Partie 17 - Le centre.

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« Guillaume ? Je peux te parler ? »

Il se redressa sur le lit d'Aurélien en entendant son ami l'appeler dans l'embrasure de la porte et se tourna pour lui lancer un regard surpris. Ça faisait maintenant une demi-heure qu'il était allongé au côté d'Aurélien dans son lit, le plus jeune blottit dans ses bras. Quand Claude était arrivé à la fête un peu plus tôt, celui-ci s'était précipité vers la chambre dans laquelle il se trouvait avec Aurélien, indiqué par ses amis à qui il avait demandé de guider le frère du plus jeune quand il arriverait. Il les avait trouvé dans les bras l'un de l'autre et Claude s'était rué sur son frère en voyant qu'il était toujours torse nu contre lui. Ainsi qu'en larmes. Aurélien n'avait pas eu le temps de dire quoi que ce soit que Claude l'avait pris dans ses bras, lui murmurant à quel point il avait eu peur quand il l'avait appelé et lui avait dit ce qu'il s'était passé. Aurélien n'avait rien dit et quand son frère l'avait lâché, celui-ci lui avait presque aussitôt enfilé le tee-shirt propre qu'il lui avait ramené, celui qu'il avait demandé à l'organisateur de la fête complètement délaissé au sol. Il avait regardé avec un air un peu moqueur – bien que attendri – Claude s'occuper de son petit frère comme s'il n'avait pas dix-huit ans mais plutôt cinq. C'était attendrissant. Il est au courant, Claude, avait alors dit doucement le plus jeune à son frère. Il sait tout. Claude lui avait lancé un regard méfiant, comme afin d'essayer de deviner sa position sur le sujet et par rapport à celle-ci quel comportement adopter à présent avec lui. En somme, s'il avait accepté Aurélien. Il lui avait souri et Claude avait hoché la tête, avant de lui sourire. Ils étaient d'accord. En rentrant, Aurélien avait demandé à ce qu'il vienne avec lui et il s'était exécuté, laissant Claude dans le salon, ce dernier lui lançant un regard entendu. Je te surveille, voulait dire ce regard. Aurélien lui avait demandé de se coucher avec lui, pour qu'il réussisse à s'endormir et il s'était glissé à ses côtés sous les draps, ne voulant rien d'autre de plus que ça. Le sentir s'endormir près de lui. Il lui avait longuement caressé les cheveux, comme quand il était petit, et à un moment donné, Aurélien s'était endormi. Il hocha donc la tête, disant ainsi silencieusement à Claude qu'il arrivait et quand ce dernier tourna les talons, il déposa un long baiser sur le cuir chevelu du plus jeune. Celui-ci poussa un petit soupir de bien-être au baiser et il exhala un petit rire avant de sortir de sous les draps pour rejoindre Claude :

« Bonne nuit, mon cœur. Fais de beaux rêves. »

Non. Ainsi, il ne faisait vraiment pas dix-huit ans. Il ressemblait à un enfant. Claude avait raison, on avait envie de le surprotéger Aurélien. Il le méritait. Il se dirigea vers la porte de la chambre d'Aurélien et se tourna une dernière fois dans sa direction pour l'observer dormir avant de refermer doucement cette dernière, puis de tourner les talons. La vision du plus jeune ainsi apaisé lui faisait chaud au cœur.

***

« Tu voulais me parler ? » demanda-t-il à Claude en s'asseyant à ses côtés sur le canapé du salon.

Son ami se tourna vers lui pour le dévisager un long moment et il déglutit, se demandant ce que ce dernier allait lui faire, avant qu'il ne le voit lui offrir un large sourire :

« Ben du con ! T'en auras mis du temps, hein !

— Non, mais t'es sérieux...? Tu m'as fait peur avec tes conneries, râla-t-il, soulagé de voir que son ami n'allait pas le trucider sur place. Et puis attends, mets-toi deux secondes à ma place. T'aurais compris direct, toi ? Je n'avais aucune info moi, hein...

— Ouais, mais même...! T'es particulièrement lent à la détente, Guillaume ! s'esclaffa Claude, hilare. Et puis de toute façon, je parlais pas de ça...! Ça doit faire plus de dix ans que je suis au courant de tes sentiments pour mon frère. Ça se voyait comme le nez au milieu du visage quand on était plus jeunes. Et là, avec c'était pareil. Y avait qu'à voir comment tu le regardais, même quand t'étais pas encore au courant toi-même. Et ton j'ai flippé en me rendant compte que j'appréciais un peu trop sa présence à mes côtés, dit Claude en imitant sa voix et il devint rouge écarlate devant cette piètre imitation.

Fiction OrelxGringe - Je te connais. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant