il gardait une photo de sa sœur découpée en cachette dans un album de photo de classe.
Il remarquait de plus en plus que Nina lui ressemblait au mesure qu'il la connaissait. Elles avaient les mêmes yeux, la même expression indéfinissable du visage, et le même caractère. Elle avait même fait hier le même jeu de mots que sa sœur auparavant. Lucas soupira : " Si seulement les gens pouvaient comprendre que maintenant ce n'est plus le fait d'avoir perdue une sœur qui me tourmente, c'est que ma copine lui ressemble beaucoup trop, et que malgré cela je l'aime tellement..." Il était heureux que Nina soit heureuse, et c'était là une des bases de son existence. Mais comme sa sœur, elle avait ce petit défaut de ne pas pouvoir remarquer quand il n'allait pas bien. Et puis, en ce moment il avait l'impression de la forcer, de lui faire du mal. Alors il prit une décision capitale, une des plus importantes de sa vie.
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La fugue
AventuraTout commence par une phrase qui fait naître une histoire d'amour, et qui sauve un suicide. Mais pour éviter cette mort, il fallait fuguer. Et c'est la que la vie de trois élèves va être bouleversée et va vraiment commencer. Une amitié solide.