IL COUCHAIT AVEC LE PORC

Je m'étais mariée avec Paulin contre l'avis de mes parents. Ils trouvaient que c'était une décision précipitée.
J'étais alors une jeune fille ambitieuse et prête à tout pour réussir sa vie.

J'avais vingt huit ans. Je travaillais comme serveuse dans un restaurant huppé de la ville de Douala.

Paulin et ses amis vinrent un soir dîner dans notre restaurant.

Il me laissa un généreux pourboire.

J'étais si heureuse. C'était la première fois que je percevais une  somme si importante en une soirée. Deux jours plus tard, il revint au restaurant et demanda à me voir.

Les choses commencèrent ainsi entre nous.
Trois mois plus tard, nous étions mariés.

Mes parents crièrent au scandale, arguant que nous ne nous connaissions pas assez. Mais je voulais me marier. Toutes mes copines étaient déjà cassées et avaient des enfants . En plus, Paulin promit de m'ouvrir un restaurant. Un restaurant à moi qui allait être mon bébé.

Ce dernier point pesa lourd dans la balance d'unir ma vie à cet homme que je ne connaissais même pas.

Il avait trente huit ans.

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J'étais un beau brin de fille d'un mètre soixante huit,  noire et pulpeuse, avec des formes harmonieuses qui rencontrait son riche prince charmant. L'amour n'était pas la  raison principale de ce mariage

Jeune, travailleur, battant, Paulin était de ces hommes qui ne passent pas inaperçus.

Il ne passait pas son temps dans les bars à dilapider l'argent qu'il possédait.

Je découvris peu de temps après mon mariage que mon mari n'était pas pauvre. Il état loin de tirer le diable par la queue.

Il possédait une grande concession à la périphérie de la ville où il avait bâti une immense villa.

Je fus agréablement surprise de découvrir que j'épousais un homme déjà accompli.

Je n'avais plus à me battre pour avoir de l'argent.

Même mon idée d'ouvrir un restaurant fût rangée aux calendes grecques.

Mon mari mettait désormais à ma disposition assez d'argent pour que je puisse jouir de la vie.

Paulin me dit qu'il était un entrepreneur. Bien que je ne compris pas de prime abord à quoi ce terme renvoyait, je sus que mon mari était un homme important. Il fréquentait les grands hommes de la ville.

Il avait de belles voitures et s'habillait toujours chez les plus grands couturiers.

Il me fit savoir qu'il avait perdu ses parents très jeune. Il fût élevé par son oncle paternel qui le mit à la porte très tôt. Tout ce qu'il possédait était le fruit de son travail acharné. Paulin était un self made man.

Mon époux était un homme taciturne qui parlait peu.

Il m'écoutait beaucoup et me laissait prendre toutes les décisions à la maison.

Lorsque j émis la brillante idée de refaire complètement notre maison selon le plan que j'avais vu sur les réseaux sociaux, Paulin me dit

" Hélène, fais comme tu veux, mais n'oublie pas l'enclos pour mon porc à l'angle de la maison. Même si cette maison  venait à disparaître, n'oublie pas que mon porc doit avoir où vivre"

Son porc, comme il l'appelait était là depuis longtemps. Je l'avais découvert après notre mariage.

Je fus surprise de découvrir qu'un animal vivait non loin de la maison