𝟐. 𝐔𝐧𝐞 𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐚𝐧𝐠𝐥𝐚𝐧𝐭𝐞

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Il m'avait proposé de me débarrasser de mon père, en échange de ma signature sur ce contrat de mariage. Le chemin vers la vérité se dessinait devant mes yeux, les traits étaient encore trop fins pour être distingués à la perfection. Eros m'avait fait cette demande pour honorer une promesse qu'il avait faite que nous étions petits avec comme intention de m'humilier encore plus. Cette nuit dans l'ancienne chambre d'Hansa était tout ce qu'il y a de plus horrible. J'ai bien cru voir un esprit si ce n'est que mon imagination qui s'amuse à me jouer des tours pour me donner la chair de poule.

J'ai fait un rêve bien étrange... Ce n'était pas vraiment un rêve, mais plutôt un souvenir qui mérite de se faire rongé par les vers. Mes cheveux en bataille, j'adresse un regard au miroir qui reflétait mon corps engourdi. J'avais oublié de m'attacher les cheveux en une queue-de-cheval. Ma tante, Liza Jones, m'aurait sermonné pendant une demi-heure pour mon imprudence.

Mes paupières se ferment doucement quand je sens une main tapoter avec répétition mon épaule. Je lâche un grognement avant de les ouvrir pour faire face au visage d'Eros recouvert d'une substance verte. Je lâche un petit rire puis articule d'un ton moqueur : 

— J'aurais jamais cru voir un meurtrier faire un masque de ma vie.

— Tu devrais faire comme moi avant que des boutons te poussent sur ton visage.

Son bras glisse le long du mien et ses doigts s'enroulent autour de mon poignet avant de le tirer vers lui dans un geste pas du tout délicat.

— Je te rappelle qu'aujourd'hui, nous dînons avec des amis à moi.

— Et je dois me faire passer pour ta petite-copine, tranchai-je dans un soupir.

— Je veux un sans faute Eden.

Eros quitte la pièce sur ses mots et je me retrouve de nouveau seule. Je fouille l'armoire pour en sortir une ancienne robe à sa mère, car je n'allais pas remettre les habits que j'avais mis hier. Après avoir fini ma douche qui a duré une trentaine de minutes. J'enfile cette robe de couleur bronze avec de petites broderies puis je pars dans la cuisine pour pouvoir me nourrir.

Je m'installe confortablement sur le canapé pour regarder un documentaire sur les profondeurs. C'est un sujet captivant. J'aimerais savoir tout ce que regorgent les océans, mais c'est impossible. Il y a des choses qui doivent rester secrètes pour protéger l'être-humain d'une folie ou bien d'une dépression. En savoir trop n'est jamais bénéfique...

Je prends une bouchée de ma tartine à la confiture de fraises en réfléchissant à la soirée qui aura lieu quand l'obscurité prendra place dans les rues peuplée de Los Angeles.


•••


Mon regard s'attarde involontairement sur les tableaux de la famille Windsor alors que j'entends les marches d'escalier grincer sous le poids d'Eros, signifiant que c'est bientôt l'heure d'y aller pour nous. Je tourne mon visage vers lui, ce dernier me prend par le poignet pour m'emmener loin de ses tableaux aux lourds secrets.

Le vent fouetté mon visage avec plus de douceur que de violence. Un maigre sourire se dessine sur mes lèvres rosées, mais disparaît aussitôt quand je reçois les premières secousses. Mon sac à main se serre contre ma poitrine tandis que mon corps se fait presque aspirer par le siège.

— Je tiens à ma vie.

— Je suis suicider. C'est un mélange pas très homogène, glousse-t-il.

Je claque ma langue contre mon palais avant de faire mes plus sincères prières pour arriver à destination en vie et sans égratignure. Nous nous présentons ensemble devant leur porte d'entrée, mes jambes sont sur le point de me lâcher alors que j'essaye de rester droite comme la neuvième lettre de l'alphabet.

𝐄𝐃𝐄𝐍𝐘𝐒 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant