C'est la fin de l'abondance.
Enfin c'est ce qu'il a dit le président,
Pourtant, j'ai l'impression que pour moi, pour toi peut-être et enfaîte pour beaucoup, elle n'a jamais commencé.
Pour nous, nous qui ne savons pas si la semaine prochaine on pourra manger,
Nous qui n'achetons jamais d'affaires neuves,
Nous dont les habits ont appartenu à plus d'une dizaine de personne avant de nous parvenir,
Ces habits qui d'ailleurs, seront usés jusqu'au trognon :
Les pantalons deviendront des jeans trois quart, puis des pantacourts et enfin des shorts,
Les tee-shirts manches longues deviendront manches courtes, débardeur et crop top,
Les chaussures dureront 3 pointures, elles seront achetées deux pointures au dessus pour tenir plus longtemps,
Et on les garderas encore une pointure ou deux afin de ne pas foutre dans la merde notre famille.
Pour nous, nous dont les courses sont un grand moment,
Pour nous qui cherchons le produit le moins cher quitte à ce qu'il soit nutriscore E.
Nous qui achèterons la promo des 10 kilos de carottes et qui boufferont pendant des semaines, des quiches, des poêlées, des cakes, des carottes cuisent à l'eau, à la vapeur etc...
Nous qui bouffons périmés la plupart du temps, car les produits les moins chers sont ceux du rayon petits prix, soir ceux qui périment le lendemain.
Nous qui récupérons tout, jusqu'au petit morceau de carton, car c'est toujours ça de gagner et ça servira forcément
Enfin, pour nous, nous qui vendons nos affaires dans des vides greniers, celles inutiles mais aussi celles encore parfois utile, car oui on a besoin de manger.
Nous qui prenons le vélo car on n'a pas les moyens de payer l'essence,
Nous qui sommes les seuls à posséder encore un potager pour se nourrir gratuitement,
Nous qui ne nous douchons pas tous les jours car l'eau c'est payant,
Nous qui nous couchons à la même heure que le soleil car l'électricité c'est trop cher,
Nous qui économisons la moindre goutte d'eau, la moindre bouchée, le moindre bout du tissu, le moindre centimes,
Mais tout ça ce n'est qu'un centième, un centième des restrictions avec lesquels nous vivons,
Enfin, nous ne vivons pas mais survivons,
Pour nous, ce n'est pas la fin de l'abondance.
Pour nous, c'est le début de la faim,
Et peut-être, même si je ne l'espère pas, le début de la fin.Alors, Monsieur Le Président, c'est bien beau ce que vous dites, mais vous ne savez pas de quoi vous parlez,
Vous ne connaissez pas,
Vous ne connaissez pas la galère, la vrai.
Pendant que vous vous empiffrez de fois gras, de truffes, de saumon et de champagne et que vous vous essuyez la bouche avec de la soie,
Des personnes sont dans la misère,
Alors bougez vous.
Aidez nous.
Prenez un peu d'argent à ceux qui font Paris Bordeaux en avion tous les jours,
Ceux qui mange des plats de chez le traiteur,
Ceux qui laisse les lumières et les télés allumées à longueur de journée,
Ceux qui possèdent le plus de richesse,
Et qui pourtant payent des impôts proportionellement inférieur à nous.
Prenez un peu d'argent à eux, eux qui ne seront pas touchés par "La fin de l'abondance",
Et aidez nous avec,
Vous qui êtes "proche du peuple".
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Pages noires
PoetryRecueil de poèmes, textes sociétales et actuels, (écologie, guerre, santé mentale, politique).