Chapitre 3. Partie 2.

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 J'ouvris de grands yeux. Alors il était vraiment sérieux ?! Je fondis en larmes. C'était définitif, depuis que j'avais réintégré le clan Uchiwa, je devenais beaucoup trop émotive. Il fallait que je me ressaisisse. Et pourtant, lorsque l'homme aux longs cheveux bruns me prit dans ses bras, mes larmes redoublèrent. Finalement, je me calmai et m'endormis dans ses bras.

***

Je me réveillai dans la chambre qui m'avait été attribuée dans la maison de Madara. J'étais seule. Mais cela ne me surprit pas. Je me levai et enfilai le kimono qui avait été mis à ma disposition. Il était noir et marqué de l'emblème blanc et écarlate.

Je sortis de la pièce et me rendis dans la maison. Curieusement, la maison était différente de mes souvenirs et je ne compris pas jusqu'au moment où je regardai par la fenêtre. Le salon, dans lequel je me trouvais, sentait légèrement la poussière. C'était étrange. D'habitude, Madara détestait la poussière et n'en laissait pas une seule trace. On aurait dit que personne n'avait pénétré dans la bâtisse depuis des mois. Je sortis de la maison, à pas lents. Sur mon passage, tous les Uchiwa qui me voyaient s'inclinaient avec respect. J'en ignorais totalement la raison, mais j'eus la réponse quelques secondes plus tard. L'un d'entre eux s'approcha de moi calmement, les yeux baissés avec crainte.

- Matriarche, le Hokage souhaite vous voir.

Matriarche ? J'étais désormais la matriarche du clan que j'avais fondé ? Enfin, une nouvelle fois. C'était marrant, mais si j'étais matriarche cela signifiait ...

Je me tournai en vitesse vers l'Uchiwa qui m'avait annoncé la nouvelle, le visage dur.

- Mène-moi chez l'Hokage. J'ai quelques choses à discuter avec lui !

L'Uchiwa s'inclina devant moi avant de m'inviter à le suivre. Je n'aimais pas suivre quelqu'un, mais je détestais encore plus être suivie. C'est pour ça que je n'avais jamais eu d'enfants. En même temps, je ne m'étais encore jamais unie à personne. Quelques minutes plus tard, je rentrai dans un grand bâtiment en Mokuton rouge orné du kanji feu. L'Uchiwa me conduisit dans un bureau où deux personnes demeuraient. Un grand aux longs cheveux bruns et un autre aux cheveux blancs. Ce dernier ouvrit de grands yeux surpris en me voyant.

- N'es-tu pas sensée être morte ? siffla-t-il.

- Pas le moindre du monde ! rétorquai-je, hautaine. Personne ne me tueras. Et encore moins un jeune Senju arrogant.

Alors qu'il allait me sauter dessus pour m'étriper, son frère utilisa son Mokuton et le retint.

- Tobirama. Je dois discuter avec la matriarche des Uchiwa. Laisse-nous, s'il-te-plaît.

L'homme aux cheveux blancs grogna, mais quitta le bureau après m'avoir lancé un regard noir.

- Bien. Maintenant, nous allons pouvoir discuter. Je vais devoir t'informer de quelques détails. Premièrement, tu es restée une année entière dans le coma.

Mes yeux s'écarquillèrent de stupeur.

- De plus, l'ancien chef du clan Uchiwa, Madara Uchiwa, est mort après avoir déserté et attaqué Konoha. J'ai été obligé de le tuer afin de protéger mon village, je suis désolé. Tu es donc la matriarche des Uchiwa.

Mes yeux noirs s'humidifièrent, mais je relevai fièrement la tête. Je ne laisserais personne voir que je suis blessée. Foutue fierté Uchiwa.

- Bien. Dans ce cas, je ferais au mieux pour assurer la paix avec ce village. Je refuse de laisser plus des miens mourir, et s'ils ont choisis cet endroit pour vivre, et bien, je ferais mon possible pour qu'il survive en paix. Pour une fois ...

Je saluai l'Hokage – dont j'ignorais toujours le prénom – et regagnai le quartier qu'occupait mon clan. Devant moi, les Uchiwa avaient un comportement ambigu, ils baissaient les yeux devant moi, mais me fixaient après mon passage. Au final, j'en eus marre et je décidai de convoquer un conseil de clan afin d'officialiser mon statut de matriarche.

