Exfiltration ratée

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PDV de T/P :

Quelques minuscules rayons de soleil suffisent, j'ouvre les yeux très difficilement ce matin. Et pour cause, je suis presque certaine d'avoir une légère gueule de bois ! 5:24, génial, toi qui aurais pu dormir un peu plus tard ! Les yeux fixés sur le plafond d'un blanc terne, lentement, les images de la veille s'invitent dans un mélange de confusion et d'incertitude. « Hum ?! » Dis-je dans un petit grognement à peine audible, il ne s'agit définitivement pas de ma chambre. Mais alors où suis-je ? Les yeux rivés sur l'oreiller à ma droite, la vue m'arrange un large sourire et toutes les scènes reviennent en mémoire. Bien sûr ! J'ai fini la soirée avec ce grand brun, non pour la première fois. On peut dire que nous jouons au jeu du chat et de la souris ! À vrai dire, je ne sais pas grand-chose sur cet individu, avec qui, je partage de plus en plus de nuit ces derniers temps ! Nous n'avons que ce bar en commun, peut-être aussi mon minuscule appartement en y pensant. Un sentiment de fierté s'installe, garder le contrôle sur ma vie privée, j'aime définitivement ça. Par mon passé, que dis-je, dans mon entraînement, nous développons une capacité à garder des informations cruciales sous la torture. Garder ma vraie identité secrète n'est donc pas un problème, encore moins dans une relation purement physique ! Délicatement, mais surtout mettant tout en œuvre pour ne pas réveiller l'étalon qui dort telle une belle au bois dormant. Je me retire du grand lit découvrant mon corps plus nu qu'un vers, mes joues deviennent d'un rouge à confondre un coup de soleil. Ce qui est ridicule vous en conviendrez, il n'est pas surprenant de l'être après une nuit aussi mouvementée ! Me voilà partie en chasse des vêtements portés la veille, fichue chaussette, toujours en avoir une mais jamais la deuxième ! Attends, mais il bouge ! Dieu qu'il ne se réveille pas ! Plus un mouvement, un long silence s'étend dans toute la pièce, même ma respiration est à l'arrêt. J'étudie attentivement les alentours sans vraiment le quitter des yeux, prête à bondir sur le sol s'il le faut ! Ne rien assumer ? Qui ça moi ?

Ce qui m'a semblé être une éternité n'était en fait que quelques secondes, dans un soupir silencieux, un long souffle de soulagement s'échappe. « Enfin, te voilà ! » Tout en chuchotant, je récupère le dernier sous-vêtement avant de l'enfiler prête à quitter les lieux. Telle une petite souris, je me faufile à travers la chambre jusqu'à la porte de sortie. Par je ne sais quel miracle, aucun grincement ou couinement ne se fait entendre, un sourire satisfait se dessine sur le coin des lèvres. « C'est quoi cette merde ? » Quelqu'un peut-il vraiment aimer cette couleur ? Des frissons me parcourent la colonne vertébrale jusqu'au sommet de la nuque, le décorateur a vraiment des goûts de chiottes ! Je jette un rapide coup d'œil à travers le long couloir essayant de me rappeler le chemin emprunté autrefois. À gauche, non à droite ? Merde, je vais finir par me faire repérer à force d'errer d'hésitation ! Concentre-toi bon sang ! Dans un mouvement, je secoue la tête pour chasser cette brume qu'est mon esprit pas vraiment réveillé. Des voix parviennent au loin, qu'est-ce que je risque en les suivant ? Ai-je vraiment le choix en de toute façon ? Une autre porte en bout de couloir, pas vraiment difficile de comprendre qu'il s'agit là d'escaliers menant aux étages inférieurs. Maintes vérifications plus tard, je décide de m'engager, les voix deviennent un peu plus audibles au fur et à mesure que les marches diminuent. Deux accents se distinguent à présent, l'un de type russe, du moins ce qui s'y rapproche et l'autre un peu plus... Robotique ? Non mais regardes toi, te voilà à longer les murs pour ne pas être vue ! Sans perdre plus de temps, et d'une rapidité qui m'impressionne encore, je parviens à me faufiler à travers un ensemble de pièces. « Encore des croûtes ?! » La décoration du bâtiment en entier est vraiment à refaire, il ne faut pas que je sois distraite par cette vue horrifiante. Merde, des pas résonnent dans ce même couloir emprunté quelques secondes plus tôt. Cette fois c'est certain, si je n'accélère pas la cadence, je vais me retrouver coincé dans une situation que j'aimerai à tout prix éviter !

Agent of Shield : Double jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant