15.
Il était partie de la chambre sans un mot. Les gardes avaient été surpris de voir que j'avais mangé.
J'essayais à présent de lutter contre le sommeil en regardant par la fenêtre. Une fois qu'il était partie, la tristesse m'envahissait de nouveau. Je pensais alors que le remède dont j'avais besoin, c'était de ne plus être dans la solitude tout en restant indépendante. Je ne savais pas comment j'allais faire...
Je repensais à Craig. La façon dont il m'avait parlé... Sa haine s'était transformée en folie. J'avais vu dans ses yeux qu'il était fou. Ca me faisait peur. Très peur. Je ne l'avais jamais vu comme ça.
Et Julien, je voyais bien qu'il n'avait même pas une once de culpabilité. On l'avait entrainé à jouer un rôle qu'il tenait à la perfection.
Je m'appuyais plus sur le mur pour être installée confortablement. Mes membres devenaient plus lourds à cause de la fatigue. Je sombrais dans le sommeil sans m'en rendre compte.
**********
Mon père arrivait à la maison. Je tenais ma petite sœur dans les bras et lui souriais. Elle riait. Ca me procurait une joie immense de la voir comme ça. Elle avait 1 mois, elle s'appelait Léonie. Mon père ne l'avait jamais frappé et heureusement d'ailleurs. Un bébé de cet âge pouvait mourir avec une gifle sur le crâne.
Mon père arrivait furibond vers moi et Léonie commençait à pleurer. Non, s'il te plaît, ne pleure pas. Je ne voulais pas qu'il te frappe. Je t'en prie Léonie, ta vie était en jeu en ce moment !
Mon père prit ma sœur comme si c'était un chiffon, la posa sur la table et commençait à lui donner des coups. J'étais trop choquée que je ne pouvais pas intervenir, mais réagissais de nouveau quelques minutes plus tard. Il lui donnait un poing, suivi d'un claque sur le haut de son crâne. Elle avait cessé de pleurer et était inerte. Ma sœur était morte et je n'avais pas pu la protéger... Je m'en voulais tellement...
Je commençais à pleurer et mon père se tourna vers moi. Je voyais de la folie dans ses yeux. Il ne se contrôlait plus ! Il avançait vers moi et me rua de coups.
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Je me réveillais pour me retrouver face au roi des anges. C'était la première fois que je pleurais depuis des lustres. Qui plus est, devant lui.
Les larmes continuèrent de couler et j'enfouis ma tête dans sa nuque. Il me serra contre lui.
Léonie... Léonie... Comme je m'en voulais ! Je n'aurais pas dû rester là sans bouger... J'aurais dû la défendre... Si la seconde où il l'avait prise et l'avait posée sur la table, je me serais interposée, elle aurait vécue. En étant maltraitée, mais elle aurait peut-être trouvée son bonheur en étant grande, qui sait ?
Je mettais mes mains derrière son cou et m'accrochais à lui comme à une bouée de sauvetage.
Je pleurais pour la trahison de Craig et de Julien. Je pleurais pour ma mère, pour Léonie et surtout pour mon père qui nous avait tout le temps maltraités. Mon collier était encore dans mes mains et je le serrais de toutes mes forces, comme si ma vie en dépendait.
Craig, quand j'avais vu la folie dans ses yeux, il m'avait immédiatement fait penser à mon père. C'était pour ça que j'avais peur...
Après une dizaine de minutes, je réussis à me calmer, je tirais mes bras de son cou laissais ma tête dans sa nuque. J'avais besoin de sa proximité, pour le moment. Il tirait ses bras de ma taille. Je supposais que ça ne le dérangeais pas que je restais contre lui vu qu'il ne me disait rien. Je sentais son souffle chaud dans mon cou et ça me détendait. Je gardais les yeux ouverts même si le sommeil me tentait. Je ne voulais plus revivre ça !
-Je ne t'ai encore jamais demandé ton prénom, lui dis-je en relevant ma tête pour le regarder.
Son visage montra qu'il était étonné.
-Quoi ? On ne te l'a jamais demandé ?
Je penchais ma tête sur le côté.
- Je m'appelle Angel.
Son prénom me fit rire. Angel qui voulait dire ange en anglais... Il ressemblait à la description physique qu'on fait d'un ange... Ca lui allait très bien.
-Tu n'aimes pas ?
-Si, c'est un très beau nom. C'est juste que ça veut dire ange et tu as des ailes...
Il souriait un petit peu et j'étais étonnée ! Il n'avait plus son visage de froideur et il était encore plus beau comme ça...
-Je t'ai fait sourire ! J'ai gagné cette bataille ! Annonçais-je, fière de moi.
Son sourire s'agrandit un peu plus ce qui remplit mon cœur de joie et je ne savais absolument pas d'où venait ce sentiment ni le pourquoi...
Je baillais longuement et mis mon front contre l'épaule d'Angel sans fermer les yeux.
-Tu dois dormir.
-Je ne veux plus continuer ces cauchemars. Je n'en peux plus.
-Tu ne vas pas tenir le coup comme ça.
Je haussais des épaules. Je préférais être un zombie plutôt que revivre mon passé jusqu'à la fin, encore une fois.
Il m'étonnait, je ne pensais pas qu'il était du genre à être aussi proche physiquement et émotionnellement de quelqu'un.
-Si je vais dormir, tu peux rester avec moi ?
Je ne sais pas comment j'avais eu l'audace de formuler cette requête, mais je l'avais fait. Je le regardais en attendant une réponse. Je le sentis se crisper.
-Tu veux bien dormir avec un monstre à côté de toi ? demanda-t-il froidement.
-Tu n'es pas un monstre. Pourquoi tu ne montres que cette facette à moi ?
-Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas en parler.
-Tu peux comprendre que je me pose des questions, tu es tout le temps froid avec tout le monde, tu ne montres aucun geste amicaux envers qui que ce soit, pourtant tu m'as serré dans tes bras.
-Va dormir, je resterais là, accepta-t-il en changeant de conversation.
Je me levais et me couchai dans le lit pour dormir au risque d'avoir des cauchemars. Cependant, ça me rassurait beaucoup de le savoir dans la même pièce que moi.
Je fermais les yeux et le sommeil m'emporta directement.
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Anciens humains.
Science FictionVoulant partir de la planète Terre qui n'était remplie que d'hypocrites et d'ignorants, nous nous étions refugiés sur Finej, la planète blanche, 200 ans auparavant. Au fil du temps, notre peau s'est recouverte d'un métal nous empêchant d'être malade...