Anciens humains.

14.

14.

Un garde ouvrit la porte, posa le plateau rempli de nourriture sur la table et sortit sans nous adresser un seul regard.

Je restais planté sur le lit, n'ayant aucune envie de manger et celui qui ressemblait à un ange le remarquait.

-Va manger, m'ordonna-t-il.

Je ne répondais pas et restais assise, perdue dans mes pensées. Il se leva, prit mon bras avec force, j'essayais de l'enlever mais n'y arrivais pas et me mit assise à table. Quand il me lâchait pour prendre le plateau, j'en profitais pour me lever et une seconde plus tard, j'étais assise sur l'appui de fenêtre pendant qu'il me regardait avec énervement.

-Je suis en train de faire la seule chose de bien dans ma vie éternelle et tu ne veux pas ?

-Si je n'ai pas mangé jusqu'à présent, pourquoi je le ferais maintenant juste parce que tu t'es mis en tête de m'aider ?

-Continue comme ça et tu vas mourir de faim.

Je haussais des épaules. A quoi bon vivre s'il n'y a plus rien qui nous retient ici ?

-Moi, je ne veux pas que ça t'arrives alors, s'il faut que je te nourrisse, je le ferais.

Pourquoi ferait-il ça pour moi ? Je le trouvais très étrange depuis hier, après la « discussion » que j'avais eu avec Julien. Il était beaucoup plus... sympathique. Cela ne me déplaisait pas. J'essayais de me rappeler, en ce moment, qu'il ordonnait des attaques sur des planètes et tuait des personnes mais ça n'arrivait pas à rester dans ma tête. Pour le moment, je ne pensais qu'à cette facette de lui que sûrement personne n'a jamais connu.

Il se met à côté de moi avec le plateau sur ses genoux. Il était très séduisant comme ça ! Cette pensée-là, j'ai réussi à la chasser de mon esprit.

-Pourquoi ne pas me faciliter les choses et manger par toi-même ? Me demanda-t-il mais toujours avec cette froideur qui ne l'a jamais lâchée.

-Parce que je ne veux pas manger et tu ne vas pas réussir à faire entrer ça dans ma bouche. Autant te dire que tu as perdu d'avance.

-Je ne perds jamais mes batailles.

-Donc ça, c'est une bataille ?

-Tout est une bataille.

En réfléchissant à sa phrase, je me rendais compte qu'il avait tout à fait raison. Il planta la fourchette dans le plat pour que de la nourriture s'y accroche. Il essaya de me la mettre en bouche mais je gardais cette dernière fermée. Elle rencontra donc mes lèvres.

-Tu es la première personne que je rencontre qui n'obéit pas à mes ordres.

-C'est normal, la beauté n'est pas le plus important pour moi. Les autres espèces se focalisent sur ta beauté ou sur la force que tu exerces sur eux. Aucun des deux ne m'affecte alors j'ai facile à te désobéir.

-Tu es vraiment unique en ton genre...

Je ne pensais pas que c'était un compliment... Mais bon, ça ne m'importait pas plus que ça.

-Tu ouvres la bouche ou je te l'ouvre par moi-même ?

-Je crois que tu devras le faire.

Il mit son pouce sur ma lèvre inférieure et m'ouvrit la bouche. Je me demandais en même temps s'il avait toujours eu un visage aussi froid ou s'il se décontractait lorsque personne n'était autour de lui...

Je n'exerçais aucune résistance et le laissais m'ouvrir la bouche. En même temps, je l'examinais.

Ses yeux que même son espèce n'avait pas... Ses cheveux un peu décoiffés qui lui donnaient un style rebelle, des lèvres pleines, des yeux qui exprimaient la concentration,... Tout chez lui était parfait... J'étais encore en train de l'examiner quand il introduisait la fourchette dans ma bouche tout en tenant ma lèvre inférieure vers le bas. Il ferme ma bouche en remontant ma lèvre inférieure et tirait la fourchette.