Anciens humains.

21.

Où était Angel? Je ne connaissais que la chambre de sa maison ici. Je me retournais vers les gardes.

-Il est dans sa maison, j'imagine?

-Nous ne pouvons rien vous dire. Vous devriez arrêter, mademoiselle. Je vous en prie. Il va se mettre en colère.

Ok. Il était bien dans sa maison. Il ne restait plus qu'à trouver où, car il avait beaucoup de pièces dans son domaine. Et je n'avais même pas aperçu tout. J'avais la motivation, c'était déjà ça. J'apercevais des gardes devant la maison, ils ne disaient rien quand je rentrais, ce qui était normal.

Après un moment à m'énerver et à courir dans tous les sens, j'avais enfin trouvé le fameux bureau. J'ouvris la porte avec un coup de pied, ce qui faisait qu'elle était fichue. Je n'étais pas tout le temps patiente.

Angel était surpris de me voir dans cet état-là. Mais sa porte l'inquiétait plus.

-Ma porte! Tu-Tu l'as détruite! T'es cinglée, ma parole!

-J'en ai marre! Tu compte réattaquer une autre planète? Tu n'en n'as pas assez?

J'entendis des gardes venir pour voir les dégâts. Mais ils étaient tellement perturbés par la situation qu'ils ne m'interrompèrent pas.

-Ces personnes n'ont rien demandé! Tu ne peux pas les laisser tranquille? Tu m'énerves tellement! Tout le monde ne doit pas forcément être sous tes ordres, ils peuvent aussi avoir une vie paisible! Tu t'en rends compte, au moins? Je n'en peux vraiment plus! Reste tranquille pour une fois! Je ne sais pas moi, profite de la vie avec ceux que tu as déjà sous tes ordres, avec tes soldats, reste dans ta chambre, je n'en sais rien, mais laisse ces personnes tranquille bordel de merde!

Une insulte que m'avait appris Julien. J'espérais qu'Angel avait compris le message. Je ne le laissais pas me répondre, j'allais me réfugier dans ma chambre afin de ne crier sur personne d'autre. En ce moment-même, je voulais tellement tuer Angel! Personne ne m'avait jamais énervé autant que lui. Il m'avait mise dans une de ces colères! Je serrais le collier dans la paume de ma main droite.

Une heure plus tard, après avoir repris une respiration normale, je sortis enfin de ma chambre. J'imaginais que personne n'était venu me voir car ils ne comprenaient pas la situation, surtout pourquoi je m'étais mise dans une colère noire. Et je m'en moquais.

-As-tu enfin repris tes esprits? Me demanda Angel en se décollant du mur qui se situait à côté des gardes qui gardaient ma chambre.

Je tournai la tête et continuais mon chemin pour sortir. Il ne me l'empêcha pas.

-Tu peux répondre, ce devrait être moi qui devrait râler en ce moment.

Aucune réponse. Je sortis enfin de cette cage dorée.

-Tu sais qu'en un claquement de doigt, je peux te mettre en prison.

Je me retournai d'un coup vers lui et le fusillais du regard.

-Vas-y. De toute façon, je n'ai rien à faire.

-C'est donc pour ça que tu veux te disputer avec moi?

-Non. Tu as très bien compris pourquoi je m'étais énervée. Et je n'ai pas envie de le répéter. Alors maintenant, je ne veux plus te voir. Pars loin de moi.

-Si je ne reste pas près de toi, tu feras des cauchemar la nuit, pas vrai?

Un point pour lui.

-Je préfère en avoir que rester en ta présence.

-Je suis tellement triste... Je pensais qu'on avait tissé un lien entre nous. Je ne te faisais donc pas d'effets?

-Ne sois pas trop arrogant.

Il rigola. J'arquais un sourcil. Est-ce bien lui qui m'avait traité de cinglé? Il me battait largement.

-Tu voulais juste me dire ça? Va retourner à ton travail tellement important : rendre des personnes innocentes en esclavage.

-Ce ne sont pas des personnes, Amande. Ce sont des objets qui ne demandent qu'à être utilisés.

Je reculais en agrandissant mes yeux, pour être moins proche de cette personne. Je pensais avoir découvert une face adorable, gentille de lui. Mais, est-ce qu'il m'avait manipulé? Voulait-il simplement que je m'éloigne des personnes que j'aimais? Tout ceci n'était donc qu'un jeu pour lui? J'étais un de ces objets, dont il parlait? Je...le détestais. J'avais la bonne impression de lui, au début que je l'avais connu. C'était un monstre.

-Ne prends pas cet air effrayé. Je ne vais pas te faire de mal. Si j'avais vraiment voulu t'en faire, je l'aurai déjà fait.

Cet homme... A cet instant précis, je ne savais plus vraiment qui était en face de moi.

-Pourquoi me laisses-tu vivre? Je ne sers plus à rien.

-C'est très simple. Je ne veux pas te laisser partir.

-Pourquoi?

-Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas en parler maintenant.

-Me considères-tu comme... ta chose?

Il parut surpris. Il m'attirait comme un aimant, mais en même temps, je n'avais pas confiance en lui. Je ne savais pas quoi faire...

-Bien sûr que non!

-Alors, pourquoi m'enfermais-tu? Pourquoi ne me laisses-tu pas partir quelque part d'autre que cette planète?

-Amande... As-tu un autre endroit où aller? Je t'enfermais parce que j'avais peur que tu t'échappes. Mais je t'ai libéré car je commence à avoir confiance en toi. Mais, tu n'as plus aucun allié sur Finej, et tu n'aimes pas le comportement des terriens. Où veux-tu aller?

Je ne voulais pas encore pleurer devant lui. Je pris alors une grande inspiration.

-Mais tu t'encombres d'une personne telle que moi, tu me laisses vivre sur ta planète alors que je ne fais pas partie des tiens. Pourquoi?

J'avais tellement de questions à lui poser par rapport à ça, mais il lui avait suffit d'une seule réponse pour vider mon esprit.

-Je te considère comme l'une des nôtres. Et même encore plus que ça. Tu as le droit de me contredire sans que je ne te punisse après. Je ne ferai pas une telle grâce à mes soldats, même s'ils ont un tel respect envers moi qu'ils ne me feront jamais ça. Amande. Tu as une vraie place au sein de cette planète, pas comme sur les autres. Et pour cette raison, je ne veux pas te laisser t'enfuir. Je suis sûr qu'à un moment, tu vas vraiment être heureuse ici. Même si ça prendra un peu de temps, tu ne regretteras sûrement pas ton choix.

Ensuite, il retourna dans son bureau.