RÉÉCRITURE ミ★ | Cela fait des années que Taehyung se réfugie dans son univers botanique pour éviter de faire face à ses angoisses. Il se perd souvent dans ses dessins et dans son amitié avec Jimin pour fuir une réalité qui ne lui convient pas. Une r...
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Au milieu du brouhaha incessant, les retrouvailles se font mouvementées. Il y a des sourires en coin et des rires qui fusent dans tous les sens lorsque des anecdotes amusantes sont échangées.
Les vacances sont terminées.
Certains sont heureux de revenir ici, tandis que d'autres le sont un peu moins. Jungkook les comprend. Après tout, lui aussi aurait aimé profiter plus longtemps de son été. Mais, comme lui a dit son père ce matin en le déposant au lycée, toutes les bonnes choses ont une fin.
Son ami, Hoseok, lui fait signe de loin.
Le blond est adossé contre sa nouvelle voiture qui n'est pas totalement neuve. Elle est cabossée d'un côté et rayée de l'autre, et semble négligemment perdue au milieu de ses consœurs mieux entretenues. Mais il s'en fiche. Il est heureux parce que maintenant lui aussi peut aller n'importe où, n'importe quand et voguer au gré du vent comme bon lui semble.
― Salut, mec.
Jungkook a eu dix-huit ans hier.
― J'ai vraiment, mais vraiment pas envie, avoue Hoseok en lui offrant un check de la main en guise de salutation. J'espère qu'on sera dans la même classe, au moins.
Et il croyait dur comme fer à des potentiels changements, mais non. Rien n'a changé. Absolument rien. Il reste le même. Hoseok reste le même. La vie reste la même et le monde continue de tourner. Il se demande si cette année sera une bonne année et si sa terminale se passera bien. Sûrement que oui, mais il n'en est pas tout à fait sûr parce que, comme dirait encore une fois son père ; «dans la vie rien n'est sûr, fiston. »
Lui et ses discours philosophiques...
― Ouais, pareil.
Le duo d'amis, après avoir échangé de multiples autres banalités qui ne satisfont que les adolescents de leur âge, quittent enfin le parking.
Ils traversent le chemin débordant d'acacias en floraison et se dirigent vers l'immense bâtiment aux murs gris, pâle copie du ciel actuel. Les nuages poursuivent une course effrénée et, parfois, se perdent dans ce mouvement cyclique, voire même cyclonique.
La pluie, dehors, menace toujours de tomber.
Des pas résonnent sous le préau. C'est l'humanité qui se rencontre. Les silhouettes passent, leurs corps sont flous et les esprits embrumés par la fatigue. Après des semaines d'absence, la foule revient et s'empare du lieu. Elle domine l'espace dérangé par les bruits que produisent les lycéens rêveurs qui ont un peu la tête ailleurs, prisonniers de leurs propres pensées. Soumis par la nature de leurs conditions.
Soo-chul, véritable peau de vache, s'occupe toujours de l'accueil.
En poste ici depuis de nombreuses années, on peut dire qu'elle fait partie des murs. Lorsque Jungkook passe, elle lui adresse ce faux sourire collé en permanence à sa figure. Pour elle aussi, les vacances sont terminées.
Sur le comptoir juste à côté, un cyclamen est posé.
Ses fleurs graciles d'un rouge pourpre éclatant créent un contraste détonant avec les feuilles vertes et le mur blanc en arrière-plan.
Taehyung passe à son tour devant la plante.
Il frôle la crise cardiaque.
C'est soudain, mais justifié.
Soo-chul arrose avec beaucoup trop d'excès le pauvre cyclamen qui n'a rien demandé. Il s'arrête subitement dans sa marche. Un corps musclé lui rentre dedans, mais il ne remarque rien. Son buste se place devant la plante et tente d'ériger une maigre protection face à l'impitoyable bouteille d'eau, défiant le regard accusateur de la sexagénaire.
Jungkook, lui, n'a pas remarqué le cyclamen.
Il s'en fiche un peu. Il a seulement entendu la dame de l'accueil râler avant de percuter quelqu'un, sans vraiment y prêter attention, et de continuer son chemin.
Plus tard, en fin de matinée alors que les estomacs grondent, Jungkook file à vive allure dans les couloirs. Il se précipite au rez-de-chaussée et tente d'atteindre la salle d'études numéro trois, là où il doit s'inscrire pour les spécialités de cette année. Coup du destin ou hasard du jour, il n'y a plus de place en Anglais renforcé, son deuxième choix. Il souffle mécontent car il a besoin d'une seconde option pour valider son année.
― Il reste une place en botanique, si tu le souhaites, lui indique gentiment une surveillante.
Il hoche simplement la tête, déçu. Il est triste de ne pas se retrouver avec ses amis.
Cependant, ce changement de dernière minute sera certainement la meilleure chose qui puisse lui arriver au cours de sa dernière année.
C'est juste qu'il ne le sait pas encore.
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Merci pour votre accueil face à cette réécriture, ça me fait chaud au cœur. ♡
Ostaraa_
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