Quelques heures plus tard, je me retrouvai dans une grande salle, face à une dizaine d'Uchiwa.

- Jeune fille ... commença un vieil homme avant que je ne le coupe impitoyablement.

- Je ne crois pas non.

Je braquai mes yeux devenus rouges sur l'impertinent.

- Je suis votre matriarche, votre chef de clan, pas « jeune fille », ni jeune dame, ni quoi que ce soit d'autre. Si vous protestez, je me ferais le plaisir de vous prouver que je suis la digne héritière de Madara en vainquant n'importe lequel des adversaires que vous m'opposerez. Et sachez que quoi que vous tenterez contre moi, je pourrais y survivre, car je suis immortelle. Selon la loi de ce clan, quiconque possède le Sharingan et l'éventail originel qui nous sert désormais d'emblème, peut prétendre diriger le clan. De plus, si l'appuie de l'ancien chef est donné, nul ne peut s'y opposer. Nous sommes d'accord, n'est-ce pas ?

Les sourcils de mes vis-à-vis se froncèrent. Visiblement, non, nous n'étions pas sur la même longueur d'onde.

- Pouvez-vous prouver l'existence de ces deux règles ?

Je grognai et enclenchai mes Sharingans.

- J'en ai marre. Les tablettes gravées se trouvent à Indra, le berceau des Uchiwa. Mais, je ne vous y emmènerais pas, vous n'en êtes pas dignes.

Je fusillai les conseillers du regards et ils le soutinrent fièrement. Ils n'étaient pas de mon clan pour rien, après tout. De fait, je me devais quand même de les traiter comme ils le devaient, c'est à dire en soldats. Les Uchiwa étaient un clan que j'avais moi-même formé afin de faire la guerre. Alors qu'ils allaient commencer à protester, je les coupai en laissant mon chakra émaner de moi.

- Uchiwa ! Vous n'avez pas bien compris votre situation, je ne vous demande pas votre avis. Je suis votre matriarche et vous avez le devoir de m'obéir.

Les anciens ouvrirent des yeux surpris. Ils ne digéraient pas le fait que je veuille gouverner sans eux.

- Si vous vous mettez sur mon chemin, que vous me mettez des bâtons dans les roues, que vous contredisez mes ordres ou entravez mes démarches, je vous considérerais comme des ennemis au clan et vous anéantirais. Me suis-je bien fait comprendre ?

Un regard dur appuya mes propos et les anciens s'inclinèrent face à moi. Les rennes du clan étaient entre mes mains, et je ne laisserais personne me marcher sur les pieds. J'étais la fille d'Indra Otsutsuki, la petite-fille d'Agoromo Otsutsuki et l'arrière-petite-fille de Kaguya Otsutsuki. Finalement, je sortis de mon kimono l'éventail rouge et blanc de mon père. Rouge comme le sang, notre haine et la guerre, blanc comme le calme, l'amour et la paix. Et il reflétait toute la complexité des Uchiwa. Notre amour infini, notre désir – si fort qu'il en est presque douloureux – de paix, mais si on nous ôtais ne serais-ce qu'une seule personne qui faisait l'objet de notre affection, nous en perdions la raison, ne vivant que pour tuer celui qui avait osé porter atteinte à nos sentiments. C'était notre malédiction : un amour si puissant que nous sombrions dans la folie lorsqu'il nous était retiré. Nos sentiments étaient si forts, que nous n'aimions qu'une seule fois dans notre vie. Nous n'avions qu'un seul compagnon. Moi, je n'avais pas eu cette chance.

- Voici l'éventail d'Indra.

Je laissai mes Sharingans s'éteindre et les anciens semblèrent fascinés par ce que je tenais entre mes mains. Madara aussi avait été fasciné par ce stupide éventail, lorsque je lui avait montré. Tout le monde le voulait. Tout le monde le désirait plus que tout. Tous le croyaient investi d'un pouvoir sans nom et il était nommé : « la paix d'Indra ». En réalité, le pouvoir de cette éventail, c'était moi qui en était investie. Mais personne ne le savait et j'en étais bien aise.

***

Les années passèrent et je laissai la tête du clan à une personne de confiance avant de rentrer dans les anbu, devenant ainsi : « Lionne » référence évidente à mes invocations, des lions, chacun rattaché à un élément.  

La fille d'IndraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant