9 - Je t'ai dit de ne pas le défendre !

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Je pensais que cette nuit serait un enfer mais il se trouve que j'ai probablement passé l'une des meilleures nuits de ma vie. Louis s'est endormi avant moi. À dire vrai, il s'est endormi quelques minutes à peine après s'être mis au lit. Ne trouvant pas le sommeil, je me suis laissé apaiser par sa respiration douce.
Plongé dans ses rêves, ce putain de Louis Tomlinson s'est tourné vers moi. L'une de ses mains a glissé dans mes cheveux qu'il a commencé à caresser du bout des doigts. Au départ, je le pensais éveillé. J'ai donc tenté de lui parler mais, non, il était bel et bien endormi. Et aussi simplement que ça, j'ai fermé les yeux et j'ai apprécié ses précieuses caresses.
Gêné par le froid, j'ai commencé à sortir du sommeil. Lentement. Difficilement. J'ai compris très vite que la chaleur que dégageait son corps avait disparu. C'est pourtant avec un sourire aux lèvres que je suis retombé sur le matelas. La journée semblait commencer de la plus chouette des manières. J'ai voulu croire qu'on allait passer de bons moments, aujourd'hui.
C'était avant d'entendre les notes de cette putain de chanson. Defenceless.
Furieux, je me lève du lit et sors de ma chambre. Je marche d'un pas décidé, rempli de colère. Mes talons tapent sur le sol. Ce putain de Louis Tomlinson se trouve dans la cuisine, ma guitare en main. Il ne m'entend pas venir et continue de jouer ces notes qui semblent me poignarder de l'intérieur. Arrivé près de lui, je pose ma main sur le manche de la guitare et lui arrache des mains. Son regard surpris m'énerve d'autant plus.

- « Putain, Haz ! Tu m'as foutu une de ces trouilles ! Je ne t'ai pas entendu arriver.
- Je t'ai demandé une seule chose.
- De quoi tu parles ?
- Et tu avais promis, putain ! M'écriai-je.
- Dis, ça t'ennuierait d'être plus clair ? »

Sa réponse me met hors de moi. Plein de rage, je jette la guitare sur la table, sans aucune douceur. Le châtain se lève de sa chaise pour me faire face. Ses paroles, son regard. Ça en est trop. Je craque. De nerfs.

- « Attends, c'est parce que je jouais que tu te mets dans cet état ?
- Tu te fous de ma gueule, là ?!
- J'aurais pu te demander, c'est vrai. Mais je pensais que je pouvais la prendre, puisqu'elle était dans la chambre où je devais dormir... répond-il, désignant la guitare.
- J'en ai rien à foutre de cette guitare de merde ! Tu te crois toujours tout permis. Tu dis vouloir m'aider mais la seule chose que je te demande, tu n'es pas foutu de la respecter !
- Oh, tu peux arrêter deux secondes de t'en prendre à moi ?
- Je veux que tu partes, annonçai-je, furieux. Dès aujourd'hui ! Sauf si, aussi, c'était une promesse en l'air ?
- Merde, Harry ! C'est quoi ton putain de problème ?!
- Le problème, c'est toi ! Toi, ta musique et tes idées à la con ! »

Je ne le laisse pas répondre, allant m'enfermer dans ma chambre. Il tente de me suivre mais je lui claque la porte au nez. Toujours aussi remonté, je m'habille rapidement. Je dois sortir de ce putain d'appartement. Je dois m'éloigner de ce putain de Louis Tomlinson. Je ne veux plus l'entendre m'appeler, me demander ce qu'il se passe...
Quand je ressors de ma chambre, téléphone en main, j'ignore le chanteur qui m'attend devant. Je le bouscule même d'un coup d'épaule, pour accéder à l'entrée. Mon manteau en main, je quitte l'appart en claquant violemment la porte.
Mes pas me conduisent au Music'Harry. Il est près de 10h et Niall a sûrement ouvert la boutique. J'ai besoin de me calmer et j'ai toujours su le faire en travaillant. En m'occupant. Quand j'entre dans mon magasin, mon ami est en train de renseigner un client. Je remarque tout de suite qu'il s'est permis d'allumer un tourne-disque. La chanson de James Bay – Us – me heurte aussi violemment que l'a fait celle de ce putain de Louis Tomlinson. Alors, sans même dire un mot, je fais demi-tour.
Mes mains picotent tandis que je marche dans le froid. Toutes les sensations dans mon corps semblent décuplées. Elles sont douloureuses. Je ressens l'envie de me recroqueviller, de m'enfermer dans ma bulle. Mais, mes deux seuls refuges se trouvent être les endroits où j'ai le moins envie d'être. J'ignore mon téléphone qui vibrent à de nombreuses reprises, continuant d'errer dans les rues. Et finalement, quand mon corps devient trop sensible – à cause du froid –, je me décide à entrer dans la galerie de Zayn.
Le samedi, le métis y fait les comptes alors je le trouve plutôt facilement. Le sourire qu'il m'adresse quand j'entre dans son bureau se fane bien vite. Ses yeux reflètent son inquiétude et je m'en veux d'être venu. Il ne porte déjà pas ce putain de Louis Tomlinson dans son cœur. C'était une mauvaise idée...

Ce putain de Louis Tomlinson - LarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant