bleu nuit I - 02/11/2021

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comme c'est la première fois, je préviens : TW suicide. gros, gros TW.  (faites attention au titre des chapitres, je ne repréviendrais pas à l'avance). je rappelle que les chapitres "sensibles" sont les bleu nuit et les noir sombre.

sans titre

tout va mieux.
et pourtant, j'ai jamais eu autant envie de crever.

c'est plus insidieux que la derniere fois. plus malsain, aussi.
ce n'est plus "what if". "what if quand le train arrive je pars", "what if en arrivant en haut du mur d'escalade je me décroche", "what if je me descends toute la plaquette de médocs".
non, maintenant c'est "à qui". "à qui je manquerais?"

ma présence ne fait pas la difference. elle ne l'a jamais fait.
je ne m'autorise pas à aller mieux. je ne le mérite pas. qui je serais pour prétendre pouvoir accéder à la fin de cette déprime?

"la douleur passe". oui. mais reste. elle passe et repasse dans ma tête, cette douleur. cette douleur de devoir vivre, de devoir faire semblant en permanence. cette douleur de savoir que de toute façon, tout est vain. à quoi bon s'accrocher si c'est pour perdre tout appui? rien ne passe, oui. rien que le temps.

le temps m'assassine. la mort me terrifie, mais semble si accueillante. peut-être que si je la trouve de moi-même, alors elle fera moins peur. elle semble tendre, la mort. elle, au moins, ne me demandera pas, n'exigera rien de plus que ce que je peux donner. à force de miner j'ai épuisé le gisement. bientôt les fausses pépites seront découvertes et les masques tomberont.

je ne suis qu'une imposteuse, et tôt ou tard le monde s'en rendra bien compte. vous savez pas, vous, ce que ça fait que de vivre avec ce truc qui vous traque sans relâche, qui vous rappelle que peu importe ce que vous allez faire, il sera toujours la, à vous ramener vers le bas à chaque tentative de remontée. ce truc, ça a un nom.

la crise.
la crise tapie dans l'ombre, qui n'attend que son moment pour me rappeler que non, faire semblant ne me sauvera pas indéfiniment.

pourquoi il a fallu que je perde les seules personnes qui auraient pu me sauver?

j'espere que vous m'en voudrez pas trop le moment venu, et que vous serez nombreux au dernier adieu.

c'est mesquin, mais j'espère que vous serez nombreux, et que vous pleurerez. c'est vous, qui m'avez tuée. vous tous, à petit feu.

des couleurs à l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant