Les fugitifs (2)

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Le lendemain matin, je fus réveillée par un grand brouhaha venant du couloir. Alors, sans un bruit, je sortis de mon lit et j'attrapais un bâton qui trônait dans un coin de la pièce. Puis, j'ouvris la porte à la volée en brandissant mon bâton en guise d'arme pour me défendre et tombais nez à nez avec Arthur.

— Arthur ? demandais-je aussitôt en baissant mon bâton.

— Euh oui, désolé de t'avoir réveillée, j'ai fait tombé ces boîtes de conserves... dit-il en détournant légèrement la tête, tout rouge.

Je me rendis soudain compte que je n'avais pas pris la peine de m'habiller et que j'étais toujours en sous-vêtements. Immédiatement, je lui souhaitais bonne nuit et rentrais dans ma chambre en claquant la porte. J'entendis Arthur murmurer quelque chose et s'éloigner avant d'entendre de claquer une porte. Je regagnais aussitôt mon lit et ne tarda pas à me rendormir.

Le lendemain matin, je fus tirée de mon sommeil (une deuxième fois) par Martha qui tambourinait à ma porte.

— Debout là-dedans !

— Mmm... j'arrive, dis-je encore endormie.

Je sortis de sous mes draps et m'habillais rapidement. Puis, je commençais à me coiffer et à faire ma toilette avant que Martha ne recommence à cogner contre la porte.

— C'est bon, j'ai fini ! m'écriais-je en sortant de la salle de bains.

— C'est pas trop tôt ! déclara Martha. Tu as faim ?

— Un peu...

— Alors suis-moi, Arthur a déjà acheté le petit-déjeuner .

En silence, nous nous dirigeâmes vers l'ascenseur. Une fois arrivée au rez-de-chaussée, je traversais l'ancien restaurant de l'hôtel et je m'assis face à Audrey et Arthur.

— Bonjour, dis-je timidement.

— Bonjour ! me répondit Audrey avec un petit sourire en levant les yeux de son téléphone.

— Bonjour, me répondit Arthur, en détournant la tête, visiblement embarrassé par ce qu'il s'était passé la veille.

Je m'assis et au même moment, Arthur se leva pour se diriger dans les cuisines.

— Ça à l'air délicieux ! m'exclamais-je en contemplant les croissants.

— Et ils sont encore tout chaud !

Après le petit-déjeuner, je pris à part Arthur pour lui parler.

— Sinon, je me disais... je ne veux pas vous embêter avec ma présence...

— Tu peux rester autant que tu voudras. Tu es la bienvenue ici, répondit Arthur.

— C'est gentil, répondis-je en esquissant un petit sourire.

— Y'a pas de quoi, répondit-il en souriant à son tour.

Les semaines passèrent et je commençais à m'ennuyer profondément. J'étais en manque d'adrénaline et d'aventure. Il fallait que je sorte. Pourtant, Arthur m'avait défendu de mettre un pied en dehors de l'hôtel car cela pouvait s'avérer dangereux. Mais cela m'est égal : je veux partir. Mais pour aller où ? Je n'en ai aucune idée.

Un soir, alors que j'étais allongée sur un transat au bord de la piscine, en train de contempler les étoiles, Arthur vint s'asseoir à côté de moi.

— Est-ce que tu es sûre que ça va ces derniers temps ? me demanda-t-il.

— Je crois que je m'ennuie trop ici...

— Je vois. Moi aussi j'ai envie de sortir et de pouvoir faire ce que je veux. Mais voilà, je ne peux pas.

— Sérieusement, repris-je, si ça devait arriver, je ne voudrais surtout pas mourir dans cet endroit !

𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant