Fiction OrelxGringe - Je te connais.

Partie 3 - La rencontre.

Il était allongé sur le dos sur son lit, les yeux rivés sur le plafond. Il repensait à comment sa soirée s'était terminée la veille. Enfin, ce matin-même plutôt, vu qu'il était rentré chez lui a 4h du matin. Est-ce que ça avait été un rêve ? Une simple bouffée délirante dû à l'alcool ? Pourtant, il était persuadé de ne pas avoir si bu que ça, non ? Il ne buvait jamais au point de ne pas se rappeler de la veille, il le savait. Et pourtant... les souvenirs qu'il avait de cette fin de soirée... ils lui semblaient bien trop tirés par les cheveux. Il avait raccompagné un garçon aux yeux sombres et profonds – qui lui avaient rappelé ceux d'Alice – chez lui, tout ça pour se rendre compte que ce dernier habitait là où habitait la famille de la petite fille quand il était plus jeune ? Puis, celui-ci l'avait embrassé sur la joue pour le remercier de l'avoir raccompagné jusqu'à cette maison ? Non, c'était vraiment n'importe quoi. Ça devait être un rêve, tout simplement. Il ne put s'empêcher de porter une main à sa joue tout de même en y pensant  et il ferma les yeux, sentant sa gorge se serrer. Jamais il n'avait laissé quelqu'un l'approcher autant depuis la disparition de son ami et de sa petite sœur. Il avait bien trop peur d'être blessé de nouveau. Et pourtant, il ne l'avait pas vu venir. Ce garçon avait réussi à s'approcher de lui, tellement qu'il avait pu déposer un baiser sur sa joue. Il attrapa son oreiller sous sa tête et se recouvrit le visage de celui-ci, poussant un râle de frustration. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui ?!

***

Plus tard dans la journée, en fin d'après-midi, il décida d'aller se promener dans le parc en face de chez lui pour s'aérer. Il n'avait pas réussi à sortir cette histoire de son esprit, son cerveau alternant les souvenirs de la veille et les souvenirs de son enfance, le rendant complètement fou. Ses parents lui avaient demandé s'il sortait rejoindre ses amis et il avait haussé les épaules, leur répondant qu'il avait seulement besoin de prendre l'air. Il n'avait pas envie de prendre le bus pour se rendre en ville, seulement de sortir de sa chambre. Il étouffait. Il était donc en train de se balader dans le parc, perdu dans ses pensées bien malgré lui, quand il entendit un chien aboyer devant lui. Il releva donc le visage, lâchant ses chaussures du regard comme il marchait les yeux baissés au sol et aperçut un Golden Retriever devant lui. Il fronça les sourcils et celui-ci aboya de nouveau, se précipitant alors vers lui. Il écarquilla les yeux en voyant ça et avant qu'il ne puisse décider que faire, le chien lui sauta dessus. Il tomba à la renverse et son dos rencontra le sol sous lui, sa chute à peine amorti par l'herbe.

« Cookie ! »

Il était en train de grimacer de douleur quand il entendit une voix crier cela à quelques mètres de lui et il tenta de repousser le chien qui était à présent en train de le lécher sur tout le visage, semblant bien s'amuser. Il entendit des bruits de course et juste au moment où il réussissait à repousser assez le chien pour pouvoir apercevoir la personne qui avait appelé le chien, un garçon tomba à ses côtés, à genoux dans l'herbe. Il écarquilla les yeux en reconnaissant le garçon de la veille et il vit celui-ci essayer de pousser son chien de lui avec difficulté.

« Comment... tu l'as appelé ? » balbutia-t-il, ce nom trouvant écho en lui, et le garçon se tourna vers lui, un air inquiet sur le visage.

Il vit le moment où ce dernier le reconnut de même et le garçon écarquilla les yeux, paraissant extrêmement surpris.

« Je... Toi... Tu es le garçon de hier soir, non ?

— Oui. Oui, c'est moi, dit-il en se redressant alors que le garçon attirait son chien à lui en entourant son cou de ses bras pour l'éloigner de lui. Alors tu es réel ?

— Réel ? répéta le garçon en fronçant les sourcils, paraissant confus. Bien sûr que je suis réel. Pourquoi je ne le serais pas ? »

Il l'observa d'un air hésitant, son chien tentant à présent de le lécher lui et le garçon essayant de l'en empêcher sans jamais le quitter du regard. Encore ce regard... Si profond.

« J'ai seulement cru... que c'était un rêve, dit-il lentement avant de se rappeler de comment il avait appelé son chien un peu plus tôt, ce qui l'avait perturbé. Attends. Comment t'as appelé ton chien ?

— Mon chien ? Cookie...? dit le garçon d'un air hésitant et son cœur rata un battement dans sa poitrine à ce nom.

— T'as appelé ton chien Cookie ? C'est son nom ? Vraiment ?

— O-Oui... Pourquoi...?

— Parce que Cookie... C'est aussi le nom du chien de mes amis, dit-il lentement alors que le garçon le regardait d'un air inquiet.

— Tes amis ?

— Tu sais... Ceux dont je t'ai parlé hier soir. Ceux qui habitaient dans la maison dans laquelle tu habites maintenant. C'est le nom du chien... qu'on a acheté à Alice avec son frère. Le nom qu'elle lui a donné. »

Il vit le garçon se figer quand il dit ça, paraissant complètement paralysé, et il le vit écarquiller les yeux d'un air effrayé.

« A-Alice...?

— Oui, c'est... C'est le nom de la petite sœur de mon meilleur ami d'enfance. Avec son frère... on lui avait acheté un chiot pour ses onze ans... Un an avant qu'ils ne déménagent. Elle l'a appelé Cookie, dit-il alors que la scène de quand Alice avait découvert le chiot dans le jardin passait devant ses yeux dans un flash.

— Cookie... répéta le plus jeune et il le vit se perdre dans ses pensées un instant, avant de se reprendre. Comment tu t'appelles ? »

Il haussa les sourcils, ne s'attendant pas à cette question de sa part, le plus jeune changeant tout à coup le sujet de la conversation.

« Gui-Guillaume, pourquoi ? »

Le garçon lui lança alors un regard apeuré et il vit des larmes lui monter aux yeux, ce qui le laissa sans voix un instant.

« Attends, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu sembles effrayé tout à coup ?

— Non, rien... Rien, ce n'est rien, répondit précipitamment le garçon et il le vit se relever avant de passer la laisse à son chien. Tu sais... c'est un nom assez répondu je suppose... Cookie. Il faut que j'y aille, désolé. Je viens de me rappeler de quelque chose.

— Quoi ? Attends...! s'écria-t-il en se relevant précipitamment à son tour et le garçon sursauta quand il l'attrapa par le bras pour le retenir. Comment tu t'appelles, toi ? »

Le garçon lui lança un regard effrayé et il sentit un long frisson remonter le long de sa colonne vertébrale en voyant cette expression de peur intense sur son visage.

« Aurélien. Je m'appelle Aurélien. »

Le garçon s'éloigna ensuite et il n'eut pas le temps de le rattraper de nouveau qu'il était déjà loin. Pourquoi avait-il pris peur tout à coup ? Est-ce que c'était de sa faute ? À cause du fait qu'il lui ait parlé de son ami et surtout d'Alice, encore une fois ? Ce dernier devait le prendre pour un fou à voir des parallèles entre lui et ses amis à chaque fois qu'ils se croisaient. Il devait le prendre pour un psychopathe. Mais en fait, était-ce quand il lui avait dit son prénom ou celui d'Alice qu'il avait réellement paru effrayé ? Il ne comprenait rien.