Anciens humains.

3.

Après lui avoir montré sa chambre, il resta dedans tandis que moi, je me postais devant la télé en essayant de trouver un programme convenable.

 Des pubs, des pubs et encore des pubs... Pourquoi y'en avait-il autant?

Je n'avais toujours rien à faire alors je me levai. Je montai en haut en prenant la direction de ma chambre mais je passais devant celle de Julien et le vis, assis sur son lit, en n'ayant rien à faire. Je décidais de tirer son ennui en lui parlant.

 Je toquais à sa porte, il me répondit vaguement :

 -Entre...

Je rentrai dans la chambre assez moyenne en taille que je lui avais attribuée. Elle était dans les tons beiges-gris. Il n'y avait pas beaucoup de meubles, juste un lit, une table de nuit postée à côté, une armoire et un bureau. C'est tout.

 Je m'asseyais sur le lit à côté de lui. Il avait un air triste. Je compris immédiatement la raison.

 -Je suis sûre qu'on trouvera un moyen de te conduire sur Terre.

 -Oui, mais pour combien de temps ? Ma famille sera déjà morte  et je serais déjà recouvert de cette... chose.

 Bien sûr, il pouvait être triste mais ce n'était pas une raison pour critiquer mon physique.

 -Pardon, s'excusa Julien, je ne voulais pas t'insulter mais tu peux me comprendre... Tout ça en une seule journée, ça me fait vraiment un choc...

 Un point pour lui.

 -Tu sais, nous, on s'est très vite habitué. On a aussi dû abandonner nos familles. Elles nous prenaient même pour des fous. Elles ne croyaient pas qu'on puisse habiter sur une autre planète que la Terre alors elles ont voulu nous mettre dans un asile psychiatrique et nous regardaient avec pitié.

 J'émis un rire méchant.

 -J'ai su dès cet instant que nos liens n'existaient plus. La famille, c'est aussi la confiance non ?

 Julien hocha de la tête.

 -Eux, ils n'ont pas hésité avant de nous traiter de fous. Ah... S'ils avaient su qu'on avait raison même si on n'avait pas prévu de se faire recouvrir de ce métal... On leur aurait cloué le bec... Ca me ferait tellement plaisir...

 Je revins à la réalité.

 -Mais bon, désormais, c'est impossible.

 Le terrien me regarda bizarrement et ça me mis mal à l'aise.

 -Je suis désolé pour ta famille, dit-il, je n'aurais pas dû me plaindre après ce que tu as vécu...

 Il se sentait mal.

 -Non, ne t'excuse pas !

 Je lui fis un grand sourire.

 -C'est du passé maintenant ! Et on va tout faire pour trouver un moyen d'aller sur Terre !

 -Merci.

 -C'est normal ! Maintenant, tu ferais bien de dormir, il se fait tard.

 -Au revoir, Amande.

 -Au revoir, Julien.

 Il se coucha dans son lit avec un vieux t-shirt et jogging que je lui avais donné et quand je sortis de la chambre, éteigna la lumière.

 Je l'imitais et m'endormis. Demain, une longue journée m'attendait.