11 - Tu es vraiment trop cruel avec moi !

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Hier, Louis a passé la soirée dans la chambre d'amis. Il voulait regarder un film et je lui ai finalement avoué que je ne pouvais plus supporter les musiques qui y passent. Nous nous sommes donc séparés après le repas. Et je dois avouer que ça m'a fait du bien, moi qui ai l'habitude de vivre seul. Personnellement, je suis resté sur le canapé, un bon livre entre les mains. Il était plus de minuit quand je me suis couché.
À ma plus grande surprise, je me sentais plutôt apaisé malgré la journée que j'ai passée. Je me suis donc rapidement endormi. Il est près de trois heures du matin quand je sens des bras entourer mon corps. De son nez froid, Louis caresse inconsciemment la peau de mon cou. Je pousse un long soupir de bien-être avant d'ouvrir les yeux. L'obscurité me maintient dans un nuage de tendresse.
Et puis je réalise que ce ne sont pas ses bras qui m'ont réveillé mais la sonnerie de son téléphone. Ne sait-il donc pas mettre le vibreur ? Soupirant, je me dégage de son étreinte pour pouvoir me lever. Il marmonne des mots incompréhensibles, retombant sur le ventre. Je contourne le lit pour atteindre la table de nuit et ce foutu portable qui recommence à sonner. Phoebe ? Je crois qu'il s'agit de l'une de ses sœurs. Si elle appelle à cette heure-ci, c'est sûrement important. Inquiet, je prends donc le risque de répondre.

- « Eumh... Bonsoir ?
- Lou ?
- Non, c'est eumh... Harry.
- Haz, mon ange, viens te coucher, marmonne le châtain, dans un demi-sommeil. »

Mon cœur rate un battement quand je l'entends m'appeler ainsi. Et cette voix toute endormie... Je pourrais m'y habituer. Pourquoi tout ça me paraît-il aussi juste ? Aussi naturel ? Intérieurement, je sais que ce sont ses mots qui m'ont réchauffé. Pourtant, je m'entête à me dire que c'est uniquement par inquiétude pour cet appel que mon cœur s'emballe. Je m'assois sur le lit derrière lui et commence à caresser son dos nu.

- « Lou, c'est ta sœur au téléphone, lui précisai-je.
- S'il te plaît, Harry, dis lui que c'est pour Daisy, me demande-t-elle, tandis que son frère se redresse en baillant. Je ne sais pas où elle est, elle n'est pas rentrée.
- Daisy ne serait pas rentrée. »

Je répète les informations tout en lui tendant le combiné. Il s'en saisit rapidement pour pouvoir échanger avec sa petite sœur. De ce que j'entends dans le calme de la chambre, les jumelles se seraient disputées et Daisy serait partie en colère de chez leur père. Et elle ne répond pas au téléphone.
J'ai beau ne pas le connaître depuis longtemps, je remarque très vite le changement qui s'opère en Louis. Même dans l'obscurité, je le sens se tendre. Tendant le bras, j'éclaire la lampe présente sur la table de chevet. Puis je prends l'initiative de me lever pour enfiler des vêtements par dessus mon boxer. Le chanteur, toujours au téléphone, ne me lâche pas du regard.

- « Dis à ta sœur que nous arrivons, je l'informe.
- Phee, je vais venir. [...] Je serai là dans moins de deux heures. [...] Je sais, mais je vais essayer de l'appeler de mon côté. Si elle est fâchée après toi, elle filtre peut-être tes appels. [...] Ne t'en fais pas, Haz va conduire. [...] D'accord, à tout de suite. »

Il raccroche et se lève rapidement. Je lui envoie un sweat pour qu'il s'habille chaudement. À cette heure-ci, le temps n'est pas fameux. Une fois prêts, nous descendons à ma voiture et nous nous mettons en route. Malgré plusieurs tentatives, il ne parvient pas à joindre Daisy et je ressens son inquiétude. Voulant le rassurer, je prends sa main dans la mienne et la presse doucement.

- « Je suis certain qu'elle va bien.
- C'est la première fois qu'elle fait ça, m'informe-t-il.
- Elle est sûrement allée chez une amie ou chez son petit-ami. Comme il est tard, elle dort sûrement.
- Même endormi, elle devrait enten- »

Louis est coupé par sa sonnerie. Il s'empresse de répondre et je comprends que sa petite sœur le rappelle enfin. Je libère sa main pour changer de vitesse. Même si mon attention reste portée sur la route, je ne perds pas une miette de l'attitude de mon passager. D'abord inquiet, le ton de sa voix devient plus agressif. Et quand ses mots deviennent plus brusques, je glisse ma main derrière sa nuque pour tenter de le calmer.
Ce geste m'a, une fois de plus, paru si naturel. Et étonnamment, le châtain pousse un soupir avant de reprendre plus doucement. Il prévient sa sœur que nous devrions arriver d'ici une heure environ et lui propose qu'on vienne la chercher en chemin. Avant de raccrocher, il lui demande d'envoyer l'adresse par SMS. Je comprends alors que nous faisons un arrêt avant d'aller chez son père.
Son téléphone annonce un message qui vient briser le silence qui s'était installé dans la voiture. Il le lit et s'empare de mon téléphone qui sert de GPS. Après avoir enregistré la nouvelle adresse, il le repose sur son support. Je profite d'être arrêté à une intersection pour glisser mon regard vers lui. Mes joues rougissent quand je réalise qu'il me regardait déjà.

Ce putain de Louis Tomlinson - LarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant