jaune d'or III - 30/12/2021

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le manque, de toi

le manque est terrible, il est atroce. j'aimerais dire qu'il me tord les entrailles, me servir d'expressions toutes faites ; c'est plus facile, ça allège la peine et on se sent moins seul.e. mais c'est pas vrai. le manque de toi me tord pas les entrailles, il se contente d'occuper chaque espace, qu'il soit libre ou non, de mes pensées. tu me manques. si tu savais, comme tu me manques. si seulement tu savais.
jamais j'oserais dire les choses pour autant. oh, tu me prends pour qui? malheureusement, je suis pas comme ça, moi. et toutes les personnes du monde auront beau me crier "mais va la voir!", j'en ferais rien. trop peureux.se, trop craintif.ve? trop terre-à-terre, peut-être. je préfère prudent.e. non, pas prudent.e. oui, terre-à-terre, c'est bien ; c'est mieux.
t'es à des centaines de kilomètres et tu me manques. deux fois l'an, c'est déjà pas beaucoup. mais là, une? je suis censé.e faire comment pour gérer les vagues de sentiments négatifs que ça fait déferler en moi? hein? tu sais pas, c'est ça? remarque, personne ne doit en savoir trop rien.
t'es lea seul.e à pouvoir savoir!
oui, mais, et si c'était trop dur? et si au fond, j'avais pas vraiment envie de comprendre? et si je préferais pas juste prendre les choses qui viennent et composer avec? ça, composer, je sais faire. remplaçons les mots par des portées, les gestes par des notes, les intentions par des rythmes et les regards par des altérations. composons avec toi, composons avec nous, composons avec les nuits étoilées, noires et blanches qui nous séparent. j'aime à y croire. au moins pour deux.

des couleurs à l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant