Poème 3 : Dans mon placard coloré

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Dans mon placard coloré,
Je regardais par la serrure,
Ces gens qui riaient et étaient biens dans leurs peaux,
Ces gens qui se moquaient des que l'on était différent,
Ces gens qui pointaient du doigt,
Ces gens qui ne se souciaient de rien.

Dans mon placard coloré,
J'aurais tellement aimé être comme eux,
Mais je ne ne pouvais pas.
Car depuis que je vivais,
J'avais en moi ces foutues couleurs,
Qui me faisaient différente de la "norme ",
Qui m'empêchaient d'être acceptée de la société.

La plupart de ces personnes j'étais obligé de les voir tous les jours,
Elles insultaient mes couleurs,
Sans savoir que je les portais en moi,
Elles insultaient ma communauté,
Mais moi je ne disait rien,
Je ne voulais pas d'ennuis.

Dans mon placard coloré,
Je n'en pouvais plus de ces drapeaux ,
Qui remplaçaient mon cœur.
Et je pleurais à ne plus pouvoir m'arrêter,
Me demandant pourquoi,
Je n'était pas "normal"

Dans mon placard coloré,
Je les prenais dans mes mains,
 Voulant les déchirer.
Mais je ne pouvais pas,
Quelque chose m'en empêchait,
Me disant qu'un jour j'en serait fière.
Je voulais les déchiqueter,
Mais je ne pouvais,
Ils faisaient parti de moi.

Dans mon placard coloré,
         Je pleurais
                 Des larmes arc en ciel,
                         Dont leurs couleurs
                                    Témoignaient de la cause
                                                De ma douleur.

 
Dans mon placard coloré,
Je ne pouvais plus vivre,
Et j'allais mettre fin à mes jours.
Je voyais déjà ce corps sans vie
Qu'ils retrouveraient sans savoir pourquoi
J'avais fait cela.

Dans mon placard coloré,
         Tu es arrivée
                 Comme une fée
                              Et tu m'as accepté comme j'étais.


Tu m'as dit que je n'étais pas seule,
Tu m'as dit que tu étais comme moi,
Tu m'as dit le monde à travers d'autres yeux,
Tu m'as dit que oui c'était dur,
Mais tu m'as dit qu'on pouvait se battre.
Et tu n'as pas menti.

Tu m'as fait me redresser,
Tu m'as fait relever la tête,
Tu m'as fait essuyer mes larmes,
Tu m'as fait prendre mon courage.

Je t'ai regardé belle, comme tu étais,
Et j'ai eu le courage de te
Croire et de te faire confiance.
Et je n'ai jamais regretté.

Nous avons ouvert la porte de ce fichu placard,
Et nous sommes sorties,
Exposée au regard,
Mes doigts entremêlés aux tiens.
Je l'ai fermé
       A jamais,
               Et je me suis retournée
                     Pour voir
                             Le monde.

                                                         Tu m'as embrassé,
                                                Et j'ai fait de même,
                                    Comme une évidence.
                             Et j'ai sourit,
                    Ce que je n'avais pas fait,
         Depuis,
Trop longtemps.

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