Les fugitifs (1)

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Je courais depuis plus d'une heure quand je décidais enfin à m'arrêter pour respirer. Je regardais désespérément de tous les côtés, de peur d'avoir été suivie. Je repris mon chemin et rentrais chez moi en claquant la porte. Mes parents n'étaient pas encore rentrés : j'avais donc encore un peu de temps pour rassembler mes affaires. J'attrapais un sac et jetais quelques vêtements sur mon lit que je fourrais dans mon sac. Puis, je pris le portefeuille de ma mère et partis sans fermer la porte. Je ne pouvais plus vivre ici : je devais fuir, fuir pour me sauver. Ils seraient capables de me dénoncer s'ils savaient ce que je venais de faire.

Flashback

J'étais chez ma meilleure amie, Ludivine, en train de réviser, quand sa petite sœur Maria rentra plus tôt de l'école. Je détestais cette fille car elle était odieuse et arrogante. Je décidais d'ignorer Maria et de continuer à réviser. Alors que j'étais en pleine discussion avec Ludivine, je sentis que Maria m'épiait. Je tentais de garder mon sang froid mais je savais très bien que Maria adorait m'embêter.

— Ma chérie, va déposer ton sac dans ta chambre, s'il-te-plait, demanda la mère des deux sœurs.

— Nan ! hurla Maria. Moi je veux regarder la télé !

— Fais pas attention à elle, glissa Ludivine en voyant que je fixais Maria.

— Ne t'inquiète pas, tout va bien, dis-je en me retournant pour la regarder dans les yeux.

— Bon d'accord. On va faire des courses avec ma mère, tu veux venir ?

— Non, il faut que je continue de réviser.

— Ok, mais oublie pas de faire des pauses !

— Évidemment.

Seulement quelques minutes après leur départ, Maria descendit dans le salon et se glissa derrière moi en silence. Celle-ci attrapa mon téléphone posé sur le canapé et se mit à courir dans le jardin.

— Rends-moi ça, espèce de petite garce ! dis-je en lui courant après.

— Tu m'attraperas pas, tu m'attraperas pas... chantonnais-t-elle tout en me tirant la langue.

— Tu vas voir ce qui va t'arriver si j'y parviens, dis-je en serrant les dents.

Je me remis à courir derrière Maria qui se dirigeait vers la piscine à toute allure. Soudain, elle s'arrêta enfin, à quelques pas de l'eau.

— Rends-moi mon téléphone !

— Tu as dis quoi ? demanda-elle. Je n'entends rien !

Je soupirais avant de reformuler ma phrase.

— S'il-te-plait, rends-moi mon téléphone, Maria.

— Jamais ! s'écria-t-elle en le jetant dans l'eau.

— Non !

Aussitôt, sans réfléchir, je pris mon élan et me jetais sur Maria en hurlant, nous faisant toutes les deux tomber dans la piscine. Quand je remontais à la surface, je la vit essayer de sortir de l'eau. Je me précipitais vers elle et la tira vers le milieu de la piscine de toutes mes forces.

— Laisse-moi partir !  pleurnicha Maria .

— Jamais ! dis-je d'un ton glacial.

J'agrippais Maria par les cheveux et la tirais dans l'eau. Alors, je pris sa petite tête entre mes mains et la plongea sous l'eau. J'appuyais de toutes mes forces sur sa tête pour la maintenir sous l'eau. Maria agitait ses bras dans tous les sens et elle se débattait férocement mais je ne la laissait pas faire.

𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant